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Mondial du Lion : un bilan plus que positif pour l’élevage français et les Bleus

Emilie Dupont 23 octobre 2023

Avec une médaille d’or (synonyme de doublé), une autre en argent, une autre en bronze et quatre couples dans le Top 10 dans le championnat des 7 ans, la France a indéniablement fait partie des nations fortes de l’édition 2023 du Mondial du Lion. Et cela, tant du point de vue du sport que de l’élevage, comme le souligne Michel Asseray, Directeur technique national adjoint en charge du concours complet.

Quelle trente-neuvième édition du Mondial du Lion ! Outre le fait que, malgré des conditions météorologiques parfois difficiles, l’événement a tenu toutes ses promesses en termes de sport et de bons moments, les résultats des couples français sont venus rendre encore un peu plus beau cet événement devenu l’un des plus meilleurs de la saison. Entre le doublé de Golden de Béliard AA (Upsilon, AA), le titre de vice-champion du monde d’Hermès du Gevaudan, SF (Quintus d’09, Bwp) chez les 6 ans et la médaille de bronze de Gravure de la Mouline, SF (Eldorado de Hus, KWPN) chez les 7 ans, où Apéro Z (Aktion Pur Z) et Gauguin du Busson, SF (Cornet Obolensky, Bwp) se classent respectivement sixième et septième… “C’est un vrai bonheur“, venait souligner Michel Asseray, directeur technique national adjoint en charge du concours complet. “Les week-ends se suivent et se ressemblent, ce qui est très positif. Cela vient récompenser le travail des éleveurs, des propriétaires, des cavaliers et de leurs équipes. Chez les 7 ans, nous avons eu un scenario un peu tragique sur la fin (après deux barres laissées au sol, Gauguin du Busson et Nicolas Touzaint, derniers à s’élancer et alors en tête, voyaient le titre de champions du monde leur échapper, ndlr) mais, quand on regarde le classement, avoir quatre chevaux dans le Top 10, c’est formidable et, surtout, de bon augure pour la suite.

Une belle génération de 7 ans

Avec de tels résultats, la France a donc prouvé qu’elle allait pouvoir compter sur de nouvelles pépites dans les années à venir. “Nous le savons, nous sommes toujours tributaires des générations. En élevage, il y en a parfois des meilleures que d’autres et cette année, il faut le dire, nous pouvions compter sur de bons chevaux de 7 ans. Nous sommes vraiment ravis d’eux, du résultat et de savoir que nous allons pouvoir préparer l’avenir avec de tels chevaux“, indiquait également Michel Asseray. Des chevaux qui, pour certains, avaient déjà été remarqués un peu plus tôt dans la saison par le staff fédéral. “À Pompadour, Thierry Touzaint avait déjà repéré certains bons jeunes chevaux, présents sous de bonnes selles et potentiellement capables de bien faire au Mondial du Lion. Nous savions donc que nous avions de bonnes cartouches. Mais le sport reste le sport et nous ne pouvons jamais être sûrs de rien. Certains résultats ne sont parfois pas à la hauteur de ce qui était espéré mais n’enlèvent rien au potentiel présent chez certains chevaux. Par exemple, là, il y en a peut-être qui ne sont même pas classés mais qui nous intéressent tout de même“, rappelle le DTN.

Chez les 6 ans, Michel Asseray a également tenu à souligner la belle performance d’Hermès du Gevaudan et Stéphane Landois. “Dans les 6 ans, nous avons également eu la joie de célébrer un podium grâce à Hermès du Gevaudan et Stéphane Landois. C’est un cavalier qui ne cesse de répéter les bonnes performances, il y a fait une très belle saison tant chez les Seniors que chez les jeunes. Il a pris beaucoup de maturité dans son équitation et là encore, c’est de bon augure pour la suite.”

L’élevage français s’est encore distingué

Outre l’aspect sportif, au Mondial du Lion cette année, la France a également encore un peu plus renforcé son statut d’excellente terre d’élevage de chevaux de concours complet. Avec six chevaux nés dans l’Hexagone dans le Top 20 du championnat des 7 ans (Golden de Béliard AA chez Gérard Brescon, Gravure de la Mouline chez Danièle Doumergue, Gauguin du Busson à la SCEA Les Hunières, Gulliver des Lones chez Aliette Dessaix, Gainsbourg de Bedon chez Etienne Cournault et Guess Star AA chez Véronique Réal), peu de nations peuvent se targuer d’une telle réussite. “Ces résultats sont excellents pour l’élevage français“, pointait Michel Asseray, qui a notamment souhaité mettre en avant Gérard Brescon, l’éleveur et propriétaire de Golden de Béliard AA (Upsilon, AA). “Il voit sa jument devenir double championne du monde. C’est quelqu’un qui aime et qui croit vraiment en notre discipline. Pour lui, c’est une récompense incroyable. D’autant que si on compte le nombre de fois où il a permis à la France de remporter le Mondial du Lion grâce à des chevaux qu’il a fait naître… C’est totalement exceptionnel, je pense qu’il est le meilleur éleveur de cet événement, toutes éditions confondues. Ça le motive mais ça permet aussi, peut-être, de donner envie à d’autres éleveurs d’essayer de vivre le même rêve, etc. Et puis, cela montre que nous avons toujours un excellent potentiel en ce qui concerne l’élevage en France. Cela nous permet d’équiper nos cavaliers, de les garder et de créer une formidable chaîne, en partant de l’éleveur jusqu’au propriétaire, que nous n’oublions pas car sans eux, tout cela ne serait pas possible, et qui font beaucoup par passion.

Une France qui gagne

Cavaliers, éleveurs, propriétaires, staff fédéral… L’ensemble du clan français rayonnait de bonheur dimanche après-midi au Lion d’Angers. Des moments précieux, comme le mentionnait Michel Asseray. “Nous sommes désormais gonflés à bloc et finir la saison sur de tels résultats, ça aide aussi à passer l’hiver. Autant pour les cavaliers que pour nous, le staff fédéral, car notre joie, notre motivation et notre récompense c’est de les voir performer.” Fier de ses hommes, de leurs chevaux et de leurs équipes, le DTN adjoint en charge du complet n’a cessé de le dire : tout cela est de très bon augure pour la suite. “Nous allons à Pau la semaine prochaine, si nous pouvions continuer sur cette lancée-là, ça serait super.” Mais au-delà du CCI5*-L de Pau et de la saison prochaine, Michel Asseray pense aussi inévitablement à l’événement majeur de 2024 : les Jeux Olympiques. “Tout cela est de très bon augure pour l’avenir, et notamment pour les Jeux Olympiques. Parce que quand on a une France qui gagne, quel que soit l’événement, ça motive tout le monde“, concluait celui qui, hier soir au Lion d’Angers se décrivait comme “un homme heureux“.

Michel Asseray et Thomas Carlile. Ph. E.D.
Crédit photo à la une: PSV