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L’Expérience

François Mathy Jr. : « Nous ne devons pas nous reposer sur notre intégration à long terme dans le mouvement olympique » 

Emilie Dupont 1 mars 2024

Début décembre dernier, François Mathy Jr. a été élu à la présidence de l’International Jumping Riders Club (IJRC), succédant ainsi à Kevin Staut. Aux côtés de ce dernier mais également de Ludger Beerbaum, Rodrigo Pessoa, Steve Guerdat, Emilio Bicocchi, Richard Vogel et Michael Duffy, membres du conseil d’administration, le Belge va ainsi travailler et défendre les nombreux sujets qui concernent les cavaliers et la discipline du saut d’obstacles sur la scène internationale. En ce début d’année 2024, François Mathy Jr. a d’ailleurs fait part, lors d’une interview, de ses projets et engagements au sein de l’IJRC.

En cette année olympique, quels vont être les principaux sujets sur lesquels les membres de l’International Jumping Riders Club vont se concentrer ?

Le sport équestre de haut niveau est confronté à des défis de plus en plus importants. Pour n’en citer que quelques-uns, il y a par exemple l’augmentation considérable des coûts pour les cavaliers et les propriétaires. En collaboration avec les organisateurs et la FEI, nous travaillons à une ligne directrice stabilisée. D’autres sujets importants sont à l’ordre du jour, comme les conséquences injustes des tests positifs provenant d’aliments contaminés, le nombre croissant de fédérations nationales ne comptant pas de cavaliers internationaux de saut d’obstacles au sein de leurs effectifs mais ayant tout de même un droit de vote sur les règlements de cette discipline, l’effort visant à maintenir le “permis social d’opérer” dans le monde des sports équestres, ou encore les dommages qui peuvent résulter lors de la diffusion d’images négatives devenant ensuite virales sur les réseaux sociaux.

Ces questions sont-elles particulièrement pertinentes au cours de l’année olympique ?

Nous ne devons pas nous reposer sur notre intégration à long terme dans le Mouvement olympique, malgré les compromis faits par les trois disciplines olympiques suite à l’abandon du drop score entré en vigueur à Tokyo. Fin janvier, le concours complet a appris qu’il n’était pas encore formellement confirmé pour les Jeux de Los Angeles 2028 et qu’il devrait soumettre de nouvelles propositions concernant son format. C’est un signal fort. Il est nécessaire de présenter au CIO et au public le meilleur de ce que le saut d’obstacles a à offrir.

“Derrière un bon cavalier aujourd’hui, il doit nécessairement y avoir une équipe qui garantit le bon fonctionnement d’un système organisationnel efficace. Le talent ne suffit pas.”

Quel est le rôle de l’éducation et de l’engagement des jeunes dans l’avenir du saut d’obstacles ?

Ce sujet est primordial. Dans le nouveau conseil d’administration de l’IJRC, nous avons deux jeunes cavaliers : Richard Vogel et Michael Duffy. Nous visons à impliquer de plus en plus de jeunes cavaliers pour qu’ils soient les protagonistes de notre sport. Leur témoignage et leur participation prouvent que l’IJRC est sur le terrain et pense à l’avenir. Aujourd’hui, la plupart des futurs cavaliers du circuit international, ceux qui s’apprêtent à devenir bientôt de grands champions, sont formés dès leur enfance, dans le milieu familial. Les Philippaerts, Harry Charles, Jack Whitaker ou encore Martin Fuchs en sont des exemples clairs. Derrière un bon cavalier aujourd’hui, il doit nécessairement y avoir une équipe qui garantit le bon fonctionnement d’un système organisationnel efficace. Le talent ne suffit pas. Les compétitions sont une chose très exigeante et derrière un bon résultat ainsi que les bons chevaux, qu’il faut trouver et souvent élever, il y a les relations avec les propriétaires et les sponsors, et la gestion exigeante des écuries avec tous les professionnels qui sont impliqués dans le domaine complexe de la gestion des athlètes équestres. À commencer par les palefreniers, qui jouent un rôle fondamental dans la vie quotidienne de chaque cheval athlète.

“Il est très important de préparer les champions de demain avec un aperçu d’aspects autres que la formation technique, comme la gestion d’écurie et d’équipe, la communication et les aspects juridiques.”

À cet égard, la Young Riders Academy accomplit un travail vraiment extraordinaire. Il est très important de préparer les champions de demain avec un aperçu d’aspects autres que la formation technique, comme la gestion d’écurie et d’équipe, la communication et les aspects juridiques. Les jeunes doivent également comprendre l’importance de traiter avec les institutions et prouver qu’ils ne se concentrent pas seulement sur les meilleurs résultats, mais qu’ils pensent également à l’image de notre sport.

La collaboration entre l’IJRC et la FEI est-elle cruciale dans l’élaboration ou la révision des règlements et de tout nouveau projet ?

Oui, bien sûr. La princesse Haya de Jordanie, lors de sa présidence, a été la première à prendre conscience de l’importance de la coopération et de l’implication de l’IJRC. Elle a encouragé les cavaliers à adhérer à la FEI. Depuis, notre présence n’a cessé de croître et nous pouvons dire avec une grande satisfaction que la voix des cavaliers est désormais représentée dans presque toutes les commissions.

(avec communiqué)

Crédit photo à la une: IJRC/Fabio Petroni