L'E
L’Expertise

Bien présenter son jeune cheval sur l’épreuve du modèle

Emilie Dupont 17 mai 2023

La saison des concours d’élevage approche à grands pas et la période de préparation des (très) jeunes chevaux ne va pas tarder, elle aussi, à débuter. Mais comment bien les préparer pour les épreuves de modèle, allures et saut en liberté ? Réponses avec Laurent Vignaud et Patrick Pratlong, dans le podcast “Parlons Cheval” de l’IFCE.

Véritables temps forts de la saison pour de nombreux éleveurs, les concours d’élevage débuteront, pour beaucoup, dans les semaines à venir. Comme le rappelle Patrick Pratlong, écuyer du Cadre noir de Saumur, responsable des moyens équestres à l’IFCE et juge national du stud-book Selle Français, ces événements réservés aux foals, jeunes chevaux et poneys de deux et trois ans ainsi qu’aux poulinières, permettent “d’établir une hiérarchie dans la race, de valoriser les chevaux et, pour les éleveurs, de commercialiser leurs produits en ayant une idée assez précise du modèle du cheval et de ses qualités intrinsèques”.

Quelques pré-requis

Mais avant d’inscrire son protégé à l’un de ces concours, selon Patrick Pratlong, quelques éléments et pré-requis sont à prendre en compte. “Il est important de présenter un cheval qui, même s’il n’a pas été rentré au box depuis longtemps, est regardable, c’est-à-dire toiletté, mis en valeur, avec un poil brillant, des crins faits, etc. Tous ces critères vont permettre au jury de l’apprécier dans les meilleures conditions”, affirme Patrick Pratlong.

Des critères précis

Concernant l’épreuve spécifique du modèle, l’évaluation va porter sur certains critères bien définis. Comme l’explique l’écuyer, responsable des moyens équestres à l’IFCE et juge national du stud-book Selle Français, les morphologies “plus adaptées au sport moderne” vont être particulièrement appréciées. “Aujourd’hui, on cherche des chevaux faits dans un rectangle, et non plus dans un carré comme auparavant. Les conditions pré-requises sont différentes. On est vraiment dans une dynamique sportive et le modèle des chevaux doit leur permettre d’aller assez vite, assez haut, d’avoir des allures amples pour les chevaux de dressage et un profil endurant pour ceux de concours complet.” Et si les conditions sportives ont pris une grande importance, Patrick Pratlong ne manque pas non plus de souligner que l’esthétisme est désormais, lui aussi, primordial. 

Plus encore, comme le souligne Laurent Vignaud, le test du modèle consiste à juger le physique d’un cheval et sa potentielle facilité d’utilisation sous la selle, mais pas ses aptitudes. “À partir de son physique et ses points de force ou de faiblesse, nous allons pouvoir déduire quelle utilisation future sera la plus appropriée”, enrichit Patrick Pratlong. 

Déroulé et conseils

À travers le podcast de l’IFCE, Patrick Pratlong donne également quelques conseils à destination des éleveurs qui souhaitent présenter leurs protégés sur le test du modèle. “En premier lieu, il est important que l’éleveur puisse arriver de manière très dynamique, avec un cheval qui se tient, qui se porte et qui avance vers le jury de façon brillante. Cela permet d’interpeller le jury, qui se dit que ce cheval-là ne manque ni d’énergie ni de brillant.” Deuxième étape du test : la présentation à l’arrêt. “L’éleveur et son cheval doivent ensuite s’arrêter à un peu près un mètre du jury. Le cheval est d’abord présenté hors crins et nattes, ce qui permet de le voir de son travers. Il va être demandé à ce que l’antérieur près du jury soit légèrement avancé, tout comme le postérieur du côté extérieur, afin d’étudier le corps du cheval dans sa globalité.” Là encore, comme le souligne l’écuyer, le cheval doit tenir sa tête et son corps, afin que le jury puisse déterminer si sa morphologie correspond à ce qui est recherché. 

Pour son évaluation, le jury dissocie toutes les parties du corps du cheval. “On commence par la tête et l’encolure, ensuite viennent les blocs des épaules et des antérieurs, suivis du garrot, du dos et du rein pour aller vers la croupe et les membres postérieurs, avant de détailler les aplombs”. Puis, le jury s’attachera à regarder le cheval en mouvement. Pour cela, il est essentiel d’avoir, au préalable, appris à ce dernier à marcher en main. “Si ce n’est pas le cas, cela empêche parfois le jury de mettre autant de points positifs qu’il le voudrait puisqu’il est difficile de cerner le cheval”, affirme Patrick Pratlong, qui conseille donc aux éleveurs de bien préparer leur protégé en amont et notamment sur cet exercice. “Cela permettra au jury d’avoir la note la plus juste par rapport au cheval”, conclut l’écuyer et juge.

Photo : Jet Set DLH, meilleur 3 ans de la qualificative étalons de Saint-Etienne-du-Tulmont en 2022, ici lors de l’épreuve du modèle. Crédit : Les Garennes.