Gérard Brescon : « Continuer de faire vivre les valeurs de l’élevage traditionnel »
Guidé par l’amour et la passion du cheval, et en se basant sur des souches maternelles d’exception, Gérard Brescon fait, depuis plus de vingt ans, naître quelques-uns des meilleurs chevaux de concours complet français à l’instar de Sirocco du Gers et Golden de Béliard. Dans les colonnes du Spécial élevage 2024 de L’Eperon, il livre les secrets de sa réussite, les rouages de sa stratégie en matière d’élevage ainsi que sa vision de cette activité et de son avenir.
Quel a été le meilleur cheval que vous ayez fait naître à ce jour et qu’a-t-il fait ?
Quatre chevaux ont particulièrement marqué mon élevage. Il y a tout d’abord eu Sirocco du Gers (Dorsay), qui avait été sacré champion du monde à sept ans, avait obtenu un ICC 169 et avait été sélectionné pour les Jeux Olympiques. Il n’avait pas tous les moyens mais un cœur énorme. Birmane (Vargas de Ste Hermelle, sBs), que j’ai fait naître cinq ans après, était peut-être meilleure. Elle a gagné plusieurs CCI4* et avait elle aussi été sélectionnée pour les Jeux Olympiques. Chez les jeunes, impossible de ne pas citer Golden de Béliard AA (Upsilon, AA), qui fait partie des cinq chevaux de l’Histoire à avoir été sacré champion du monde à six et sept ans. Celle-ci, je pense qu’elle n’a pas fini de nous surprendre ! Enfin, parmi les meilleurs chevaux que j’ai fait naître, il y a Forban de Béliard (Upsilon, AA), qui a obtenu un ISO 151 à seulement huit ans. Il m’est difficile de choisir parmi ces quatre-là. Mais, pour être optimiste et continuer de rêver, je vais répondre Golden de Béliard qui, je l’espère, sera encore meilleure que les autres.
Quel est selon vous le plus important dans un choix de croisement ? Quelle est la qualité que vous veillez à faire apparaître chez vos produits ?
J’ai toujours élevé à partir des juments. Selon moi, la souche basse est et restera la clé. Pour les étalons, je fais très attention à la génétique et je regarde les performances. Évidemment, il faut qu’ils conviennent à la jument. Cette approche-là, inspirée des courses et basée sur les performances, me semble bonne. Elle est assez rationnelle et plaît donc à mon esprit d’ingénieur. Souche basse, génétique et performances : voilà donc les trois éléments qui m’ont permis de faire naître de bons chevaux, dont les qualités principales – et celles que je recherche le plus – ont souvent été le sang, l’envie de bien faire et le respect.
Quels sont vos trois étalons préférés parmi les valeurs sûres, et vos trois étalons favoris chez les jeunes ?
Même si je ne l’ai pas beaucoup utilisé, j’ai toujours beaucoup aimé Diamant de Semilly. J’ai une fille de l’une des juments qu’il a produite et je trouve que c’est vraiment un excellent étalon. Parmi les plus célèbres, j’aime également Mylord Carthago. J’ai d’ailleurs une sœur de Golden de Béliard qui en est issue. Enfin, il y a le Holsteiner Casall. Je ne l’ai encore jamais utilisé mais je pense aller vers l’un de ses fils très bientôt. Chez les étalons plus jeunes, mon préféré est sans conteste Ermitage Kalone. Comme Golden, il descend de l’excellente souche de Jasione AA et j’ai trois poulains de lui à naître en 2024. Ensuite, sans surprise, j’aime beaucoup Upsilon AA et Dartagnan de Béliard. Si le premier a déjà un peu fait ses preuves, ce n’est pas encore le cas du second. Néanmoins, on voit déjà quelques-uns de ses produits qui sont très bons. Il fait de bons chevaux, avec de belles allures et une bonne tête.