Des données pour optimiser les performances des couples français
Les 11 et 12 octobre derniers, tous les cavaliers de dressage ayant porté les couleurs de l’équipe de France cette saison se sont retrouvés à Saumur pour deux journées de stage. L’occasion de préparer la saison indoor à venir et de tester de nouvelles façons d’analyser et d’améliorer les performances en compétition.
Effectuer une revue des troupes, travailler sur les valeurs de l’équipe de France et sur la cohésion de groupe, faire un point technique avec les différents membres du staff fédéral… Tels sont généralement les différents objectifs d’un stage pour les cavaliers de haut niveau tricolores. Mais lors de celui réservé aux cavaliers de dressage à Saumur il y a quelques jours, cela ne s’est pas arrêté là. Les couples présents ont en effet pu travailler avec l’outil Mazarin développé par l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE). Objectif : récolter des données objectives sur la symétrie des cavaliers et leur fonctionnement. Cela, à partir de capteurs positionnés sur le cavalier (un sur le casque, trois dans le dos), sur les rênes, la sangle et le tapis. “Grâce à ces capteurs, nous pouvons voir les mouvements du cavalier en trois dimensions et ainsi observer s’il est synchrone avec les mouvements de son cheval, comment il coordonne son haut, milieu et bas du corps, ou encore la répartition des tensions entre sa main et la bouche de son cheval. Nous pouvons également réaliser un focus sur le cheval et connaître la qualité de sa locomotion à partir de ces enregistrements : cadence, rebond, etc.”, explique Agnès Olivier, chercheuse en sciences du sport et responsable R&D plateau technique IFCE Saumur équitation et performance sportive.
En plus de cela, les cavaliers et membres du staff fédéral ont également découvrir et se baser sur les nombreuses statistiques extraites par Alexis Moreau, podologue du sport et missionné pour le suivi longitudinal des cavaliers, qui a ainsi pu créer des diagrammes de Kiviat (ou diagramme en étoile) permettant d’observer par mouvement les notes obtenues lors des différents Grands Prix présentés en 2023.
Des résultats très attendus
Pour les cavaliers comme pour les membres du staff fédéral, toutes ces données s’annoncent d’ores et déjà précieuses. “Le travail effectué par Alexis sur les statistiques des notes en Grands Prix me donne beaucoup d’informations“, affirme Jan Nivelle, intervenant technique. De son côté, Arnaud Serre, présent à Saumur avec son fidèle James Bond de Massa, reconnaît lui aussi déjà l’intérêt d’un tel dispositif. “Le projet Mazarin était nouveau, j’ai hâte d’avoir les résultats et j’espère que cela va me donner des pistes de travail, nous ouvrir les yeux sur certains points qu’on ne voulait pas forcément voir ! Je connais mes défauts et ceux de mon cheval, mais avoir des données objectives va nous permettre de nous situer.” Idem pour Pauline Basquin, toujours en selle sur son Sertorius de Rima Z*IFCE. “J’ai hâte d’avoir le bilan de la séance avec les capteurs. Tous les éléments étaient sur la ligne du milieu et j’ai retrouvé Sertorius avec le même comportement qu’en entrée de reprise. Je ne m’étais encore jamais servie de l’outil Mazarin, je sais que je suis moins à l’aise sur certains éléments de la reprise et j’espère que cela m’apportera des clés pour les aborder plus sereinement.”
Si l’utilisation de l’outil Mazarin était une première pour les cavaliers de l’équipe de France de dressage, nul doute qu’il ne s’agit-là que des prémisses. “Comme dans les autres sports, nous devons intégrer la data et la collecte de données pour optimiser les performances de quelques dixièmes“, assure Laurent Gallice, directeur de la discipline.
(avec communiqué)