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L’Expérience

Mosito van het Hellehof, l’atout belge – Partie 2

Lionel Saivres 16 avril 2023

À tout juste onze ans, l’étalon Bwp Mosito van het Hellehof explose au plus haut niveau. Les résultats en CSI5* s’enchaînent sous la monte du cavalier brésilien Bernardo Alves et ont entraîné la sélection du couple pour les championnats du monde de Herning l’été dernier. Les premières générations de Mosito cartonnent sur les cycles de formation Jeunes chevaux. Et si c’était lui, l’étalon confirmé de demain ?

Pour lire la première partie du portrait de Mosito van het Hellehof, cliquez ici.

La souche maternelle d’Action Breaker

Cette lignée maternelle de haute qualité génétique est désormais confirmée et connaît une évolution constante. Lorsqu’en 2004 Lieven Baten achète la poulinière Valentiana (pleine de For Pleasure), il ne sait pas encore qu’Action Breaker (Heartbreaker, KWPN), âgé de quatre ans, sera un très grand champion et étalon star, ni même que Quasimodo VD Molendreef (Heartbreaker, KWPN) deviendra le père du crack de Scott Brash, Hello Santos, meilleur cheval mondial 2015 ! Bien lui en a pris.

Valentiana n’est ni plus ni moins que la sœur utérine d’Action Breaker et de Quasimodo VD Molendreef. Leur mère, Jarme Van’t Steentje, est une fille du Selle Français Lys de Darmen. Expatrié jeune en Belgique, Lys de Darmen (Et Hop, AA) apporte le sang Anglo-arabe de Pancho II (Nithard, AA) et s’avère être un père de mère remarquable et recherché. La qualité génétique maternelle était bien là et ne demandait qu’à être révélée.

Ainsi, fait exceptionnel, Hadise han het Hellehof est la mère de deux très grands performers en CSI5*. Outre Mosito, elle est la mère de Kasper van het Hellehof (Emerald van’t Ruytershof, Bwp), gagnant au plus haut niveau sur le circuit cinq étoiles avec l’Américain McLain Ward.

Des produits précoces

Les premiers produits de Mosito van het Hellehof ont six ans en 2022 et cette première génération s’est déjà faite remarquer. Des produits faciles, avec de la force, rapides devant. Mosito Van Het Hellehof était d’ailleurs l’étalon le plus représenté dans le championnat de Belgique des cinq ans en 2021. Pas moins de neuf de ses fils sont approuvés (voir tableau ci-joint). Quickly Van Polderzicht est le top price des ventes du Bwp, adjugé 162 000 euros. Morice Fz se classe dixième des championnats du monde des cinq ans à Lanaken, tandis que dans l’Hexagone, Qoup de Cœur de Muze est huitième du championnat de France des cinq ans dans la catégorie “Autre stud-book”. Les éleveurs français n’ont pour l’instant que peu utilisé Mosito. Seulement onze produits sont nés dans l’Hexagone et aucun au stud-book Selle Français car Mosito est, depuis 2022 seulement, approuvé Selle Français, en plus de AES et Z. Ainsi, ses poulains nés sont soit inscrits au stud-book Z soit Origine constatée. À noter que l’inscription OC, à titre préliminaire, permet par la suite une réintégration possible au Selle Français, à la suite d’une labellisation lors des concours foals deux ou trois ans.

Par ailleurs, étonnamment, on remarque qu’un grand nombre des meilleurs produits de Mosito van het Hellehof sont issus de mères par Nabab de Rêve, Vigo d’Arsouilles, Kashmir Van Schuttershof, voire Elvis Ter Putte. Le rappel de sang de Nabab semble être extrêmement prometteur.

L’ascension vers le grand sport

C’est Karline de Brabander qui forme Mosito jusqu’à ses sept ans, avant de passer la main en 2020 à Bernardo Alves. Le Brésilien, basé en Europe, est très expérimenté et amène progressivement Mosito au niveau 1,50 mètre en 2021, à seulement neuf ans. Cette année-là, tout s’enchaîne très vite. La fabuleuse deuxième place dans le Grand Prix du CSI5* de Knokke confirmait la grande forme du couple et validait son ticket pour les championnats du monde de Herning.

Une échéance sportive mondiale à venir, un pedigree solide, une lignée maternelle remarquable, un étalonnier de renom, des produits précoces et performants, une excellente fertilité, un prix de saillie (encore) abordable… Tout est en place vers un grand avenir d’étalon en Europe. Et si c’était lui, l’étalon de demain ?

Crédit photo : Scoopdyga.