Après une saison riche en événements, les administrateurs du stud-book Selle Français font le point
Après deux années de réunions en visioconférence, le Conseil d’administration du stud-book Selle Français se retrouvait avec plaisir en face à face les 30 et 31 janvier derniers. L’occasion de faire le point et d’échanger sur de multiples sujets.
Une trentaine des cinquante administrateurs venus de tout l’Hexagone, y compris du Sud-Est, de Bretagne, du Grand Est et de Belgique, avait fait le déplacement jusqu’à Fontainebleau. Même si tous s’accordent sur les aspects pratiques des « visios », le désir de se retrouver pour un moment de convivialité était unanimement partagé, d’autant que plusieurs des nouveaux membres de ce conseil d’administration, actuellement à mi-mandat, n’avaient pas encore eu l’occasion de se rencontrer.
Comme l’indique Bérengère Lacroix, directrice du stud-book Selle Français, « la présentation du tableau de bord et des chiffres annuels permet de dégager une tendance et une base de discussion pour l’ensemble des sujets abordés, mais les retours des administrateurs en provenance du terrain sont précieux. Depuis deux ans, nous avons surtout fonctionné avec des groupes de travail sur des thèmes spécifiques, avec l’aide de nos chargés de mission qui recueillent et synthétisent les informations. La richesse de ces groupes tient à la diversité des personnalités qui les composent. »
Ajustements et réflexion
À l’occasion de ce séminaire étaient abordés des sujets de recherche et développement, dont la génomique (l’occasion d’annoncer un rapprochement avec le laboratoire Labéo), l’impact de l’âge de mise à la reproduction des mâles et des femelles sur la performance de leurs produits, qui indique qu’une majorité d’éleveurs opte pour des étalons âgés. Un dernier constat qui incite le stud-book à poursuivre sa politique d’encouragement de la jeune génétique.
Parmi les thèmes abordés, certains nécessitent des ajustements réglementaires, mais d’autres génèrent une réflexion plus profonde. C’est le cas du rendu de l’observatoire du corps des juges, qui fait apparaître une disparité en nombre et en niveau dans certaines régions, ou des réponses au questionnaire sur le circuit de caractérisation des trois ans sport réalisé en 2023, qui génère une interrogation sur la modification de certains ateliers, ou encore sur la revalorisation de la voie femelle. En revanche, certains points réglementaires ont d’ores et déjà été validés par les administrateurs, en concertation avec les juges et la commission d’approbation. Désormais, lors des concours d’étalons, le critère “impression d’ensemble” qui figurait en fin de grille de jugement sera déplacé en tête des critères, puis détaillé et justifié par les notes de modèle, allures et qualité à l’obstacle. « Afin de nourrir la réflexion du conseil, nous avons fourni aux administrateurs une simulation a posteriori de l’impact qu’aurait eu cette modification sur le classement final », souligne Bérengère Lacroix.
Plus largement, comme l’explique la directrice, « la mission du Conseil est de mettre en œuvre des stratégies, d’informer les acteurs du terrain, à l’image du changement de date du printemps à l’automne pour le circuit des mâles, d’en évaluer le résultat et de procéder à des évolutions permanentes dans l’intérêt des éleveurs et de la filière sport. Toutefois, il ne faut pas commettre l’erreur de travailler sur un trop grand nombre de sujets. Il est préférable de se concentrer sur deux ou trois points qui concernent très directement les éleveurs, comme par exemple la mise en valeur du succès des chevaux de Selle Français sur la scène internationale. »
Ouverture
Le bilan des actions du stud-book Selle Français laisse apparaître une ouverture de plus en plus large à l’international, notamment avec la Chine, suite à un protocole d’accord en termes de formation signé avec la CHIA (China Horse Industry Association) le 27 janvier dernier, qui devrait engendrer, à terme, des échanges commerciaux au bénéfice des éleveurs. « Au-delà des chevaux eux-mêmes, positionner le stud-book Selle Français en tant qu’organisme de sélection est essentiel au renforcement de son existence et de son poids dans la filière mondiale du cheval de sport », conclut Bérengère Lacroix.