Le contrôle des muserolles standardisé au Générali Open de France
Alors que les championnats de France Poneys et Club approchent à grands pas, la Fédération française d’équitation (FFE) a annoncé la mise en place d’une nouvelle mesure à l’occasion de ces deux rendez-vous majeurs : le contrôle des muserolles, grâce à un outils standardisé mis à disposition des commissaires au paddock. Ces derniers s’assureront ainsi du bon réglage de la muserolle avant l’entrée en piste des cavaliers et de leur monture. Car, comme le rappelle la FFE, une muserolle trop serrée peut infliger des blessures internes (langue, joues) et externes pouvant aller jusqu’à une déformation de l’os nasal et empêcher le cheval de mâcher son mors, voire de déglutir. “Cet outil permettra d’éviter toute confusion et sera mis à disposition de tous les commissaires de paddock sur la trentaine de terrains des championnats de France d’équitation. […] Il assure un espacement d’au moins 1.5 centimètre entre la muserolle et la tête du cheval. En-deçà, il sera demandé aux compétiteurs de desserrer la muserolle”, précise la FFE, qui a acquis cet objet de mesure auprès de la Fédération suisse des sports équestres.
Sensibilisation et pédagogie
Si la bonne manière d’ajuster une muserolle est normalement enseignée à tous les cavaliers – notamment dans les livres de Galops -, elle n’est malheureusement pas toujours respectée. “Le serrage de la muserolle est ainsi encadré par les règlements sportifs de la FFE depuis plusieurs années maintenant : celui-ci doit permettre le passage de deux doigts sous la muserolle. Pour autant, bien que les conséquences d’un serrage excessif de la muserolle soient désormais bien connues, une étude de 2016 (Doherty et al.) réalisée sur plus de 750 chevaux dans le cadre de compétitions nationales et internationales de plusieurs disciplines et dans plusieurs pays, montre que seulement 7% des muserolles sont ajustées selon les recommandations énoncées dans les règlements”, souligne Déborah Bardou, présidente de la commission bien-être animal. “Afin d’aider les officiels de compétition à faire appliquer le règlement et à sensibiliser le plus grand nombre de cavaliers, nous avons donc souhaité équiper les commissaires au paddock du Generali Open de France d’un nouvel outil de mesure. En effet, l’épaisseur d’un doigt étant sujette à interprétation, l’outil permet une mesure standardisée de l’espace entre le chanfrein et la muserolle qui ne doit pas être inférieur à 1,5 cm (soit environ 2 doigts horizontaux). C’est cette même mesure qui est déjà utilisée par plusieurs autres fédérations nationales comme celle du Danemark, de la Nouvelle-Zélande ou encore de la Suisse. C’est également l’espace minimum recommandé par l’International Society for Equitation Science (ISES). Cet outil permet, de manière simple, visuelle et objective, d’évaluer ce point de règlement : mieux équipés, les officiels de compétition disposent ainsi d’un argument neutre pour solliciter l’ajustement de la muserolle trop serrée d’un concurrent.” Objectif donc : sensibiliser, prévenir des éventuelles dérives et faire de la pédagogie le plus tôt possible. “Ce test grandeur nature à lors des championnats de France d’équitation 2023 va nous permettre de voir si le dispositif est déployable à plus grande échelle”, ajoute Déborah Bardou.
(avec communiqué)
Crédit photo : FFE/E. Durand.