L'E
L’Expérience

David Giffon : « Tout est allé très vite avec Amant du Château*GFE »

Béatrice Fletcher 23 avril 2023

Le championnat de France Pro 1 a, ce samedi, sacré ses nouveaux champions de France : le puissant Amant du Château*GFE (Diamant de Semilly), treize ans, et son récent cavalier, David Giffon. Rencontre avec ce couple détonnant.

Depuis combien de temps Amant du Château*GFE est-il sous votre selle ?

Depuis seulement cinq semaines ! (rires) J’ai monté six parcours avec lui avant ce championnat. Sa propriétaire, Charlotte Ricci, qui est également une amie, l’a acheté au Groupe France Elevage (GFE) en début d’année. Elle souhaitait le monter elle-même en compétition et a finalement décidé de me le laisser car elle avait envie de le voir faire de belles épreuves. Je l’ai beaucoup aimé dès ses premières sorties, et j’ai décidé de le garder. Initialement, je devais courir ce championnat avec mon cheval de tête, Cannabis de la Folie (Action Breaker, Bwp), qui s’est classé troisième dans le Grand National de Vichy voilà deux semaines, et comme je souhaitais faire des épreuves d’un niveau supérieur, j’ai choisi d’engager Amant, qui a beaucoup de métier et qui a déjà couru les sept ans et plusieurs championnats avec François-Xavier Boudant.

Quelles sont les qualités d’Amant du Château*GFE ?

Je me suis tout de suite senti très bien dessus. Tout est allé très vite, je l’ai engagé au Grand National de Vichy dès sa troisième sortie, où il fait juste un petit quatre points. Il a toutes les qualités, on sent de la générosité, de l’envie, et plus il sent le cavalier motivé, plus il l’est lui-même. Il a été de mieux en mieux au fur et à mesure du championnat. Il a la puissance, la souplesse, l’intelligence de la barre. Il est très rapide, le premier jour j’étais à sept centièmes du premier, tout s’est bien déroulé.

Qu’en est-il de sa carrière de reproducteur ?

Le GFE gère sa carrière avec Charlotte Ricci, et poursuit sa commercialisation. C’est un cheval issu d’une très bonne lignée. Je ne suis pas un grand spécialiste de l’élevage, mais en tout cas, quand on est dessus, on a vraiment envie de lui confier des juments.

Quelle est la suite du programme pour Amant ?

J’avais prévu d’aller à Grimaud dans deux semaines, pour courir le CSI3*, mais j’en ai cinq autres à emmener, donc je vais peut-être le laisser un peu souffler, et ensuite essayer de continuer.

Pourrait-il devenir votre cheval de tête ?

En ce moment, j’ai la chance d’avoir plusieurs chevaux qui vont très bien, dont Cannabis de la Folie, mais aussi Jabuca Bomb qui va aborder les épreuves à 1,50 mètre rapidement, et Harold TS qui a déjà sauté les Grands Prix 3*. Cette année, j’ai la chance d’être bien équipé.

Travaillez vous seul ?

L’Espagnol Juan Diego Gracia Trevijano, qui vit au Portugal, vient aux écuries toutes les six semaines me faire travailler, et mon père me conseille également. En revanche, en concours je suis seul.

Comment avez-vous vécu ce championnat ?

J’ai eu beaucoup de pression le premier jour et hier. J’avais davantage envie d’en découdre que d’inquiétudes. Une fois que j’ai pris le départ, je ne pense plus à tout ça. Je n’ai pas voulu regarder le résultat provisoire avant le finale, je ne savais même pas que j’avais une barre d’avance. Mon seul objectif était d’être bien avec mon cheval. J’ai très peu d’expérience sur ce type d’épreuves, je n’avais couru que deux fois le championnat Pro 2, et mon premier Pro 1. C’est également mon premier titre. Le plus difficile est de tenir jusqu’au bout.

Que représente ce titre ?

C’est une grande satisfaction, d’autant que je n’ai toujours eu que des chevaux destinés à la commercialisation, qui étaient vendus dès qu’ils commençaient à bien aller. Je n’ai jamais pu vraiment garder un cheval au-delà de cinq ou six mois. Aujourd’hui, grâce au système mis en place avec Charlotte Ricci, tout est différent. L’année dernière, à la même époque je n’avais aucun cheval à ce niveau. Charlotte et moi-même sommes co-propriétaires d’une quinzaine de chevaux et nous travaillons beaucoup en confiance depuis dix ans. C’est beau. C’est grâce à elle que je peux obtenir ces résultats. Malgré tout, ce sont des chevaux de commerce, donc il pourrait y avoir du changement, mais avec le piquet dont je dispose actuellement, je ne devrais pas être à pied tout de suite. J’aimerais bien pouvoir gravir un peu les échelons.

Quelques mots sur votre organisation actuelle ?

Je suis installé à Banein, où j’ai une écurie d’une vingtaine de chevaux destinés à la commercialisation, du trois ans au performer de haut niveau. Quand j’avais dix-huit ans, je travaillais avec mon père François, cavalier et marchand de chevaux, puis je me suis mis à mon compte à l’âge de vingt-et-un ans. J’ai fait construire mes écuries actuelles voilà huit ans, avant j’étais basé en région Bourgogne-Rhône-Alpes.

Pour consulter les résultats complets du championnat Pro 1, cliquez ici.

Photo : Jean-Louis Perrier.