Bien-être animal : on a parlé concret à Lamotte

Sylvia Flahaut 6 février 2025

On n’a pas fini de parler du bien-être animal, et c’est tant mieux. La semaine dernière, les 30 et 31 janvier, c’est le Comité régional d’équitation (CRE) du Centre-Val de Loire qui a mis le sujet sur la table, ou plutôt sur les tables (rondes) au Parc équestre de Lamotte-Beuvron. 

Deux jours de débat, d’interventions, 140 inscrits, dont trente gérants de structures régionales, dix-huit enseignants et trente élèves enseignants – public incontournable pour faire évoluer la transmission de nouvelles méthodes et habitudes -, voici quelques chiffres représentatifs des Assises du bien-être animal, organisées par Nathalie Carrière, présidente du CRE Centre-Val de Loire, et par ses équipes. 

Parmi les intervenants, des éthologues telles Léa Lansade et Déborah Bardou, des vétérinaires, comme Charles Barré, expert en nutrition, et des professionnels du sport, à l’instar de Gireg le Coz, cavalier de complet, et Jean-Luc Force, récemment promu sélectionneur national et chef d’équipe de concours complet. Du beau monde pour aborder différentes thématiques – reconfiguration d’installations existantes, alimentation, bien-être et sport… -, et partager son savoir et son expérience.

“Pas juste une tendance sur les réseaux”

On ne peut que saluer ce type d’initiatives, qui vise à faire bouger les lignes en sensibilisant les professionnels. Si du travail reste encore à faire, l’évolution  passe par la diffusion d’informations pour impacter les pratiques et changer certaines habitudes. Et ce n’est pas une mince affaire, on sait que notre filière a le cuir parfois plutôt dur en ce qui concerne les remises en question. 

Pour Nathalie Carrière, présidente du CRE, parler du bien-être animal, donner de la voix aux professionnels reconnus, est le début de l’action. Elle retrace la genèse de ces premières Assises : “fin 2023, avec l’aide de France Roche, Conseillère technique sportive dans notre région et référente bien-être animal, nous avons créé un groupe de travail sur le sujet”, indique la présidente. “Le groupe a rédigé des fiches pratico-pratiques à destination des gérants de structure, car on sent qu’il y a véritablement une demande au sein de la filière. Je dirai même que la prise de conscience est réelle, et que ce n’est pas juste une tendance émanant des réseaux sociaux.”

Ouverture d’écuries et achats groupés

Dans le même élan, le CRE Centre-Val de Loire a décidé d’organiser les premières Assises dédiées au bien-être animal. “On a tous besoin de travailler ensemble sur le sujet”, pointe Nathalie Carrière. “Les dirigeants de structure, c’est certain, mais également les éleveurs, les gens des courses et les enseignants, qui transmettent le savoir. Bien-être animal et pédagogie sont indissociables ! Le but de ces Assises était d’aborder des sujets concrets, qui touchent au quotidien, et de faire émerger des solutions accessibles au plus grand nombre. Nous avons par exemple parlé habitat. Gireg le Coz et les représentants du lycée agricole de Laval nous ont expliqué de quelle façon ils avaient transformé leurs écuries, sans débourser des fortunes. De la même manière, toujours à titre d’exemple, on s’est dit qu’il était sans doute possible de regrouper les achats de plusieurs professionnels pour avoir des tarifs préférentiels sur des dalles stabilisatrices ou des équipements de ce genre.”

Des stalles aux écuries ouvertes

Si Nathalie Carrière pense déjà à la deuxième édition de cet événement, elle souhaite que le premier porte ses fruits. “Beaucoup d’idées à mettre en pratique ont émergé de ces tables rondes. Nous allons en faire des comptes-rendus, qui seront à retrouver sur notre site.” La présidente conclut en admettant que s’il reste encore à faire pour remettre le cheval au centre de nos préoccupations, du chemin a été parcouru depuis plusieurs décennies. “Quand j’ai commencé à pratiquer l’équitation, les chevaux étaient attachés en stalles… On a quand même progressé !”