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L’Expérience

Alin Seidler : « Le succès se construit sur ce que nous faisons à la maison »

La rédaction 11 mars 2024

Ce n’est désormais plus un secret : derrière chaque grand cavalier, chaque victoire et chaque moment important d’une carrière, se cache toute une équipe. Une équipe notamment composée de grooms, qui s’occupent des chevaux au quotidien et sans qui rien ne serait possible. Alin Seidler travaille aux côtés de Maikel van der Vleuten depuis près d’un an et se confie au sujet de ce métier si particulier et, surtout, si important.

Alin, vous êtes aujourd’hui groom pour Maikel van der Vleuten. Quel a été votre parcours avant cela ?

je travaille pour Maikel van der Vleuten depuis près d’un an. J’ai commencé ma carrière il y a dix ans, en Allemagne, au sein du Holsteiner Verband.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir groom ?

J’ai commencé à monter à cheval avec mon père quand j’étais enfant. J’avais un cheval avec lequel je pouvais concourir, mais en Allemagne, il y a vraiment beaucoup de bons cavaliers que le haut niveau me semblait inaccessible. J’ai donc été honnête avec moi-même et j’ai réfléchi à la façon dont je pouvais parcourir le monde avec des chevaux. J’ai réalisé que devenir groom était une bonne solution. Cela me permettait d’être toujours aux côtés des chevaux, de monter à cheval, de voyager… C’était, à mes yeux, l’idéal, alors que je me suis lancée.

Parlez-nous un peu des chevaux dont vous vous occupez…

Ici, aux Dutch Masters, nous sommes notamment venus avec Beauville Z N.O.P (Bustique, KWPN). Je l’appelle “the main man” car il a sa propre personnalité, il est totalement unique et c’est, je pense, le cheval d’une vie. Ensuite, nous avons une jument de douze ans, Elwikke, AES (Eldorado van de Zeshoek, Bwp) et Kentucky TMS Z (Kannan, KWPN), qui est un jeune étalon. Il est très gentil mais a besoin de temps pour se développer un peu plus.

En tant que groom de concours, comment vous assurez-vous que vos chevaux sont heureux et prêts à concourir ?

J’essaie de toujours faire les choses de la même manière, de ne jamais rien changer à leurs habitudes, peu importe où nous allons. Nous veillons à ce qu’il n’y ait jamais de stress, nous prenons notre temps, et si nous sommes en retard de trois heures, c’est comme ça. Nous donnons toujours la priorité aux chevaux. Je m’assure qu’ils sont à l’aise, et si un cheval a besoin de plus d’espace, alors nous le lui donnons. Si l’un d’eux est mieux avec un hongre à ses côtés alors nous le faisons. Il faut connaître ses chevaux et comprendre comment faire en sorte qu’ils soient heureux, c’est primordial.

Quelles sont, selon vous, les qualités qui font de Maikel van der Vleuten un si bon cavalier ?

C’est un véritable homme de cheval. Il comprend vraiment les chevaux lorsqu’il les monte. Il sait s’ils se sentent bien ou s’il y a quelque chose qui ne va pas. Nous discutons toujours des problèmes lorsqu’il y en a et élaborons ensuite un plan sur la manière de les résoudre. Cela peut être aussi simple que de changer de nourriture ou de parler avec le vétérinaire ou le physiothérapeute. Il est important que nous élaborions un plan ensemble pour nous assurer que nous pouvons trouver la meilleure solution possible.

Pouvez-vous nous parler de l’équipe au sens large avec laquelle vous travaillez ?

Nous avons une équipe incroyable à domicile, sans qui nous ne serions d’ailleurs pas là. Tout notre succès se construit sur ce que nous faisons à la maison. Les déplacements et les compétitions sont sous ma responsabilité, mais il n’y a que si les chevaux sont heureux à la maison que nous pouvons nous assurer qu’ils le seront également lors d’un concours. L’équipe à la maison veille à la bonne santé des chevaux et les monte lorsque nous ne sommes pas là. Ils sont si importants…

Le Rolex Grand Slam of Show Jumping fête ses dix ans. Quel impact a-t-il eu sur le sport, selon vous ?

J’ai participé à tous les Rolex Grand Slam of Show Jumping Majors, à l’exception du CSIO de Spruce Meadows. Je pense que cette initiative a été très importante pour le sport : les meilleurs cavaliers du monde s’affrontent et ils amènent toujours leurs meilleurs chevaux. Il n’est pas si courant d’avoir ce niveau de compétition, donc je pense que c’est formidable pour les amateurs de ce sport, car ils peuvent en voir le meilleur.

Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?

Celui que j’ai suivi : faire ce que tu aimes et de faire en sorte que tes rêves se réalisent.

(avec communiqué)

Crédit photo à la une: Rolex Grand Slam/Ashley Neuhof