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Polo : un dixième titre national pour Sainte-Mesme

Sylvia Flahaut 5 octobre 2023

Les finales des championnats de France et de la Coupe de France de polo se sont tenues le week-end dernier, sur le terrain d’Honneur du Polo Club de Chantilly. L’excellente équipe de Sainte-Mesme s’impose pour la dixième fois dans la compétition, tandis que l’équipe de Voltex remporte sa première Coupe de France.

Si le titre lui avait échappé depuis 2021, l’équipe parisienne de Sainte-Mesme reste celle qui a remporté le plus grand nombre de championnats de France : pas moins de neuf de 2007 à 2020, et désormais un dixième titre depuis dimanche après-midi, à Chantilly. La finale s’est jouée entre deux équipes parisiennes – Sainte-Mesme et Red Falcon – dans laquelle la première a très vite pris le dessus après une première période d’observation. Ce championnat de France est une affaire que Sainte-Mesme prend toujours très au sérieux : « Nous tenons toujours à garder nos chevaux en forme pour ce championnat », confirme Robert Strom, son capitaine. « C’est un tournoi qui nous motive et nous arrivons toujours avec une des équipes les mieux organisées. Je ne savais plus exactement combien de titres nous avons remporté… Dix, vous me dites… Sans compter les finales perdues. Nous étions heureux de voir une seconde équipe parisienne en finale, c’est toujours très agréable de jouer contre Matthieu (Delfosse, ndlr) sur ce terrain exceptionnel et quelle chance de jouer fin septembre avec un temps pareil !  »

Saint-Mesme, représentée par Gonzalo Bernal, Robert Strom, Elouan Badarello et Lucie Venot, inscrit son nom pour la dixième fois sur le trophée du championnat de France ! Ph. Justine Jacquemot

C’est le deuxième tournoi, après l’Open de Paris en juin dernier, que remporte Sainte-Mesme avec Elouan Badarello dans ses rangs, une recrue que le capitaine de l’équipe, Robert Strom, apprécie : « Le rookie de l’année ! Je crois qu’il n’a perdu qu’un seul tournoi sur tous ceux qu’il a joué en France (seize victoires en dix-sept tournois, ndlr) . S’il devait être monté à 2 de handicap, ce serait une première en France, mais ce serait mieux qu’il ne soit monté qu’à 1, il faut lui laisser le temps de mûrir. C’est un joueur très complet, c’est le meilleur espoir français et cela fait plaisir de voir cela », conclut le capitaine de Sainte-Mesme. D’ailleurs, Elouan n’a pas chômé dimanche. Car s’il courait avec l’équipe gagnante du championnat, il a également contribué à la victoire de Voltex en Coupe de France ! En deux heures et demi, le Normand a ainsi joué huit chukkers d’affilée en deux matchs sur le terrain d’Honneur du Polo Club de Chantilly. Pour rappel, un chukker est une période de sept minutes de jeu. Si, au niveau mondial, une rencontre se dispute en huit chukkers – comme dans l’Open d’Argentine – au niveau des championnat des France, elle ne se joue qu’en quatre périodes. Dimanche, un seul joueur en aura toutefois disputé huit, Elouan Badarello, mais en deux matchs !

L’équipe de Voltex, gagnante de la Coupe de France. Entre les deux rencontres, championnat et Coupe de France, le jeune Elouan Badarello (troisième en partant de la gauche) a dû changer de maillot. Ph. Justine Jacquemot

Nommé – assez justement, il faut bien l’admettre – MVP (homme du match) du championnat, Elouan Badarello avoue avoir eu un peu plus de mal en finale de la Coupe de France qu’en championnat, même s’il a contribué au large succès (9-3) de son équipe, Voltex, face à celle du Touquet : « Ce n’était pas le même rythme, plus lent et c’était compliqué de jouer face à cette équipe… compliquée », avouait le jeune Français. C’est le handicap 3 français Lucas Nottin, flamboyant en attaque, auteur de quelques golasos qui a justement été nommé MVP de cette finale. Mais quelle saison pour Elouan Badarello : « cela représente beaucoup de travail et c’est une grande fierté d’avoir remporté ces deux titres le même jour. C’est une belle fin de saison et dès demain, je vais me remettre au travail pour poursuivre cette progression ». Un travail acharné, car cavalier chez le handicap 6 français Pierre Henri Ngoumou, Elouan monte et éduque chaque jour une quinzaine de jeunes chevaux en Normandie. Monter, monter, travailler et jouer, la seule façon de progresser. Elouan est sur la bonne voie.

Lucas Notin (en blanc), meilleur homme de la finale de la Coupe de France, qu’il remporte avec Voltex, et auteur des huit des neuf goals de son équipe. Ph. Pascal Renauldon. Ph. Pascal Renauldon

Au-delà de ces deux titres pour Sainte-Mesme et Voltex, cette édition 2023 des championnats de France a mis en évidence la bonne santé du polo français. Deux semaines après un Open de France flamboyant, qui voyait la participation record de dix-huit équipes internationales et la victoire d’une formation française (Kazak), les championnats nationaux, qui marquent traditionnellement la fin de la saison sur herbe, ont connu une affluence sans précédent avec dix équipes dans le “grand” championnat (6-8 goals) et treize équipes dans la catégorie Coupe de France (2-4 goals), qui se sont affrontées lors des qualificatives au Polo Club de la Mariana, au sud-ouest de Paris, au Polo Club de Paris-Bagatelle et bien sûr à Chantilly.

“La bonne santé du polo en France”

Ajouté à cela les dix-neuf équipes des championnats de France de Paddock-Polo qui rassemblaient des formations Benjamins et Open, issues à la fois de clubs de la Fédération française d’équitation, et de la Fédération française de polo. Une situation qui réjouit Jean-Édouard Mazery, président de la FFP : « Si le championnat de France a tenu toutes ses promesses avec une finale d’un niveau exceptionnel, voir tous ces jeunes disputer leur championnat national sur les terrains en herbe du Polo Club de Chantilly, siège de la Fédération Française de Polo, est une énorme satisfaction pour notre sport. On a pu y déceler de futurs talents et surtout, cela met en lumière la bonne santé du polo en France et la collaboration fructueuse entre les deux fédérations grâce à laquelle le polo français a un bel avenir ».

Crédit photo à la une: Pascal Renauldon/R&B Presse