Genève : Steve Guerdat gagnant du match des titans

Il y a des lieux intimement associés à la réussite de certaines personnalités, et c’est bien le cas de Steve Guerdat sur la grande piste de Palexpo où, avec le Selle Français Venard de Cerisy (Open Up Semilly), il remporte pour la troisième fois la finale du Top 10 Rolex IJRC, devançant les tenants du titre Henrik von Eckermann et King Edward.

Le Top 10 Rolex IJRC, c’est le bon film de fin d’année des sports équestres : une mise en scène de show entre jeux de lumière et parade dans le somptueux décor de la grande piste de Palexpo, un casting de rêve avec les dix meilleurs cavaliers mondiaux, et un scénario qui se réécrit chaque année au gré des difficultés des deux parcours. Celles proposées par le duo Gérard Lachat et Louis Konickx pour cette édition 2023 étaient à la hauteur, dans tous les sens du terme !

Une première manche délicate

Cinq verticaux à 1,65 mètre et des enchainements à négocier avec doigté, comme pour la première manche, avec le triple en numéro six, aux couleurs du partenaire titre Rolex : oxer- vertical –oxer, face à l’écran géant et la tribune amenant beaucoup de chevaux à se reculer. Cinq des couples en lice en sont sortis fautifs dont nos deux français : Julien Epaillard et Dubaï du Cèdre (Baloubet du Rouet) sur la sortie, et Simon Delestre associé à Dexter des Fontenis Z (Diarado, Holst) sur le milieu, après avoir mis à terre l’oxer sur bidet en numéro quatre. Trois couples seulement abordaient ainsi la seconde manche avec un score vierge : les tenants du titre Henrik von Eckermann et King Edward (Edward, Hann), le chouchou du public Steve Guerdat, en selle sur Venard de Cerisy et, pour sa première participation au Top 10, l’Irlandais Shane Sweetnam et son fabuleux gris James Kann Cruz (Kannan, KWPN).

Le tracé de la seconde manche était plus aéré mais il ne fallait pas oublier que le chrono servait cette fois de déterminant pour le classement. Pour les plus malchanceux de la première manche, les scores vierges s’enchainaient cette fois-ci plus facilement, permettant à Simon Delestre de prendre la tête au terme d’un tour où le Lorrain nous rappelait ses premières années de compétition où il excellait à fond sur le circuit Poney ! Sur la deuxième marche du podium l’an dernier, il conclut cette fois juste à sa porte avec le regret des fautes du premier round ! Car tout était encore possible entre les deux cavaliers à quatre points, et surtout les trois couples crédités d’un score vierge ! Kent Farrington, qui avait été victime de la sortie du triple avec la neuf ans Greya (Colestus), choisissait de ne pas bousculer la grise, inexpérimentée à ce niveau, une stratégie bénéfique lui offrant la troisième place pour cette édition. Julien Epaillard, habitué de la prise de risque, avouait après coup et avec humilité, avoir peut-être un peu confondu vitesse et précipitation après que son alezane ait fauté sur le vertical de l’IJRC et l’oxer Crédit Suisse.

Pour le public, qui avait rempli Palexpo pour ce temps fort de la compétition, le scénario idéal se précisait avec un nouveau sans faute de Steve Guerdat dans un excellent tempo. De quoi pousser le numéro un mondial, Henrik von Eckermann, à la faute, et c’est ce qui arriva. King Edward, malgré son adresse, ne parvient pas à négocier le vertical de l’IJRC, abordé trop près selon l’aveu de son cavalier. Restait à savoir si pour une première Shane Sweetnam allait signer un coup de maitre ? C’était bien parti, mais les fautes sur l’oxer Crédit Suisse et le vertical du CHI de Genève le relèguent au sixième rang. Avant le début de l’épreuve, en se prêtant au jeu des pronostics, François Mathy Jr, nouveau président de l’IJRC, avait dit qu’on pouvait espérer voir un triplé. Voilà qui est chose faite, avec l’art et la manière façon Steve Guerdat ! Il signe ainsi sa quatorzième victoire dans une épreuve majeure sur la piste genevoise ! Pour le Grand Prix Rolex de dimanche, il alignera sa complice des championnats d’Europe, Dynamix de Belheme (Snaike de Blondel).

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