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Marc Verrier s’est éteint

Sylvia Flahaut 16 février 2024

Marc Verrier, journaliste passionné de sports équestres et d’élevage, est décédé mercredi à l’âge de cinquante-sept ans, à Orbec, dans le Calvados, où il résidait. Il laisse derrière lui le souvenir d’un homme bienveillant, humble, avec lequel les conversations, notamment sur les thématiques équestres, étaient toujours enrichissantes.

Nous l’avions encore croisé lors des championnats de France des étalons de deux et trois ans à Saint-Lô, en décembre dernier. Muni de son appareil photo et de son dictaphone pour ne rien manquer de ce que pouvaient lui livrer les éleveurs récompensés, Marc Verrier exerçait son métier de journaliste avec enthousiasme et passion. Il était l’une des plumes du magazine Grand Prix, et avait collaboré avec plusieurs médias au cours de sa carrière, dont Cheval Pratique ou Sports équestres. Nombreux ont été les réactions sur les réseaux sociaux pour saluer ce grand bonhomme, à l’allure bien reconnaissable et au large savoir, que nous prenions toujours beaucoup de plaisir à rencontrer.

Originaire du nord de la France, cavalier, Marc Verrier a eu plusieurs activités professionnelles et, avant d’être journaliste, avait été cheminot. Il avait ensuite choisi la Normandie, et plus précisément le Pays d’Auge, pour poser ses bagages. De façon générale, le journaliste, curieux et ouvert de nature, s’intéressait à de nombreux domaines. Outre l’élevage du cheval de sport, Marc Verrier avait d’autres cordes à son arc, et s’était engagé dans la vie locale, en ayant endossé le rôle de conseiller municipal de Saint-Martin-de-la-Lieue, tout près de Lisieux, de 2014 à 2020. Passionné de musique, il participait aussi à l’organisation de festivals et événements culturels. Victime de problèmes cardiaques, Marc est parti subitement, laissant de nombreux proches et connaissances sous le choc.

“Un passionné parmi les passionnés, un corps et une générosité immenses”

Sébastien Roullier, rédacteur en chef du magazine Grand Prix, a rendu un vibrant hommage à Marc Verrier, en le définissant comme “un passionné parmi les passionnés, un corps et une générosité immenses, une voix de stentor reconnaissable entre toutes. Un homme de mots, un homme d’images qui posait son regard noble et sensible sur les poulains comme sur les musiciens et les fleurs des champs. Un géant qui ne vous regardait jamais de haut, un Ch’ti qui vous racontait le Cotentin et le pays d’Auge comme personne, un ancien cheminot qui n’a jamais oublié d’où il venait ni hésité à s’engager pour les autres, la collectivité, le bien commun, pour ce en quoi il croyait. Nous savions les problèmes et faiblesses de son cœur, son talon d’Achille, mais rien, selon ses proches, ne laissait présager une nouvelle crise, ni que celle-ci serait d’une telle gravité. Il allait bien hier matin, il n’était plus hier soir… Cher Marc, tes textes et tes images nous manqueront à tous, bien sûr. À moi, nos coups de fil digressifs, interminables parfois, me manqueront terriblement. Discuter l’bout d’gras avec toi était un savoureux privilège. La mort survient (presque) toujours trop tôt dans la vie, mais là, je dois bien avouer que la tienne, si brusque, si injuste, me laisse dans l’incompréhension la plus totale.

Xavier Boudon, l’un de ses proches amis, lui a également rendu hommage sur les réseaux : “Au fil des années, nous nous sommes retrouvés de concours en concours, et avons finalement choisi la Normandie, et le Pays d’Auge en particulier. Un territoire que tu aimais pour ses chevaux, ses éleveurs, mais aussi sa quiétude propice à ton coeur si grand et si fragile à la fois. Tu ne manquais jamais une occasion de me dire que tu avais marché tes kilomètres quotidiens lorsqu’un jour, tu dus ralentir le rythme de tes pérégrinations équestres. Je me souviens des dîner Equisup, des concours d’étalons, des NHS, des salons du cheval aussi, sans oublier cette aventure un peu folle de Quarnac du Mesnil que je rejoignis d’emblée. Une belle idée, humaine comme tu l’étais avec tout le monde. Je perds non seulement un collègue mais surtout un ami, un vieil ami, dont l’ombre planera sans aucun doute la semaine prochaine au-dessus de mon épaule. Et lorsque je sentirai une petite tape, je saurai que l’étalon que je regarderai t’aurait plu. Repose toi désormais et surtout, passe le bonjour à Paul (Paul Dubos, également passionné d’élevage et plume du magazine L’Eperon pendant de nombreuses années, ndlr). Nul doute que vous allez parler élevage…

Nul doute qu’il manquera une personne à Saint-Lô, le week-end du 25 février prochain, à l’occasion du Salon des étalons. Nous aurions aimé, une fois encore, échanger avec ce confrère apprécié. Toute l’équipe de L’Eperon présente ses plus sincères condoléances et son soutien aux proches de Marc.

Crédit photo à la une: Coll.