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CIR Saint-Lô : Indy fait briller l’élevage de Liam

La rédaction 22 juillet 2023

En ce qui concerne les concours interrégionaux normands, la Société hippique française a décidé de scinder les trois catégories d’âge (quatre, cinq et six ans) en trois événements bien distincts, au vu d’un nombre d’inscrits très importants. Après Auvers le mois dernier pour les chevaux de quatre ans, ce sont leurs aînés qui ont pris le départ cette semaine.

Gagner le CIR d’Auvers ou de Saint-Lô, au vu des effectifs, autant dire que ce n’est pas rien ! Cette semaine, chez les chevaux de cinq ans, ils étaient près de cent-quarante mâles et hongres au départ de la compétition au Pôle hippique de Saint-Lô, et un peu plus de cent-dix juments. Avec ce nombre d’inscrits au départ, on comprend un peu mieux les raisons qui ont poussé la SHF à mettre en place, en Normandie, trois événements individuels pour organiser les CIR des quatre, cinq et six ans.

Indy, encore un protégé de Bruno Rocuet

Côté résultats, c’est un étalon qui s’impose : il s’agit d’Indy de Liam (Emerald van’t Ruytershof, Bwp  et Frivole du Houssoit par Baltik Sitte, sBs), né chez Amélie Quéguiner, en Dordogne. Indy était aux rênes du cavalier de Bruno Rocuet, Nicolas Layec, et a fait une belle saison avec onze sans-faute sur treize épreuves. Il a également concouru en hunter, ce qui le place, grâce à des points de bonification, à la vingt-neuvième place du Top 100 SHF. À Saint-Lô, le lauréat a reçu la note de 16,05/20 pour son modèle et a aligné deux double sans-faute comme cinquante-sept couples au total. Amélie Quéguiner, qui a arrêté son activité d’élevage depuis, avait fait l’acquisition de Frivole du Houssoit en Belgique, chez Horse of Belgium, auprès de Daniel Boudrenghien. “J’ai acheté Frivole alors qu’elle avait trois ans”, indique-t-elle. “M. Boudrenghien ne vendait pas souvent ses juments, et quand j’ai eu l’occasion de lui acheter Frivole, je n’ai pas hésité. Elle est toute petite, 1,53 mètre, mais son éleveur m’avait assuré qu’elle ferait de grands chevaux, car toute sa famille présentait cette caractéristique.” L’éleveur belge ne s’était pas trompé. Après avoir décidé de marier le Bwp Emerald van’t Ruytershof à sa petite Frivole, Amélie a accueilli un solide poulain, devenu au fil du temps “une force de la nature”. Et lorsqu’elle le fait sauter en liberté pour la première fois, elle détecte un beau potentiel. “Il a rapidement montré beaucoup de force, ainsi que du sang, ce qui n’est pas toujours le cas des grands chevaux.” Inspiré comme dans de multiples situations, Bruno Rocuet fait l’acquisition d’Indy lorsqu’il a deux ans. Amélie Quéguiner a vendu Frivole lorsqu’elle a cessé son activité d’élevage, et n’est pas vraiment surprise de la qualité des produits de cette dernière. “Frivole avait un coup de saut fantastique, elle était très styliste sur les barres. Je pense que c’est vraiment une excellente mère.” L’an dernier, un autre de ses fils s’était d’ailleurs fait remarquer aux ventes Fences : Nuts de Liam, propre frère d’Indy, a été vendu 60 000 euros et a pris la route de l’Espagne.

Les étalons approuvés au rendez-vous

La deuxième place de l’épreuve va également à un étalon, Ichai de Reile (For Feeling, Han et Naiade Dunoise par Eyken des Fontenis), né chez Laurence Gatier, éleveuse hors-sol dont les poulinières sont confiées au haras de Talma et Syndie Rigaut. Ichai était aux commandes de l’expérimenté François-Xavier Boudant. Approuvé étalon par le stud-book Selle Français, le deuxième du classement a assidûment fréquenté le circuit de sélection tricolore, et a fini vice-champion des étalons de deux ans en 2020, et vingt-deuxième du championnat des trois ans l’année suivante. L’an dernier, finaliste à Fontainebleau après une excellente saison qui l’avait placé cinquième du Top 100 SHF, le fils de For Feeling avait été labellisé “Élite”. En 2023, Ichai a réalisé 100% de sans-faute, performant à chacune de ses sorties. Il apparaît ainsi à la quarante-troisième place du Top 100. La mère d’Ichai, Naiade Dunoise (Eyken des Fontenis x Kayack), ISO 157, a fait une belle carrière sous la selle de Jacques Bonnet, jusqu’en Grands Prix 3*. Elle est issue de l’excellente souche de la jument Demi-sang Son Altesse (Vas y Donc), à l’origine de pléthore de bons chevaux et à partir de laquelle ont travaillé moult éleveurs, dont les de “Kreisker”, “de Thurin”, “de Brekka”, “de Cheux”, “du Fraigneau”… 

