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L’Expérience

Mumbai, Diamant brut – Partie 2

Lionel Saivres 7 mai 2023

Si Mumbai est en marathi, langue locale de l’Inde, le nom de la mégalopole et capitale financière de ce pays, cette dernière est plus communément appelée Bombay par la communauté internationale.  Mumbai, c’est aussi le nom du meilleur étalon de sa génération, vainqueur, le 22 avril dernier, d’une épreuve majeure du CSI5* de Mexico City. Analyse d’une génétique de rêve.

Pour lire la première partie du portrait de Mumbai, cliquez ici.

Ischgl de Muze apporte dans le pedigree de Mumbai un inbreeding très intéressant sur le chef de race Quidam de Revel (Jalisco B, SF). Comme cité précédemment, elle est une petite-fille de Quidam via son père Nabab de Reve, et sa troisième mère, Beauty-Belle van’t Roosakker, est elle aussi directement issue du fils de Jalisco. Tous les inbreeding ne se valent pas : certains fonctionnent, d’autres non. Dans le cas de Quidam de Revel, sa duplication fonctionne parfaitement. Ischgl de Muze présente un inbreeding en deux sur trois sur Quidam, c’est-à-dire que Quidam est présent à la deuxième et troisième génération d’Ischgl, soit en trois sur quatre pour Mumbai, par effet de levier d’une génération de plus. Diamant de Semilly, le père de Mumbai, croise à merveille avec le sang de Quidam de Revel. Ainsi, avec Ischgl de Muze, qui a deux fois Quidam, il était servi. Ce croisement était programmé pour faire des étincelles.

Une grande lignée maternelle

C’est tout simplement l’une des meilleures lignées maternelles au monde que celle de La Belle van Sombeke, quatrième mère de Mumbai et troisième mère de Carembar de Muze. Cette lignée belge de renommée internationale est très recherchée. Mumbai a pour grand-mère la grande gagnante internationale Eureka van’t Roosakker (Chin Chin, Holst), alias VDL Groep Eureka, évoluant en CSI5* avec le Néerlandais Maikel van der Vleuten. Elle avait d’ailleurs terminé sixième du Grand Prix Coupe du monde de Londres en 2013. Eureka est également la mère de Jeleena de Muze (Tornado Fcs, Old), montée par l’Américaine Lauren Tisbo jusqu’en CSI4-W*. Jeleena se recommande aussi pour avoir donné naissance à Malibu de Muze (Nabab de Rêve, Bwp) déjà sur des épreuves CSI5* à neuf ans avec l’Espagnol Sergio Alvarez Moya. Malibu est de la même génération (2012) que Mumbai et tous les deux font partie de l’élite mondiale des chevaux de neuf ans en 2021.

La troisième mère de Mumbai, Beauty-Belle van’t Roosaker, gagnante sur 1,45 mètre est une sœur utérine de la fameuse Ta Belle van Sombeke (Chin Chin, Holst), qui, a été une très grande gagnante au plus haut niveau avec Jos Lansink. Mais la réputation internationale de cette dernière provient de l’incroyable qualité de ses descendants. Ta Belle compte quatre fils étalons ayant évolué en CSI5* : l’olympique Carembar de Muze, précédemment mentionné, mais aussi A Pikachu de Muze (Kannan, KWPN), monté par Grégory Wathelet, Figo de Muze (Vigo d’Arsouilles, Bwp), plus connu sous le nom de Golden Hawk avec l’Irlandais Shane Breen, et Taran de la Pomme (Tolano van’t Riethof, Bwp) passé sous la selle de Kevin Staut. Les filles de Ta Belle ne sont pas en reste non plus avec Dabelle (Nabab de Rêve, Bwp), ayant fait carrière en CSI5* avec Niels Kersten ou bien Quasibelle du Seigneur (Rubens du Ri d’Asse, Bwp) formidable mère de gagnants à l’image de Verybelle du Seigneur (Heartbreaker, KWPN), alias Oak Grove’s Heartfelt, elle aussi ayant tourné sur CSI5*, mais avec Harm Lahde.

Un nouveau père

La priorité ayant été donnée au sport pendant un temps, les premiers poulains de Mumbai sont nés en 2020. Ils sont assez signés dans la morphologie du père, souvent gris, bien sortis devant, le rein souple, avec des allures déliées. Avec de telles performances et un tel pedigree, nul doute que Mumbai est en train d’ouvrir une nouvelle voie de l’élevage, aussi bien dans la descendance mâle de Diamant de Semilly que dans cette incroyable lignée maternelle van Sombeke.

Photo : Mumbai et Christian Kukuk, ici lors des championnats d’Europe de Riesenbeck. Crédit : Eric Knoll.