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Championnat du monde d’attelage : la France juste derrière la Hongrie

Sylvia Flahaut 30 septembre 2023

Ce week-end, tous les passionnés d’attelage ont sans aucun doute les yeux rivés sur le haras national du Pin, qui accueille les championnats du monde d’attelage en paire. Les premières journées de compétition ont placé nettement en tête le meneur hongrois Martin Hölle, devant le Français Franck Grimonprez et un autre Hongrois, Kristof Osztertag.

Vingt-cinq nations présentes, deux-cent-soixante-dix chevaux sur le site et quatre-vingt-douze concurrents au départ de la compétition. Le haras du Pin a mis les petits plats dans les grands pour accueillir du 27 septembre au 1er octobre les championnats du monde d’attelage. Le site se prête d’ailleurs parfaitement à l’accueil de la compétition, et lui offre un magnifique écrin. Elle a démarré avec le test de dressage, qui s’est déroulé sur les journées du jeudi et du vendredi. A l’issue de ces deux journées, c’est la Hongrie, représenté par Martin Hölle, vingt-six ans, qui s’est nettement imposé en tête sur les quatre-vingt douze équipages en lice. En effet, le meneur est le seul à descendre sous la barre des quarante points (36,92). Sans exception, tous les juges du test de dressage l’ont placé en tête, c’est dire si le compétiteur a fait forte impression et a déroulé une reprise impeccable.

Le Hongrois Martin Hölle, aux commandes d’Eppie et Juventus, dispose d’une solide avance après le test de dressage dans ces championnats du monde d’attelage en paire. Ph. Coll. Haras du Pin/ Mélanie Guillamot

Martin Hölle était attendu : en dépit de son jeune âge, il affiche un palmarès étoffé avec trois titres de champion du monde en individuel et par équipe, obtenus en 2017, 2019 et 2021. Sa reprise fut un exemple de fluidité et de précision. Il a mené d’une main de maître sa paire de chevaux hollandais, Eppie et Juventus, et dispose ainsi d’un peu plus de quatre points d’avance sur son plus proche poursuivant, le numéro un français, Franck Grimonprez. Le Nordiste signe lui aussi une très belle reprise, notée 41,45 points, soit deux points de mieux que lors du concours d’attelage international organisé au Haras du Pin en juillet dernier, où il s’était imposé. Le podium provisoire est complété par un autre hongrois, Kristof Osztertag, nettement distancé par le duo de tête (48,46 points). Par équipe, les Hongrois pointent ainsi en tête avec 85,38 points, devant la France, 93,04 points et l’Allemagne, 98,74 points.

Le Nordiste Franck Grimonprez, numéro un français, est deuxième au classement provisoire. Ph. Coll. Haras du Pin/ Mélanie Guillamot

Félix-Marie Brasseur, sélectionneur des Bleus, dresse un premier bilan après le test de dressage. « Nous avions dans l’équipe de France un certain nombre de chevaux pas encore tout à fait prêts, et les choses ne se sont pas passées comme on l’espérait », admet le sélectionneur. « Les juges, à mon avis, ont été plus durs le premier jour que le second. La faute n’est pas à mettre sur le compte des juges, nous devons juste être meilleurs. Franck a réalisé une très belle reprise. Il y a encore des choses à améliorer. Il faut par exemple plus de jus, d’expression à certains moments, mais c’était très propre. Il est deuxième pour l’instant, c’est sûr que cela aurait mieux d’être devant, mais Martin (Hölle, ndlr) a frappé fort. François (Dutilloy, huitième du provisoire) a signé une belle reprise avec son cheval de gauche qui était beaucoup mieux que d’habitude, et celui de droite un peu en retrait, sûrement un peu stressé », poursuit Félix-Marie Brasseur. « Il pense que nous avons trop demandé lors de la préparation, et c’est important d’en tenir compte. Il s’en sort super bien, même si nous aurions souhaité entre 45 et 48, et c’était imaginable.» Le sélectionneur, un peu déçu du retard des Bleus après le dressage, indique qu’il faudra soigner les épreuves restantes, et notamment celle du marathon.

J’aurais aimé une plus grande progression sur ce test de dressage par rapport au travail d’hiver…Mais c’est peut-être aussi parce que je ne suis jamais content

Félix-Marie Brasseur, sélectionneur

« En résumé, c’est pas mal, mais nous sommes loin des premiers. Maintenant, il faut faire au mieux lors du marathon, et c’est d’abord ne pas commettre de faute en allant trop vite. Le dernier jour, il faudra que les deux premiers attelages à passer effectuent de bons parcours pour que le dernier ait moins de pression. J’aurais aimé une plus grande progression sur ce test de dressage par rapport au travail d’hiver…Mais c’est peut-être aussi parce que je ne suis jamais content. Les meneurs ont beaucoup évolué, il faut l’admettre. Il y a de temps en temps un petit point qui ne sort pas le jour J, mais il y a aussi la nervosité d’un championnat du monde qui peut pousser à la faute. Pour battre les Hongrois, il faudrait que Martin Hölle passe une porte à l’envers ou qu’il en oublie une ! (rires)»

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Crédit photo à la une: Ph. Coll. Haras du Pin/ Mélanie Guillamot