Caroline Rioche : « Un vent nouveau souffle sur le dressage en France »
Alors que la Grande Semaine de dressage s’est conclue dimanche soir, Caroline Rioche, directrice de la commission Dressage à la Société hippique française, dresse le bilan de la vingt-troisième édition de ce rendez-vous devenu un incontournable dans la saison pour de nombreux cavaliers, propriétaires et éleveurs.
En ce dimanche soir, la Grande Semaine de dressage touche à sa fin. Que doit-on, selon vous, retenir de cette vingt-troisième édition ?
Je crois qu’il faut avant tout souligner la qualité des chevaux qui nous ont été présentés, que cela soit sur les finales des Cycles classiques ou des Cycles libres. Les chevaux, tout comme les cavaliers, sont en nette progression. Depuis cinq ans, on voit qu’il y a un vent nouveau qui souffle sur le dressage en France. Peut-être est-il également insufflé par le haut niveau, qui est en forte progression comme nous avons pu le constater cette semaine avec les championnats d’Europe de Riesenbeck. Ces derniers avaient d’ailleurs lieu en même temps que cette Grande Semaine de dressage et nous étions évidemment tous attentifs à ce qu’il s’y passait afin de suivre les performances des Français. Cela a participé à la belle énergie, la communion et la convivialité qu’il y a eu cette semaine à Fontainebleau. Je crois sincèrement que l’on peut dire que cette édition a été une belle réussite.
Avec cette re-localisation à Fontainebleau, qu’en a-t-il été du nombre d’engagés ?
Nous sommes assez stables, tant du côté des Cycles classiques que des Cycles libres. Les jeunes chevaux de 5 ans étaient un peu moins nombreux que lors des éditions précédentes mais, en ce qui concerne les autres catégories d’âge, les chiffres sont stables. Néanmoins, je pense que nous aurions pu avoir quelques chevaux en plus, notamment car certains cavaliers habitués de la Grande Semaine de dressage étaient actuellement à Riesenbeck pour les championnats d’Europe. Je pense que nous ne pouvons pas nous plaindre du nombre d’engagés. Evidemment, nous aimerions en avoir toujours plus, mais ce que nous avons est déjà très satisfaisant.
Outre les chiffres, comment a été accueilli ce retour à Fontainebleau ?
Nous avions déjà fait une édition à Fontainebleau, au moment du Covid. C’était un galop d’essai, que nous avions finalement réitéré l’année suivante car les pistes sont très bonnes et le site très adapté au sport. Aujourd’hui, il faut vraiment des stades équestres pour permettre aux chevaux de concourir dans les meilleures conditions. Pour cette nouvelle édition, nous avons d’ailleurs été très attentifs à toutes les remarques qui nous avaient été faites en 2021, notamment à celle mentionnant la pertinence de rassembler les chevaux âgés de 0 à 3 ans avec les 4, 5 et 6 ans, tout en rendant cela plus convivial.
Justement, qu’en a-t-il été du championnat France Dressage, qui s’est tenu en parallèle de cette Grande Semaine ?
Du côté de France Dressage, le bilan est excellent. Il y a malheureusement eu un peu moins d’engagés en raison du changement de lieu, trop éloigné des points d’élevage traditionnels. Nous avons donc eu moins de foals que d’habitude, mais nous nous y attendions. Néanmoins, la qualité des chevaux présentés était bel et bien là, notamment chez les 2 et 3 ans. D’année en année, il y a une réelle progression sur ce point, et les juges étrangers (Marian Dorresteijn, André Hahn et Iben Stroem) qui viennent à l’occasion de ce rendez-vous nous l’ont encore fait remarquer. Leurs retours sont d’ailleurs très importants car cela nous permet de positionner notre élevage sur le plan internationnal. Pas en quantité, évidemment, car nous n’avons pas le même nombre de naissances qu’aux Pays-Bas ou en Allemagne, mais en ce qui concerne la qualité. Tous les ans, ces juges nous félicitent et nous affirment que la qualité des chevaux présentés est excellente par rapport au nombre de naissance que nous avons, ce qui est signifie que le travail des éleveurs français va dans le bon sens. Car ce dont il faut se rendre compte, c’est que les chevaux que l’on a pu voir sur le circuit France Dressage sont nés en France et, pour la plupart, inscrits au stud-book Selle Français. Ce label “Selle Français” attire d’ailleurs de plus en plus les éleveurs. Je pense que beaucoup ont passé le cap. Lors de cette Grande Semaine, nous avons noté un réel engouement pour le Selle Français de dressage, notamment car les gens ont compris ce vers quoi nous voulons aller. Le stud-book Cheval de Dressage Français répond également aux besoins et à la demande de certains éleveurs. Aujourd’hui, je pense que nous pouvons attester d’une belle production de chevaux de dressage en France, en nombre et en qualité. Pour moi, cela est une très grande fierté.
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