Michel Asseray : « Nous n’allons pas déstabiliser notre système, ni changer nos habitudes »
Cette semaine, les cavaliers de concours complet tricolores avaient rendez-vous à Saumur pour un nouveau stage fédéral. L’occasion, pour le staff, de faire une revue des troupes à quelques jours du début de la saison mais également à moins de six mois des Jeux Olympiques de Paris. Michel Asseray, directeur technique national adjoint, dresse le bilan de ce regroupement ainsi que le programme des mois à venir.
Ce stage fédéral à Saumur est le troisième de la saison hivernale. Pourquoi en avoir ajouté un au calendrier habituel ?
Effectivement, habituellement, nous ne faisons que deux regroupements. Cette année, nous avons fait le choix d’en ajouter un en décembre, avant les fêtes. Les Jeux Olympiques arrivent vite et nous voulions que les cavaliers puissent d’ores et déjà travailler sur le dressage avec Christopher Hess. Dans quelques jours, la saison va redémarrer, puis je pense que nous ferons un dernier stage fédéral avant Vittel, qui sera une étape cruciale. Chaque couple a un programme à la carte, que nous définissons ensemble, mais beaucoup seront là-bas. Je pense donc que nous les ferons venir deux jours avant pour finaliser la préparation et nos choix.
Pour le staff fédéral, ce stage est l’occasion de faire une revue des troupes. Comment vont-elles, justement ?
Tout le monde va bien et espère gagner son ticket pour les Jeux Olympiques. La motivation est bien présente, tous rêvent de vivre cet événement unique. Mais le règlement veut qu’ils ne seront que trois à fouler les pistes de Versailles. C’est d’ailleurs l’un des points délicats pour nous, staff fédéral : nous préparons tout le monde pour n’en choisir que trois. C’est parfois déchirant mais il est malgré tout très important pour nous d’avoir le choix. Il vaut mieux ça que l’inverse. Actuellement, nous avons un groupe assez élargi, ce qui est une bonne chose. Et puis, il ne faut pas oublier les aléas du sport, comme la baisse de forme d’un cavalier ou de son cheval. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Tous les couples vont sortir trois ou quatre fois en compétition, puis nous ferons notre choix avec Thierry Touzaint, qui a toujours un peu de feeling au dernier moment pour choisir les bons.
Avez-vous, du fait de cette année olympique, pensé la préparation des cavaliers et des chevaux différemment des autres années ?
Non, pas vraiment. Je ne vais pas dire que l’on est superstitieux, mais on le devient un peu… Nous avons confiance en notre foi, en nos compétences et en notre instinct. De ce fait, nous n’avons pas changé grand-chose à la préparation, si ce n’est que nous avons encore un peu plus mis l’accent sur la partie dressage avec l’arrivée de Christopher Hess. Il a bien intégré le staff, il est passionné et à fond derrière nous. Mis à part cela, nous restons sur ce que nous savons faire, sur la façon de gérer nos hommes et leurs chevaux, qui a déjà fait ses preuves. Nous n’allons pas déstabiliser notre système, ni changer nos habitudes.
Comment va s’organiser la saison ?
Comme chaque année, elle va, pour beaucoup, commencer à Saumur, à l’occasion du Grand National, mais pas pour tout le monde. Il y aura ensuite Pompadour car, contrairement aux autres années et aux autres olympiades, les couples doivent se requalifier sur 4* entre le 1er janvier et le 24 juin 2024. Certains vont ensuite faire le CCI4*-L de Saumur, d’autres iront à l’étranger à partir de mai ou juin, à Chatsworth, Marbach, Montelibretti. Un ou deux iront à Luhmühlen faire le CCI5*-L. Le reste sera à Vittel, étape à l’issue de laquelle nous ferons un check up vétérinaire. Ce dernier sera d’autant plus important que les années précédentes en raison de la nouvelle règle du drop score. Nous n’avons pas le droit de passer à côté de quoi que ce soit, nous allons suivre de très près chaque cheval.
Le suivi vétérinaire a-t-il d’ailleurs été approfondi par rapport aux autres années ?
Oui, tous les chevaux ont été faire des examens au Cirale. Nous avons fait des check up complets de tout leur corps, tout leur fonctionnement. La Fédération a mis en place en système important avec Equi Action, et grâce à cela, tous les chevaux ont été examinés comme jamais cela n’avait été fait auparavant entre fin novembre et fin décembre. Nous avons donc déjà une banque d’images très importante pour suivre l’évolution de chaque cheval. Pour l’instant, tout le monde va bien. Tout le monde est en forme et commence à gratter du pied en attendant le début de saison.
Quand est-ce que sera fait et dévoilé votre choix définitif pour Paris ?
Nous le ferons après Vittel et il sera annoncé une quinzaine de jours plus tard. Ensuite, comme toujours, nous enchaînerons sur la traditionnelle préparation à Granville.