Olivier Perreau : entre valeurs sûres, produits maison et jumenterie de choix
Olivier Perreau a fait sa place dans les meilleurs concours internationaux avec notamment deux juments issues de l’élevage familial, Venizia d’Aiguilly*GL Events et Dorai d’Aiguilly*GL Events. Très attaché à la génétique femelle, il s’est investi dans l’élevage d’Aiguilly créé il y a une vingtaine d’années par ses parents, Chantal et Claude, et veille aujourd’hui à sa conduite et à sa valorisation au plus haut niveau.
Combien de poulains faites vous naître par an ?
Aujourd’hui, nous faisons environ quinze poulains par an. Il y a quatre ans, nous avons eu l’occasion d’avoir accès à une propriété de cent dix hectares à Iguerande, en bord de Loire, dans le Brionnais, à quinze minutes des écuries. Il y a des grandes stabulations pour les poulains l’hiver, ce qui nous a permis de développer l’élevage.
Sur quelles souches maternelles basez-vous votre activité ?
Nous avons essentiellement cinq souches, toutes basées sur des juments qui ont fait du haut niveau. Perle de Félines (Quick Star), ISO 141 en 2011, est la mère de Venizia d’Aiguilly*GL Events (Diamant de Semilly), qui ira à l’élevage après sa carrière sportive. Je fais saillir certaines juments à trois ans, mais je ne mélange pas sport et reproduction, je ne fais pas de transfert sur les juments qui sont en compétition. De même, Dolce Deceuninck*GL Events (Toulon, Bwp), qui vient encore de gagner au Saut Hermès, n’ira à la reproduction que lorsqu’elle en aura fini avec le sport. Nous avons déjà plusieurs filles de Perle de Félines poulinières, comme Utah d’Aiguilly (Kashmir van’t Schuttershof, sBs), qui a déjà trois produits, et deux autres, plus jeunes, aussi à l’élevage. Bijou Orai (Bwp par Toulon, Bwp) a produit en Belgique l’étalon Eldorado van de Zeshoek (Clinton, Holst), avant de faire une belle carrière internationale (ISO 166 en 2011). Son premier produit en France est Dorai d’Aiguilly (Kannan, KWPN) qui, avant de sortir en compétition (ISO 163 en 2022), a été à l’élevage. J’ai fait saillir l’an dernier sa fille, Jalousie d’Aiguilly (Cristallo, Westf), donc on est à la troisième génération pour cette souche ! Uata (KWPN par Heartbreaker, KWPN), qui a fait une belle carrière avec moi puis l’américaine Brianne Goutal (ISO 156 en 2011), a plusieurs filles comme Fine Fleur d’Aiguilly (Tangelo van de Zuuthoeve, Bwp), qui fait partie de mes bons huit ans. Fine Fleur a été à l’élevage à trois ans, et elle a donné Jolie Fleur d’Aiguilly (For Pleasure, Hann), elle aussi saillie l’an dernier (par Grandorado, KWPN). Nous avons une autre jument qui a fait sa carrière aux Etats-Unis avec Brianne Goutal : Ballade van Het Indihof (Thunder van de Zuuthoeve, Bwp), dont les premiers produits ont six ans, comme ceux de Caleta de la Hart (Acaletto, Holst), une Bwp gagnante sur 1,50 mètre avec le Britannique Mark Armstrong. Caleta est la sœur utérine de l’étalon performer Unpulsion de la Hart (Kashmir van Schuttershof, sBs), ISO 166 en 2015.
Avez-vous fait vos choix d’étalons pour cette saison ?
Tout n’est pas encore décidé mais je vais certainement encore utiliser Diamant de Semilly, c’est un étalon avec qui nous avons eu beaucoup de réussite, il apporte de la force et du mental, et a une très bonne semence. Je vais aller aussi vers des étalons que je n’ai pas encore utilisés, Ermitage Kalone (Catoki, Holst), Cornet du Lys (Westf par Cornet Obolensky, Bwp), Zirocco Blue VDL (ex Quamikase des Forêts par Mr Blue, Kwpn), Stakkato Gold (Hann par Stakkato, Hann) et Apardi (KWPN par Corland, Holst) pour Perle de Félines, qui a besoin d’être inséminée en frais. C’est pratique car il est stationné au Haras d’Aubigny, chez Pierre Valette, avec qui j’ai l’habitude de travailler et de finaliser mon plan de monte. Je pense aussi utiliser deux étalons nés à la maison : le premier est Ijou d’Aiguilly, qui est un fils de Bijou Orai avec Mylord Carthago. Il a été approuvé lors du Testage et ses premiers produits viennent de naître, tandis que lui faisait son premier concours SHF à la maison ! Je vais également utiliser aussi Crack d’Aiguilly Z, un fils de Comme Il Faut, Westf, sur la souche de Uata. Nous l’avons vendu à six ans mais nous avons gardé de la semence, il vient de se classer quatrième du Grand Prix du CSI2* de Villers Vicomte.
Qu’est ce que vous recherchez dans vos croisements, quels atouts voulez-vous faire ressortir ?
Il y a beaucoup d’étalons sur le marché et on veut du rêve. Mais l’élevage c’est surtout du temps, de la patience ! Un étalon doit ramener de la force, une bonne mentalité et compléter les qualités de la jument. Mais, pour moi, la sélection des mères est essentielle ! D’ailleurs, si certains étalons marquent leur production comme Emerald ou Cornet Obolensky, c’est le cas aussi de certaines juments qui signent vraiment leurs produits. Toutes mes souches ont beaucoup de sang, c’est indispensable pour le sport d’aujourd’hui, il faut de l’énergie, du courage !
Photo : Olivier Perreau et Venizia d’Aiguilly*GL Events. Crédit : Jean-Louis Perrier