Equi Seine : des bénévoles qui font aussi bien que les pros
Du 23 au 26 novembre prochains, le Parc des expositions de Rouen accueillera quelque trois-cent-quatre-vingts chevaux et deux cents cavaliers pour le rendez-vous annuel d’Equi Seine. Antoine-Guy Bréant, organisateur en partenariat avec Dany Ferrand, nous parle de cette manifestation qui soufflera sa vingt-troisième bougie cette année.
Comment est née la première édition d’Equi Seine ?
Avant Equi Seine, j’organisais de petits concours chez mes parents et Dany Ferrand, qui est depuis devenu plus qu’un simple copain, m’y aidait. Par la suite, nous avons eu envie de concrétiser un projet de plus grande envergure, celui de doter la Haute-Normandie, alors assez pauvre en compétitions hippiques, d’un beau rendez-vous. Notre association, pour y parvenir, a vu le jour en 1999. Et c’est à Canteleu, en juin 2000, que le premier rendez-vous d’Equi Seine a eu lieu. C’était un National 1, et le Grand Prix A1 y avait d’ailleurs été remporté par Giulio Riva ! Au fil des années, les bénévoles ont rejoint les rangs de l’association, et Equi Seine a grandi…
Quelles ont été les étapes majeures de l’évolution de l’événement ?
Dès la deuxième année d’existence de la compétition, en 2001, nous sommes passés sur un international, avec un label 2*. Et puis, en 2016, il y a eu un tournant majeur avec le déménagement d’Equi Seine au Parc des expositions de Rouen. Nous avons alors mis en place un CSI3*. Personnellement, j’ai toujours besoin de nouveaux challenges et, avec Dany, nous voulions voir le rendez-vous prendre une autre dimension. Le fait de passer en indoor, au sein d’un parc des expositions, n’a pas été une chose simple, croyez-moi ! Les difficultés se sont situées à tous les niveaux, et notamment technique. Mais nous y sommes parvenus. Et l’année suivante, en 2017, nous avons pris du galon, avec un label 4*. Peu à peu, Equi Seine est devenu plus qu’une compétition : un petit salon du cheval s’y est développé. Aujourd’hui, nous proposons des labels 4, 2 et 1*, ainsi qu’un cross indoor depuis l’an dernier.
Votre association, de loi 1901, est toujours celle qui met en place l’événement. Pourtant, l’organisation de concours hippiques s’est professionnalisée ces dernières années…
On peut en effet dire que nous sommes, avec la famille Mars qui organise le Jumping international de Dinard, les derniers des Mohicans ! Aujourd’hui, notre association compte une centaine de bénévoles. Avec Dany, nous avons la chance de compter sur des personnes très engagées, passionnées, dont certaines, qui ne montent pourtant pas à cheval, n’hésitent pas à poser une semaine de congés pour venir nous aider en amont de l’événement. Dans notre groupe, nous avons par exemple la chance d’avoir Thibault Massien, conducteur de travaux, qui gère la partie technique de la compétition. Alexandre Lerat, qui fait aussi beaucoup pour Equi Seine, s’occupe des différents espaces car il est architecte paysagiste. Dans l’association, chacun met ses compétences au service du projet. Et c’est grâce à cela que nous continuons d’avancer, année après année.
Quelles sont les évolutions dont vous êtes aujourd’hui le plus fier ?
Outre la progression de la partie sportive, je parlais tout à l’heure de la partie salon et initiatives. Depuis bon nombre d’années maintenant, nous accueillons lors de chaque édition environ trois cents enfants durant l’événement, dont beaucoup sont issus de quartiers défavorisés. Certains d’entre eux n’ont jamais caressé un poney, et ce rendez-vous leur permet d’élargir leur horizon et de découvrir un autre univers. Equi Seine est aussi un vecteur d’accueil, d’ouverture et de rencontres. Le but ce n’est pas de rester entre nous, dans notre petite sphère cheval, sans laisser y entrer personne. Le partage, c’est l’une de nos valeurs. La création d’un projet pédagogique, avec l’accueil d’enfants, mais aussi de personnes atteintes d’un handicap ou de seniors, nous tenait particulièrement à coeur. Sur la partie salon, depuis l’an dernier, nous proposons également un espace découverte des métiers du cheval et formation. Le salon met ainsi en avant les différents cursus dans le domaine équestre, des écoles spécialisées aux formations professionnelles. Des démonstrations ainsi que des interventions ont lieu tout au long des journées, mettant en avant les compétences techniques des professionnels du cheval. Ces projets, outre leur intérêt évident pour le public et les personnes désireuses de s’informer sur notre filière, sont aussi intéressantes pour les collectivités locales, avec lesquelles nous travaillons depuis plusieurs années maintenant, car elles peuvent créer des opportunités pour les visiteurs. Et puis, avec l’arrêt du Salon du cheval de Paris, les gens sont en demande de lieux d’émulation et de rencontres, et Equi Seine remporte un vrai succès à ce niveau.
Comment fonctionnez-vous financièrement ?
Quand vous parvenez à organiser un CSI4*, les gens vous pensent riche ! Et là, ce n’est pas vraiment le cas (rires). Peu ou prou, à chaque édition, nous parvenons à l’équilibre financier. Nous travaillons avec certains partenaires et, surtout, nous sommes une équipe de bénévoles. On fait aussi en sorte que les exposants qui viennent à Equi Seine s’y retrouvent. Ainsi, chaque année, nous invitons tous les centres équestres de la région, à raison de dix personnes par centre. Cela permet par exemple aux exposants de travailler. Le jeudi soir, la pression retombe déjà car ils ont reçu pas mal de monde…
Avez-vous encore des projets de développement pour cette manifestation ?
Je n’aime pas voir de hall complètement vide au Parc des expositions quand le rendez-vous prend vie. L’an prochain, j’aimerais bien remplir ce dernier hall avec un espace dédié à l’élevage… Et pourquoi pas, peut-être un jour, organiserons-nous un CSI5*. Mais la marche entre un 4 et un 5* est haute. Nous ne manquons pas d’ambition et d’envie, mais il y a encore du travail à faire pour cela.
Toutes les infos sur Equi Seine ici