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Grand National : Lyon pour Jean-Luc Mourier

Sylvia Flahaut et Emilie Dupont 3 novembre 2023

Avant-dernière étape du circuit Grand National FFE – AC Print, Equita Lyon accueillait mercredi et jeudi les cavaliers français dans le cadre d’une épreuve vitesse 145, et d’un Grand Prix 150. Ce dernier a été remporté par Jean-Luc Mourier, qui a accéder au barrage avec ses deux chevaux.

L’étape de Lyon qui s’est disputée mercredi et jeudi sur la piste principale réalisée par Toubin & Clement dans le cadre du Longines Equita Lyon sonnait comme l’an dernier l’avant-dernier rendez-vous de la saison ! Dans cette épreuve Pro Elite 150 – Prix Cheval TV dessinée par Jean-François Gourdin, cinquante-quatre couples se sont élancés à l’heure du déjeuner. La victoire est pour le régional de l’étape, Jean-Luc Mourier, en selle sur Gravity LCH (Andiamo, NRPS). Une troisième victoire cette saison pour l’écurie Antares – EBM, après celles d’Auvers (50) et de Tours-Pernay (37) remportées par Mathieu Billot, deuxième ambassadeur de l’écurie et équipier de Jean-Luc.

Un chrono juge de paix

Sur les cinquante-quatre couples au départ, seulement six couples ont réussi à se qualifier pour le barrage, dont Jean-Luc avec ses deux chevaux engagés et arrivés dernièrement dans son piquet : Gravity LCH et Expert DK Z (Eldorado van de Zeshoek, Bwp). Pas moins de cinq couples se sont vus piéger par le chronomètre de soixante-douze secondes et sont restés aux portes du barrage. Alice Chalier (écurie Hip Podium – Xhem Innovation), Alexandre Fontanelle (écurie Convergence Immobilier), Julien Gonin (écurie Laiterie de Montaigu), Jérome Debas Montagner (écurie Childeric) et Gwénolé Le Guen (hors GN FFE – AC Print) ont fait les frais du chrono et se classent respectivement de la septième à la onzième place. 

Premier de la liste de départ du barrage, Jean-Luc Mourier, associé à Gravity LCH, coupe la ligne d’arrivée en 35.28 secondes avec de nouveau un parcours parfait, et pose ainsi une belle option. Mégane Moissonnier avec le jeune Fai Pas Ca (Kannan, KWPN), âgé de huit ans, est quant à elle pénalisée de deux fautes. Pierre Coiteux Fontaine, ne courant sous aucune couleur d’écurie cette saison, tente avec sa jument Vista du Chalet (Ogano Sitte, Sbs). Ça ne passe pas malheureusement, avec une barre à terre. Même score pour Florian Noel, venu de Normandie, pour défendre les couleurs de son écurie Natural Innov – TPB, avec son cheval de l’élevage familial : Casac du Thot (Ensor van de Heffinck, Bwp). Avant même de rentrer avec sa dernière monture en piste, Jean-Luc Mourier sait qu’il a gagné ! Avec Expert DK Z, il faute à deux reprises et termine ainsi quatrième dans le classement individuel de l’épreuve. L’écurie Antares – EBM l’emporte ainsi haut la main.

Deuxième place sur le podium du circuit fédéral pour l’écurie Natural Innov – TPB (Florian Noel / Casac du Thot) et troisième place comme l’an dernier pour l’écurie Equita by GL Events (Mégane Moissonnier/Fais Pas Ca), pour le plus grand bonheur de Sylvie Robert, organisatrice de ce bel événement !

Couples nouveaux mais efficaces

Equita Lyon, c’est toujours le concours de fin d’année qu’on attend avec impatience“, a réagi le vainqueur. “Dans la région, on est fiers de cet événement, c’est notre incontournable. On est donc ravis d’y participer… Surtout quand ça se passe bien dans le Grand Prix et que les deux chevaux que l’on a engagés sont sans faute !” Gravity LCH, auparavant aux commandes de Nicolas Delmotte, est sous la selle de Jean-Luc Mourier depuis seulement deux mois. C’est donc une très jolie performance pour ce jeune couple. “C’est un cheval qui a déjà sauté haut, qui est assez sensible. Je commence à trouver les boutons comme on dit.” La seconde monture de Jean-Luc Mourier, Expert DK Z, n’avait jamais été mis à l’épreuve d’une telle hauteur. “Ce sont deux chevaux dont j’ai fait l’acquisition et qui, je pense, vont être performants l’année prochaine.” Sur ses objectifs à moyen et long terme, Jean-Luc Mourier indique que la fin de saison est proche. “Mes chevaux vont commencer par avoir quinze jours de repos. Ensuite, j’aimerais courir l’international de Valence, qui est près de chez moi. Après, je ne sais pas trop.

Sur le Grand National, Jean-Louis Mourier ne tarit pas d’éloges. “C’est vraiment un super circuit pour les professionnels, ça nous permet de bien former nos chevaux, de les faire évoluer, de les emmener à haut niveau pour faire des Grands Prix ensuite. Cela nous permet également d’engager trois chevaux dans les épreuves 145, 150, ce qui n’est pas possible en CSI.

Des chevaux de Grand Prix qui vivent dehors

Jean-Luc Mourier est installé au sein d’une structure d’une centaine de boxes, où il compte des propriétaires. “Je gère essentiellement la partie commerce et la partie compétition. Je pense que je commercialise une cinquantaine de chevaux par an, destinés à une clientèle de tout niveau.” Les deux chevaux de Jean-Luc Mourier classés dans le Grand Prix ont été déferrés. “C’est un choix que j’ai fait il y a déjà quelque temps. Certains de mes chevaux de compétition âgés de huit ans n’ont jamais été ferrés. Il y a quelques années, on pensait déjà, avec mon vétérinaire, que c’était bénéfique pour eux. Aujourd’hui, on se rend compte que les chevaux ont moins mal aux pieds quand ils sont déferrés que ferrés. Je constate qu’ils récupèrent mieux après l’effort. C’est vrai que cela demande des attentions régulières. Pour les emmener en trotting, par exemple, je leur mets des chaussures. C’est contraignant, il faut choisir les sols, et pour aller sur l’herbe, il faut mettre des fers. Mais sur le long terme, ils vieillissent mieux.

Aujourd’hui, on se rend compte que les chevaux ont moins mal aux pieds quand ils sont déferrés.

Jean-Luc Mourier

Dans cette thématique liée au bien-être animal, Gravity et Expert DK Z vivent dehors, nuit et jour, en troupeau de sept hongres. “On a dû les tondre pour les amener à Equita, parce qu’ils ressemblaient vraiment à des Yétis ! Ils repartiront au pré avec une bonne couverture imperméable.” Jean-Luc indique que le contraste entre les grands espaces auxquels sont habitués ses protégés et les boxes des compétitions peut être rude. “Mais une chose est sûre : je pense qu’ils arrivent en concours avec beaucoup moins de raideurs et de douleurs, et commencent le concours de façon plus confortable. Et ce soir, ils repartiront de suite dans leur parc, pour aller se rouler dans la boue. Et ce sera le bonheur retrouvé !

Rendez-vous au Mans (72) du 16 au 19 novembre prochains pour la dernière étape du circuit du Grand National. Les derniers points à prendre à cette occasion et on connaîtra ainsi le dénouement de cette édition 2023 étant donné que les trois premières écuries se tiennent dans un mouchoir de poche. 

Crédit photo à la une: FFE/PSV