Elvira Mail s’est éteinte

Jument fondatrice du haras du Brullemail, mère des formidables Katchina et Jaguar Mail, mais également arrière-grand-mère, entre autres, de Candar Mail, Elvira Mail s’est, au fil du temps, imposée comme une poulinière exceptionnelle. À trente-deux ans, l’alezane, dont la descendance ne cesse de faire parler d’elle, a poussé son dernier souffle le 24 janvier 2024.

“Elvira, cette poulinière d’exception, a marqué à jamais l’histoire de ma sélection de chevaux de sport et celle du haras de Brullemail. L’opportunité de faire naître une telle poulinière d’exception et de la garder toute sa vie est une chance hors normes. […] Une page de ma vie se tourne ce soir“, écrivait hier Bernard Le Courtois avec émotions. À trente-deux ans, celle que l’on peut aisément considéré comme l’une des poulinières fondatrices de l’élevage Mail, s’est éteinte, laissant derrière nombre de descendants tout aussi fabuleux qu’elle.

Fille du célèbre Pur-sang Laudanum et petite-fille du tout autant réputé Selle Français Almé, Elvira Mail, née en 1992, était, comme le rappelle son éleveur, la propre soeur du champion Chergar Mail, que l’on a pu voir en Grands Prix et CSIO, et de l’étalon Fergar Mail, à l’origine de nombreux chevaux du haras du Brullemail ainsi que du haras de La Silla au Mexique, mais également la soeur utérine du champion des six ans Hoggar Mail (Hand In Glove, PS), qui s’est par la suite illustré en CSI. “Après avoir été débourrée et montée à l’obstacle où elle montrait beaucoup de facilité et bonne volonté, elle sera saillie à quatre ans“, se souvient son éleveur.

Une incroyable descendance

Son exceptionnel pedigree et ses qualités, Elvira Mail les a transmises à une quinzaine de produits. A commencer par le formidable Jaguar Mail (Hand In Glove, PS), son premier poulain, né en 1997, qui s’est illustré au plus haut niveau, notamment dans l’épreuve des Sires of the world en 2007 et aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008 sous couleurs suédoises. Très bon sportif mais également très bon père, en 2022 et 2023, après plusieurs années au sommet, Jaguar Mail pointait encore au quatrième rang du classement des meilleurs pères de chevaux de concours complet selon la WBFSH, notamment grâce aux performances de Colorado Blue (vainqueur du CCI5*-L d’Elkton et troisième du mythique CCI5*-L de Badminton en 2023), Vésuve d’Aveyron (vainqueur du CCI4*-L de Strzegom l’an passé) ou encore Tenareze (cinquième de la dernière édition du CCI5*-L de Luhmühlen). Le deuxième produit d’Elvira, devenu tout aussi emblématique que le premier, fut Katchina Mail (Calvaro, Holst), née en 1998, gagnante du Grand Prix du CSIO5* de Gijon en 2009 et sacrée vice-championne du monde par équipe sous la selle de Patrice Delaveau en 2010 à Lexington. Un nom, comme celui de Jaguar, qui résonne toujours aussi fort chez les passionnés de sport et d’élevage. Tout comme sa mère, Katchina s’est par la suite avérée être elle aussi une excellente poulinière, faisant ainsi à son tour les belles heures de l’élevage Mail.

Comme le souligne Bernard Le Courtois, “quasiment tous les poulains qui naissent à Brullemail ont au moins une ou deux fois le nom d’Elvira Mail dans leur pedigree“. L’alezane est par exemple la troisième mère de Candar Mail (Lando, DWB), fils d’Orangeade Mail et petit-fils de Katchina, qui évolue jusqu’en CSI5* sous la selle de Kyle Timm, la grand-mère de Catchar Mail (Diamant de Semilly), fils de Katchina qui s’illustre en CSI5* et CSIO5* avec Edward Lévy, ainsi que du prometteur Delstar Mail (Utrillo VD Heffinck, Bwp), également fils de Katchina. “Elvira a eu son dernier poulain (par transfert d’embryon) en 2013, à vingt-et-un ans, et depuis onze ans, elle coulait une douce retraite en compagnie de ses filles et petites-filles“, a tenu également à souligner Bernard Le Courtois.

Hier soir, l’une des meilleures poulinières françaises s’est éteinte. Mais son nom, de lui-même et par l’intermédiaire de ses excellents descendants, ne se fera jamais oublier.

(avec communiqué)