L'E
L’Expérience

Fabrice Paris, fervent utilisateur de jeune génétique

Eperon 15 mars 2023

En 2022, l’élevage des Forêts, situé à Couvains, dans la Manche, s’est illustré lors des championnats de France des mâles de deux et trois ans à Saint-Lô, remportés par Kasallito et Jet des Forêts. À la tête de cet élevage, Fabrice Paris, qui a poursuivi le travail entrepris par son père, Guy.

Combien de poulains faîtes-vous naître chaque année ?

Environ une cinquantaine de poulains voient le jour chaque année à Couvains.

Combien de souches différentes utilisez-vous ?

Lorsque je me suis associé à mon père, en 1992, il utilisait trois juments. Je lui ai vivement conseillé de n’en garder qu’une, Mayflower III, une fille d’Uriel. Il gardait les deux autres par sentiment. Mais, pour faire de l’élevage, il ne faut pas que du sentiment… La majorité de l’élevage des Forêts repose donc sur cette souche. Comme la jument avait été accidentée et qu’elle ne pouvait pas porter elle-même ses poulains, nous avons commencé avec le transfert d’embryons assez rapidement. Mayflower a notamment donné Rapsodie II (Jalisco B), grand-mère de Licorne des Forêts (Voltaire, Hann). Licorne a notamment donné Quamikase des Forêts (Mr Blue, KWPN), actuellement dixième au classement WBFSH des meilleurs reproducteurs mondiaux. Sonate des Forêts (Dollar dela Pierre), fille de Licorne, est la grand-mère de Jet des Forêts (Untouchable, KWPN), champion de France des mâles de trois ans. Tout l’élevage tourne autour de cette souche, ce qui m’empêche de faire appel à mes propres étalons. C’est en partie pour cette raison que j’ai décidé, depuis trois ans, d’acheter chaque année une très bonne pouliche sous la mère. Mon premier choix s’est porté sur Ideale de Buclotte, une fille de Casall, Holst, avec une mère par Carthago, Holst. Elle a eu un premier produit l’année dernière de Chaccon Blue, Meckl. La même année, j’ai également fait l’acquisition d’une pouliche par Clarimo, et d’une autre, Kanaille du Ventel, par Hardrock Z et la mère d’Hello Sanctos, qui est par Nabab de Rêve, sBs. Enfin, j’ai une deux ans, Colette du Risoir, issue du croisement de Cornet Obolensky, Bwp, et Bamako de Muze, Bwp. L’idée est de diversifier mes souches en misant sur de bons pedigrees.

« En France, nous avons de bons éleveurs et des étalonniers qui font un très bon travail. De ce fait, il paraît logique que la nouvelle génération soit meilleure que la précédente »

Quels étalons avez-vous sélectionnés cette année et pour quelle souche ?

Je ne peux pas tous les citer, mais mon favori cette année est Million Dollar, Bwp. J’aime sa souche, son modèle et sa qualité de saut. Je vais également aller à El Barone 111, Z. Ses premiers produits sont nés chez moi l’an dernier et j’en suis très satisfait. Je vais également aller à l’étalon né à la maison, Quamikase des Forêts alias Zirocco Blue VDL pour Idéale et Colette. Et puis, je pense également utiliser Falko de Hus. Généralement, je ne mets pas plus de trois fois le même étalon chaque année, même si j’en aime beaucoup certains, car je veux garder cette diversité et ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier. Quitte à revenir vers lui l’année suivante ! Je suis également un fervent utilisateur de la jeune génétique : en France, nous avons de bons éleveurs et des étalonniers qui font un très bon travail. De ce fait, il paraît logique que la nouvelle génération soit meilleure que la précédente. Je serais d’ailleurs curieux de visualiser une vidéo des présentations d’étalons du Salon des étalons de Saint-Lô de 2023, et une autre datant d’il y a dix ans… Je suis persuadé que l’on constaterait que le niveau des reproducteurs a évolué favorablement. 

Que recherchez-vous avec ces croisements, quels atouts voulez-vous faire ressortir chez vos produits ? 

Beaucoup de sang. Au Haras des Forêts, nous faisons naître des chevaux pour aller faire du concours. Tous ne feront pas des épreuves cotées à 1,50 ou 1,60 mètre, mais la très grande majorité voit le jour pour faire du sport, y compris pour évoluer en compagnie de cavaliers amateurs. Et dans le sport, on a besoin de chevaux vifs, réactifs, rapides. Il faut aussi qu’ils aient un bon mental, c’est fondamental. 

Crédit photo : Les Garennes.