Autre étalon approuvé par le stud-book, et qui a obtenu la meilleure note au modèle de ce CIR (16,35), le champion des étalons de trois ans 2021, Itoki de Riverland*GFE. Également sous la selle de François-Xavier Boudant, le fils de Candy de Nantuel*GFE boucle également un double sans-faute et se classe vingt-deuxième, car moins bien placé au Top 100 SHF. A noter également, les double sans faute de I am Semilly (Casall, Holst x Diamant de Semilly), étalon de la famille Levallois, qui a réalisé plus de soixante saillies en 2021 et 2022 et qui évoluait sous la selle de Jean-Marc Le Guennec.

Isis d’Incoville se fait une place sur le podium

Du côté des femelles, la meilleure performance est signée par une fille du regretté Diamant de Semilly : Isis d’Incoville. Née chez Thierry Dodeman (50) et montée par Nicolas Garrigues, cette belle baie labellisée Selle Français Originel se fait une place sur le podium du classement général de ce CIR réservé aux jeunes chevaux de cinq ans. Un résultat qui ne devrait pas étonner ceux qui suivent son parcours depuis l’an dernier : cette saison comme lors de la précédente (où elle était sous la selle de Nollan Renault et se classait treizième de la grande finale de Fontainebleau après 100% de parcours sans pénalité), Isis d’Incoville a enchaîné les sans-fautes, tout en continuant à s’illustrer de temps à autres en hunter. À Saint-Lô, la prometteuse jument a également obtenu un 15,25/20 pour son modèle. Côté pedigree, Isis descend de la lignée maternelle construite par Thierry Dodeman avec Pensée d’Incoville (Heros de Cavron), Utile d’Incoville (par Kapoc et qui a notamment engendré Elfe d’Incoville, ISO 153, ou encore Havane d’Incoville, ISO 152) et Lilie d’Incoville (Olisco), sa mère.

Les femelles ultra présentes dans le top 10

Juste derrière Isis d’Incoville, à la quatrième place du classement général et à la deuxième de celui des femelles, se classe Iliade de Beaufour. Fille du très en vogue Untouchable 27, KWPN et d’Hannah I, Holst (Cassini I, Holst), née chez Eric Levallois et montée par la jeune Eden Leprevost Blin Lebreton, la grise – qui ne s’est pas illustrée sur le circuit de formation national à quatre ans – a, à Saint-Lô, continué sur sa bonne lancée en signant un deux parcours sans pénalité, faisant monter son total à quatorze sans-faute réalisés cette saison sur seize épreuves courues. Côté modèle, Iliade a obtenu un bon 15,80/20. Elle est suivie, au classement général de ce CIR, par Istarzelle Duverie (Dairzel Duverie et Verostar Duverie par Quick Star), née à la SCEA Lemarchand et montée par Louisiane Chesnier, ainsi que Idylle de Vesquerie (Hunters Scendro, Han et Tanelle de Vesquerie par Ogrion des Champs), née au GAEC de la Vesquerie et montée par Jérôme Coulombier. 

Deux autres femelles ont, lors de ce très prisé CIR de Saint-Lô, réussi à se faire une place dans le top 10 : Intoxe des M (Jarnac et Toxine de Mars par Dollar dela Pierre), née au Haras des M et sous la selle de Faustine Laferrerie, huitième avec un double sans-faute et la note de 15,15 au modèle, ainsi que Ioke des Forêts (Candy de Nantuel*GFE et Athéna des Forêts par Untouchable M, KWPN), née chez Fabrice Paris et montée par Hugo Paris, neuvième et gratifiée de la note de 15,4 au modèle. 

Soulignons également le double sans-faute de celle qui se classait cinquième du championnat des quatre ans l’an passé à Fontainebleau et y était labellisée “Elite” : Isis du Park (Qlassic Bois Margot et Rita du Park par Kannan, KWPN), née chez Corinne Accary et désormais sous la selle de Brice Maubert.

Prochains rendez-vous : Compiègne du 25 au 27 juillet et Cluny les 25 et 26 juillet.

Pour consulter les résultats complets du CIR de Saint-Lô, cliquez ici.

Photo : Indy de Liam et Nicolas Layec. Crédit : Pixels Events.

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