Claire Bresson, ténacité et polyvalence – Partie 1
Implanté depuis vingt ans à Varennes-Jarcy, le haras de Gravelotte propose un large panel d’activités au cœur desquelles l’élevage tient une place prédominante. Rencontre avec sa fondatrice, Claire Bresson.
En 2000, Claire Bresson, professionnelle du commerce et du marketing mais aussi cavalière et titulaire du BEES1, s’installe avec son compagnon sur les vingt-huit hectares du haras de Gravelotte à Varennes-Jarcy (94), une zone fortement urbanisée à vingt-six kilomètres de Paris. À cette époque, et jusqu’à la loi du 23 février 2005, son diplôme d’enseignante ne lui permet pas d’accéder au statut agricole nécessaire pour reprendre une exploitation. Qu’à cela ne tienne, Claire retourne sur les bancs de l’école, passe son Bac Pro, sa Capacité professionnelle agricole (CPA), et complète sa formation avec un diplôme d’inséminateur. Les aléas de la vie la laissent bientôt seule à la tête de la structure avec une quarantaine de chevaux. Entre-temps, des travaux d’envergure avaient été engagés. « La situation s’est imposée à moi, je n’ai pas eu l’énergie de repartir à zéro », confie Claire, qui choisit de poursuivre l’aventure et de s’orienter vers l’élevage avec le lot de juments dont elle dispose. Au fil des années, elle améliore les installations, crée un centre d’insémination et élargit ses activités à l’accueil de chevaux d’élevage mais aussi de sport dans une écurie de quarante-trois boxes avec deux selleries, trois salles de pansage, un manège de 60 x 20 mètres, une carrière d’obstacle et un marcheur.
De fil en aiguille
Désireuse de croiser ses juments avec les meilleurs pères du moment, Claire, qui adore voir les étalons en action, sillonne les terrains et concours d’étalons qu’elle choisit en fonction de ses coups de cœur. « La vie est faite de rencontres », indique Claire qui, petit à petit, constitue un catalogue d’une trentaine d’étalons qu’elle distribue aujourd’hui sur toute la France. Ce fut le cas pour le Holsteiner Berlin, inconnu à l’époque, le Bwp Winningmood VD Arenberg, qu’elle repère sur un paddock à l’âge de quatre ans sur un show de jeunes chevaux, ou encore le Hanovrien Adorado, qu’elle aperçoit alors qu’il monte dans un van. « J’avais beaucoup aimé Viking d’la Rousserie quand il avait trois ans, j’ai rencontré Stéphane Dufour à ce moment-là et, de fil en aiguille, je me suis retrouvé à distribuer Diego de Blondel, SF », explique Claire. Parmi les étalons inscrits au catalogue de Gravelotte, des pères unanimement reconnus tels que le Selle Français Quamikase des Forêts alias Zirocco Blue VDL, les KWPN Arezzo VDL, Carrera VDL et Bacardi VDL, le Holsteiner Cardento, mais aussi la jeune génétique à l’instar de C-Jay Z (Cumano, Holst x Kashmir van Schuttershof, sBs), Chavez Z (Cicero Z x Chellano Z, Holst), les Selle Français Hashich d’Albain (Canabis d’Albain, SF x Quartz du Chanu, SF), Hugo d’Authou (Upsilon, AA x Kannan, KWPN) ou encore Ichai de Reille (For Felling, Hann x Eyken des Fontenis, SF). « J’établis les contrats de saillie, j’assure leur distribution et leur promotion sur toute la France. En fait c’est mon cœur de métier », sourit Claire qui, outre les quatre-vingt chevaux et poulains qu’elle héberge sur le site en permanence, accueille à l’année cent-trente juments au centre d’insémination et cinquante poulinages. Parmi les performers issus de ses croisements, Chelsea Gravelotte (Berlin, Holst), Ice Breaker de Gravelotte (Heartbreaker, KWPN), ainsi qu’Antigone Gravelotte (Breemeersen Adorado, Hann).
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Photo : Haras de Gravelotte. Crédit : Coll.