Attelage : le savoir-faire normand s’exporte au Japon
La France jouit, dans de nombreux domaines touchant au cheval, d’un savoir-faire connu à travers le monde. Et notamment en attelage. Si bien qu’en novembre dernier, le Conseil des chevaux de Normandie, le Centre de valorisation du Haras du Pin, l’IFCE et le Haras national du Pin se sont rendus au Japon, sollicités par la Japan Horse Logging association, afin d’initier les Japonnais aux techniques françaises d’attelage et de traction animale, dans les domaines agricoles et forestiers.
Valoriser les races de chevaux de trait est, depuis plusieurs années, en enjeu de taille pour de nombreuses régions et associations… Mais également pour le Japon. “Comme plusieurs pays d’Europe, le Japon cherche aujourd’hui une manière de valoriser l’énergie des chevaux de trait par le travail“, explique le Conseil des chevaux de Normandie. Mais ne travaille pas avec les chevaux qui veut. Une formation professionnelle est nécessaire pour évoluer quotidiennement avec les chevaux, en toute sécurité et dans le respect de leur bien-être. “Pour promouvoir ces usages croisés, un accord franco-japonais a été signé en septembre dernier, à l’ambassade du Japon à Paris. C’est dans ce cadre que le Centre de Valorisation du Haras du Pin a organisé un voyage au pays du soleil levant afin de proposer une première formation et de découvrir les usages du cheval de travail sur le territoire“, indique également le Conseil des chevaux de Normandie.
Transmettre un savoir-faire
Deux formateurs, Raphaël Berrard, de l’IFCE, et Stéphane Galais, du Haras national du Pin, se sont ainsi rendus au Japon pendant quatre jours en novembre dernier. Objectif : échanger autour des aspects théoriques et pratiques et initier plusieurs stagiaires à la technique d’attelage reconnue qu’est la méthode Achenbach. “Au cœur de ces échanges, c’est une vision commune du cheval entre les continents qui se dégage, celle d’un cheval vu à la fois comme un compagnon de travail et un acteur de la transition environnementale. Pour plusieurs stagiaires, il constitue d’ores et déjà un acteur essentiel de leur travail au quotidien, dans les domaines agricoles et forestiers“, ont pu relever les formateurs présents sur place.
Sur place, les deux Français ont également pu rencontrer un meneur très reconnu au Japon : Takashi Iwama. Véritable référence dans le domaine de l’attelage de chevaux, il a pu leur montrer sa manière de débarder et d’entretenir les rizières avec un cheval. “Jusqu’à présent, aucune formation d’attelage structurée n’était dispensée au Japon. Les apprenants se formaient par l’observation ou par des stages avec Takashi Iwama, qui utilise d’anciennes méthodes japonaises“, explique le Conseil des chevaux de Normandie. Les participants à ce stage animé par les deux formateurs français ont ainsi pu découvrir une nouvelle méthode de travail et suivre une réelle formation dédiée à l’attelage.
De nouvelles perspectives
Suite à cette rencontre et à ces riches échanges, une poursuite des formations devrait être entreprise en France, au Haras du Pin cette fois, en 2024. “À termes, il est possible que des chevaux percherons maitres d’école soient exportés au Japon afin de parfaire l’apprentissage des japonais autour du cheval de trait. Dans ce contexte, le Centre de Valorisation poursuit ses missions de promotion des races patrimoniales normandes“, conclut le Conseil des chevaux de Normandie. Projet à suivre.
(avec communiqué)