Hardelot déroule le tapis rouge et le sable blanc aux vétérans
Dans quelques jours, les cavaliers de la catégorie Vétéran (plus de quarante-cinq ans) seront sur la Côte d’Opale pour courir leur championnat d’Europe de saut d’obstacles. C’est doté de sa nouvelle piste en sable que le stade équestre d’Hardelot accueille pour la première fois l’événement et la sélection tricolore de Michel Cizeron.
Cette fois, ça y est, le sélectionneur de l’équipe de France Vétéran, Michel Cizeron, a fait son choix concernant les couples qui représenteront la France à l’occasion des championnats d’Europe Vétéran de saut d’obstacles. Du 7 au 10 septembre prochains, à Hardelot, ce sont donc Régis Albrand et Jilke vd Donkhoeve (Royal Earl du Chabus, sBs), propriété de son cavalier, Damien Chambon et Aphrodite des Esses (Romando de l’Abbaye), propriété de Sandra Lemoine, Xavier Fossat et Clic Clac du Breche (Dalton van het Lindehof, Bwp), propriété de son cavalier, Nicolas Perrin et Beautiful Diamant (Diamant de Semilly), propriété de son cavalier et de Patricia Perrin, ainsi qu’Amélie Saussey et Rien que Pour Toi (Quite Easy, Holst), qui seront au départ de la toute nouvelle piste en sable hardelotoise. Un terrain signé Equiplus, doté d’un système de subirrigation, succédant à l’emblématique piste en herbe, qui ne recevait malheureusement plus les faveurs des cavaliers.
Le terrain en sable, de taille quasiment identique à l’ancienne piste (environ 60 x 110 mètres), s’apparente à l’un des plus beaux des Hauts-de-France et permet désormais à la Côte d’Opale d’accueillir sportifs et chevaux dans des conditions optimales. La nouvelle piste a d’ailleurs été testée le week-end dernier, à l’occasion des championnats Amateur et Club, qui se déroulent traditionnellement le dernier week-end du mois d’août. L’événement a fait carton plein, tant en termes de fréquentation que d’opinions favorables des cavaliers. La veille de la compétition, jeudi soir, un orage a en effet éclaté, transformant la piste en vaste étendue d’eau (voir photo). Le lendemain, à huit heures, grâce à un système efficace de drainage, elle était parfaitement opérationnelle… Les quelques nostalgiques du terrain en herbe l’ont reconnu : sans la modernisation de la piste, la compétition se serait courue différemment, avec des conditions de pratique nettement moins favorables. Certains engagés ont d’ailleurs admis qu’ils auraient sans nul doute quitté les lieux.
Coût total des travaux (qui comprennent les sols de la piste principale et du paddock et différents aménagements ) : 712 249 euros, financés en majeure partie par la commune de Neufchâtel-Hardelot et par le Fonds Eperon, ainsi que par le Conseil régional des Hauts-de-France et la Communauté d’agglomérations du Boulonnais.
Championnats d’Europe FEI et AJA
Mais revenons aux championnats d’Europe, dont l’hôte, la famille Rohmer, se réjouit à l’approche de l’événement. En effet, Guy Rohmer, soixante-dix-neuf ans, est un fidèle du circuit Vétéran depuis plusieurs années et y avait notamment été sacré champion en individuel et par équipe en 2010, à Bern, en Suisse, en compagnie de Pagny du Fleury (Nabab de Reve, sBs). Treize ans après ce sacre, le cavalier, qui n’enseigne plus au centre équestre – ayant laissé les rênes à son fils Maxime – mais qui travaille quotidiennement ses deux montures, Rigoletto du Clos (Ephebe for Ever) et Sensu Stricto (Stakkato, Han), sera d’ailleurs de la partie lors des championnats, participant aux épreuves de l’association AJA (International Association of Jumping riding ambassadors), qui tient elle aussi, aux côtés de la FEI, son championnat d’Europe.
Fondée en 1996, l’association AJA a mis en place un circuit dédié aux cavaliers de plus de quarante-cinq ans, la tournée Ambassador, qui comprend entre sept et neuf compétitions par an, sur deux niveaux : 1,10 et 1,20 mètre. A Hardelot, du 7 au 10 septembre, se tiendront donc les championnats d’Europe FEI – sur des hauteurs comprises entre 1,20 et 1,30 mètre) et les championnats AJA (environ 1,10 mètre). Entre cent quatre-vingts et deux cents chevaux devraient être présents à Hardelot pour l’occasion, représentant douze nations. A côté des championnats à proprement parler, se tiendra également un CSI Vétéran A.
C’est la première fois que le stade équestre d’Hardelot reçoit ces championnats et l’équipe organisatrice, présidée par Agnès Rohmer, compte bien, notamment grâce à cet événement, faire parler du lieu qui a par ailleurs été labellisé Terre de Jeux 2024, puis centre de préparation aux Jeux 2024. Il sera d’ailleurs officiellement inauguré le 6 septembre prochain, la veille du coup d’envoi de la compétition.
Le mot du sélectionneur
Michel Cizeron, qui a pris le relais de Xavier Delalande au poste de sélectionneur de l’équipe de France Vétéran, admet que la tenue des championnats d’Europe Vétéran en France a créé une certaine émulation. “J’ai eu pas mal de demandes de la part des cavaliers pour intégrer l’équipe”, indique le sélectionneur. “Je ne me suis jamais rendu à Hardelot, mais j’ai eu l’occasion d’échanger avec Guy et Agnès Rohmer, qui m’ont assuré faire tout le nécessaire pour que l’événement soit un beau rendez-vous, ce dont je ne doute pas. La piste paraît vraiment très bien, et je pense que les conditions d’accueil seront optimales.”
Pour réaliser sa sélection, Michel Cizeron indique qu’il a tenu compte des performances des couples sur l’année écoulée. “Je prends en compte le nombre de classements, mais pas seulement : je regarde la régularité des cavaliers et de leur monture, leur indice de performance, leur place dans la computer list, ainsi que le nombre de sans faute réalisés. Cette dernière donnée est très importante et compte beaucoup dans le cadre d’un championnat. Les cinq cavaliers que j’ai sélectionnés ont montré de la régularité sur leur saison et, surtout, ils ont un bon esprit. Pour moi, ce critère est très important, en particulier au sein d’une équipe de cavaliers majors. Je souhaite réunir des gens qui s’entendent bien et qui se tiennent la main, surtout en cas de contre performance d’un couple. C’est vraiment une chose essentielle, le bon esprit doit être présent, car les couples sont amateurs, pas professionnels, et la gestion du championnat peut générer pas mal de stress et de pression”.
L’an dernier, en Allemagne, l’équipe de France Vétéran était montée sur la deuxième marche du podium. Cette année, Michel Cizeron confie que l’équipe est solide – “peut-être plus solide que l’an dernier” -, composée de couples affichant des performances en catégorie Amateur Elite, voire plus. “Ce sont des couples aguerris, qui ont enchainé pas mal de sans faute cette saison. Je suis confiant, nous avons sans doute une carte à jouer, mais avec le sport, il ne faut jamais crier victoire avant l’heure…”