Jusqu’au bout, il ne parlait que de ses chevaux, de ses concours, de ses souvenirs si nombreux, avec toujours le même sourire malicieux. Un véritable conteur au regard clair qui faisait rêver et rire celles et ceux qui l’écoutaient. A 81 ans, Hubert Parot, membre de l’équipe championne olympique de Montréal en 1976, s’est éteint la nuit dernière à l’hôpital de Fontainebleau.
Le monde du saut d’obstacles est en deuil, mais pas uniquement, car c’est tout le monde du cheval que côtoyait Hubert Parot. Car c’est d’abord sur les hippodromes qu’il s’est illustré. Jockey d’obstacles, il a monté sur toutes les pistes de France, participant notamment au grand cross de Pau. Après une dizaine de fractures, et beaucoup de lutte pour maintenir son poids, il décida finalement de se lancer en saut d’obstacles.
C’est dans un village de Seine et Marne, près de Fontainebleau, à Arbonne La Forêt, qu’il était installé. C’est ici que sont passés ses cracks, des chevaux qu’il aimait par dessus tout, des chevaux aux histoires un peu folles. Comme Tic, ce grand alezan qui faisait de l’attelage, et qu’il a récupéré, et formé à sauter des obstacles jusqu’à l’emmener en grand prix. Comme Reseda, avec qui il détient toujours, depuis 1970, le record national de saut en longueur, à 7, 70m. Mais aussi et surtout comme Rivage, son partenaire olympique de Montreal, en 1976, là où la France décrochait sa dernière médaille d’or par équipe.
Un palmarès incroyable…
Mais Hubert Parot, ce n’est pas que cette médaille d’or olympique, que ce nom gravé sur le stade de Montréal, c’est tout un palmarès ! Il a également obtenu deux médailles de bronze aux championnats d’Europe, l’une en individuel à Hickstead en 1973, l’autre par équipe, à Munich en 1975. Il participait au total à 5 championnats d’Europe, 2 championnats du monde, 2 Jeux olympiques, une édition des Jeux méditerranéens, et à plus de 50 coupes des nations sur l’ensemble de sa carrière sportive. Mais le plus impressionnant reste le nombre de victoires en grands prix : 1214, parmi lesquelles Madrid, Barcelone, Lisbonne, Rotterdam, ou encore La Baule … ,des concours qu’il a remportés avec une fougue et une envie toujours débordantes, mais ce n’est pas pour autant qu’il se prenait au sérieux.
Il n’y a qu’à le voir sur des vieux clichés à Londres ou ailleurs, en épreuves déguisées, aussi bien en cow-boy qu’en sergent Garcia, personnage de Zorro, et l’on constate que son sourire est le même que lors d’une remise des prix, aux côtés de ses camarades cavaliers. Les Français bien sûr comme son beau frère Marcel Rozier, Michel Roche et Marc Roguet (l’équipe de Montréal) entre autres, mais aussi les étrangers, avec qui la complicité était aussi évidente.
Un passionné … tout simplement
Hubert Parot, c’était aussi le passionné, le vrai, celui qui aimait ses chevaux… et la nature. Il connaissait la forêt de Fontainebleau par cœur, c’était son terrain de jeu, son terrain de chasse. Car le cavalier était aussi un fervent adepte de la chasse à courre, où il emmenait d’ailleurs ses chevaux de grand prix.
Sa passion du cheval, il l’a transmise aussi. A sa fille Sylvie d’abord, mais aussi à d’autres cavaliers venus en stage, ou travailler chez lui, comme Hervé Godignon qui resta quelques temps aux écuries de Cornebiche. Une passion et une technique qu’il a également fait voyager l’étranger, puisqu’il devenait en 2001, et pour deux ans, l’entraîneur national du Maroc.
Aujourd’hui ce sourire, ces blagues, ce regard volontaire restent dans les mémoires de ceux qui l’ont croisé, et la rédaction de Cavadeos et de L’Eperon adressent toutes leurs pensées à sa fille Sylvie, à sa famille, et à ses proches. Une cérémonie aura lieu mercredi prochain à 10h à Bois-le-Roi pour rendre hommage à Hubert Parot…
Adieu champion !
Commentaires
Il nous a mis " en avant " ensuite il a fallu se mettre au travail...
Que de souvenirs qu'il aimait raconter.....
L'Air du Paradis est celui qui souffle entre les oreilles d'un cheval.
Adieu "Champion".
Didine
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