Bandro Boy de Béthune, le chic de Sandro, le sang de Quick Star – Partie 2

Lors du concours interrégional d’Auvers réservé aux chevaux de quatre ans, on a vu plusieurs représentants de Bandro Boy de Béthune, cet étalon de douze ans issu de l’élevage de Daniel Dormaels, qui allie le sang du Oldenburger Sandro Boy à celui du Selle Français Quick Star. 

Retrouvez la première partie du portrait de Bandro Boy de Béthune en cliquant ici.

A la fin de son année de sept ans, Bandro Boy est confié aux bons soins de Clément Boulanger, qui enchaîne les sans faute lors du CSI2* de Mechelen en décembre. Après quelques concours, malheureusement, le cheval doit être arrêté, souffrant d’un ligament suspenseur. “Pendant cette période, par le biais d’un ami, j’ai appris que Kevin Staut était intéressé par le cheval. Après sa période de convalescence, j’ai emmené Bandro Boy pour que Kevin l’essaie. Je me souviens encore, quand il est descendu, il m’a dit : “vous avez un cheval fantastique, monsieur”. De sa part, ce n’était pas rien ! Alors, Kevin a commencé à monter le cheval et tout s’est passé à merveille. Malheureusement, le suspenseur a une nouvelle fois fait des siennes, sans doute la conséquence des sauts trop explosifs de Bandro Boy et des sols parfois un peu durs. Après un nouvel arrêt, Kevin a voulu retenter le coup, parce qu’il aimait vraiment bien le cheval. Mais ça n’a pas tenu et le vétérinaire nous a dit qu’on pouvait envisager une carrière sur des concours nationaux, mais pas sur du haut niveau. On a donc fait le choix d’arrêter la carrière sportive du cheval et de le consacrer à la reproduction. Il est maintenant à la maison, où ma femme, qui est chef de centre, le prélève, insémine et assure un suivi personnalisé des juments.”  

Les premiers produits de Bandro Boy, Grenade de Béthune (Bandro Boy x  Cassini I, Holst) et Golden Boy de Bethune (Bandro Boy x Come On, Holst) sont nés en 2016 et issus des deux juments Holsteiner de Daniel Dormaels. “J’avais choisi d’utiliser Bandro Boy alors qu’il n’était pas encore approuvé parce que je croyais vraiment en lui.” Par la suite, d’autres éleveurs ont choisi de faire confiance à l’étalon, dont Denis Brohier, qui lui confiait Amande Tame (Quaprice Boimargot Quincy, Holst) en 2017, pour obtenir la jolie Italique Tame, Top price de la vente de Pontivy – 33 000 euros -, à trois ans, en 2021. 

Quick Star, le chic en plus

Que transmet Bandro Boy de Béthune à ses produits ? Sans hésiter, Daniel Dormaels nous répond “de la force, de la souplesse et un dos bien tendu”. Et, dans la tête, l’éleveur explique que ses produits sont très “concours”, sans doute grâce au sang du génialissime Quick Star. “On m’a déjà dit qu’il fallait utiliser Bandro Boy comme Quick Star, et qu’il apportait le chic en plus”, indique l’éleveur. Question taille, l’étalon laisse faire les juments : “il ne diminue pas la taille, et n’en apporte pas non plus”, précise l’éleveur. “Les échos que j’ai reçus des éleveurs qui ont utilisé Bandro Boy sont les suivants : les produits ont de la force dans les jarrets et bénéficient d’un galop équilibré de suite. Dans le travail, par la suite, cela permet de gagner pas mal de temps ! Personnellement, je pense que Bandro Boy est un étalon améliorateur, il a toujours fait des produits où étaient amoindris les défauts de la mère. Selon moi, c’est ça un bon étalon. ” 

Si Bandro Boy est actuellement le père de plus de cent-soixante chevaux, vingt-sept de ses produits sont âgés de cinq ans, et cinquante-trois de quatre ans. Sa plus grosse génération se forme ainsi actuellement sur les épreuves de formation réservées aux chevaux de quatre ans, à l’instar de Joli Cœur de Bethune (Bandro Boy x Flamenco Desemilly), l’un de ses fils né au haras éponyme. Celui-ci est encore étalon, auteur d’un double sans faute avec au CIR d’Auvers, et Daniel Dormaels aimerait qu’il marche dans les traces de son père. “C’est vrai qu’à soixante-deux ans, monter des quatre ans commence à être physique”, sourit le cavalier-éleveur. “Mais je suis vraiment satisfait de Joli Coeur et j’ai bon espoir pour Fontainebleau.” Qui sait, peut-être que l’éleveur écrira une nouvelle page pour le haras de Bethune avec ce fils de Bandro Boy. En attendant, le fils de Sandro Boy n’est âgé que de douze ans et attend de voir jusqu’où iront ses produits une fois leur formation terminée.

Crédit photo : PSV.