Nouveau sacre pour King Edward et Henrik von Eckermann à Omaha
En trois ans, ils ont décidément (presque) tout gagné… Après un titre olympique et deux titres de champions du monde, l’exceptionnel King Edward et Henrik von Eckermann ont décroché celui de vainqueurs de la finale du circuit Coupe du monde hier soir à Omaha, affirmant encore un peu plus leur statut d’invincible duo.
“Invincible : qui ne peut être vaincu“. Voilà une définition du dictionnaire qui semble parfaitement correspondre à King Edward et Henrik von Eckermann. Car ils l’ont encore prouvé hier soir à Omaha, rien ne leur résiste, pas même une finale comme celle du circuit Coupe du monde. D’une régularité quasi sans faille sur le circuit cet hiver avec deux victoires et une troisième place sur quatre Grands Prix Coupe du monde courus, additionnés à une victoire dans le Top 10 de Genève et un podium à ‘s-Hertogenbosch, le duo faisait indéniablement partie des favoris et a tenu son rang, jusqu’à la victoire. “Je ne trouve pas mes mots tant cette finale a été faite de hauts et de bas. Vendredi, j’étais vraiment déçu (le duo ayant écopé de quatre points durant ce deuxième acte de la compétition et, de ce fait, écarté du barrage), mais en même temps, je me suis dit que si King Edward n’avait pas à sauter le barrage et qu’il n’était qu’à un point derrière les leaders, ce n’est peut-être pas si mal. Il était vraiment frais quand il est sorti aujourd’hui, et donc pour le dernier tour, je devais juste lui faire confiance. […] Il était incroyable !“, confiait le cavalier après cette victoire.
L’excellent mélange du savoir-faire belge et suédois
Si, évidemment, King Edward est doté d’un talent intrinsèque indéniable, ses succès sont aussi la preuve de l’ingéniosité de ceux qui l’ont formé. A commencer par celle du Belge Wim Impens, celui chez qui l’incroyable alezan a vu le jour après que l’éleveur ait imaginé un mariage entre l’étalon Hannovrien Edward 28 et la Bwp Konningin de Lauzelle, une fille du Hannovrien Feo de Lauzelle. Mais également celle d’Ines de Vos, première cavalière du King, et de Janika Sprunger, qui l’avait repéré, lui et ses qualités hors normes, avant de le débuter sur la scène internationale. Et, évidemment, la réussite de King Edward est aussi celle de son fidèle cavalier, le Suédois Henrik von Eckermann, avec qui il a tout simplement explosé au plus haut niveau et à qui il a permis d’être “au sommet de sa carrière”, comme il le dit lui-même.
Monaco N.O.P, exemple de régularité
Déjà deuxième l’an dernier à Leipzig, Monaco N.O.P n’est, cette année encore, pas passé loin de la victoire avec Harrie Smolders. Certes, une deuxième place a parfois de quoi être frustrant (surtout quand on les enchaîne comme le duo qui était, il y a quelques semaines, deuxième du Grand prix Hermès après avoir été deuxième du Grand Prix 5* de Riyadh et des Mondiaux d’Herning), mais soulignons tout de même que les chevaux d’une telle régularité d’une année sur l’autre ne sont pas nombreux. “Monaco était à nouveau dans une super forme. C’est incroyable qu’il soit à nouveau deuxième, et se faire battre par King Edward n’est pas si mal !“, affirmait d’ailleurs le cavalier néerlandais. “Il est probablement en passe d’être le meilleur cheval de ma carrière. Deuxième de la finale de la Coupe du monde l’an dernier, une médaille d’argent au championnat du monde… Il reste encore beaucoup à faire, mais je veux vraiment soulever ce trophée et ce cheval est si bon qu’il mérite un peu de temps pour le gagner !“, ajoutait-il au sujet de celui qui porte les gènes des Holsteiner Cassini II et Contender, et avec qui il évolue avec succès depuis 2017.
Pepita Con Spita créé la surprise
Méconnue en Europe bien qu’elle y ait été formée par l’Allemand Toni Hassmann (avec qui elle avait notamment participé à deux reprises aux championnats du monde Jeunes chevaux) puis la Belge Mélanie Gelin, Pepita Con Spita a finalement fait connaître son nom et ses qualités à la terre entière hier soir à Omaha en se classant troisième de cette finale. Sous la selle de l’Américaine Hunter Holloway, la grise, inscrite au stud-book Westphalien et née du croisement entre l’étalon DSP Con Spirit et Pamina, OS (Come On, Holst), a ainsi ravie son public et prouvé qu’il ne fallait jamais négliger les outsiders. Gagnante du Grand Prix du CSI4*-W de Las Vegas en 2021 et troisième de celui de Lexington l’an passé, Pepita Con Spita s’était également illustrée lors de la finale Coupe du monde de Leipzig l’année dernière, où elle s’était classée seizième.
Côté pedigree, la grise est la soeur utérine d’un certain Checker 47 (Comme Il Faut, Westf), également présent à Leipzig en 2022 sous la selle de l’Allemand Christian Kukuk, avec qui il évolue toujours au plus haut niveau.
Les stud-books allemands toujours majoritaires dans le Top 10
Si la victoire est revenue à un représentant de l’élevage belge, les porte-drapeau du savoir-faire allemand étaient une fois de plus très nombreux lors de cette finale Coupe du monde. A commencer par le Holsteiner Monaco N.O.P et la Westphalienne Pepita Con Spita, qui complétaient le podium. Au quatrième rang, on retrouve un ambassadeur du stud-book Hannovrien, le phoenix Vitiki (Valentino, KWPN), toujours monté par le Brésilien Yuri Mansur. Il précède le bon Darc de Lux, Holst (Darco, Bwp), cinquième avec le Danois Andreas Schou, tandis que le Westphalien United Touch S (fils d’Untouched, Westf, et comportant dans son pedigree un inbreeding sur Classic Touch) offrait une huitième place à l’Allemand Richard Vogel. L’expérimenté et ultra charismatique Balou du Reventon, OS (Cornet Obolensky, Bwp) pointe finalement, à dix-sept ans, au neuvième rang avec le jeune Harry Charles, et le KWPN Leone Jei (Baltic VDL, KWPN) conclut le Top 10 avec le tenant du titre, Martin Fuchs.
Parmi tous ces chevaux allemands, on retrouve néanmoins le très bon Selle Français Vancouver de Lanlore (Toulon, Bwp) qui, après une troisième place dans les Grands Prix de Bale et de Leipzig ainsi qu’une deuxième place à Göteborg cet hiver, se classe sixième avec Pius Schwizer.
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Photo : King Edward et Henrik von Eckermann. Crédit : FEI/Richard Juilliart.