Histoire de Caméra et de Palme, composantes d’un chef d’oeuvre
Alors que les finales nationales réservées aux jeunes chevaux livrent peu à peu leurs verdicts, une poulinière, digne d’une star de cinéma, illustre à merveille la qualité génétique de ses ascendants mâles et femelles, et revient sous les feux de la rampe grâce à la réussite exceptionnelle de ses produits sur les circuits d’élevage et internationaux. Coup de projecteur sur Palme de Moyon, sa grand-mère, la fabuleuse Caméra, et Barbarian, le mal-aimé.
La qualité ressort toujours. Les lignées, qu’elles soient mâles (de pères en fils) ou femelles (de mères en filles), vont et viennent au fil du temps. Certaines sont sur la pente ascendante en termes de résultats sportifs et d’émulation commerciale, tandis que d’autres périclitent totalement ou sont en sommeil. Les facteurs sont multiples : effet de mode, travail des éleveurs, qualités sportives intrinsèques… Intéressons-nous à la dernière catégorie, les lignées en sommeil, celles qui n’ont pas été détériorées au fil des générations, qui ont produit de grands champions ou de grands reproducteurs par le passé et qui n’attendent qu’une chose: l’élément déclencheur qui les fera revenir au premier plan. D’ailleurs, la France est un formidable vivier de ces lignées à très haut potentiel. Et celle de Palme de Moyon en est un excellent exemple.
Une Narcisse dont le reflet se dévoile à travers la Caméra
Le mythe de Narcisse, élément constituant d’un des concepts fondamentaux de la psychanalyse, pourrait être appliqué à la fantastique poulinière éponyme. Narcisse, née en 1957 des œuvres de Valet Maître et de Joconde (Vol de Nuit), aurait pu être narcissique tant sa production est exceptionnelle. Jugez plutôt: cinq gagnants internationaux, dont le mythique Flambeau C (Un Prince, PS), ISO 187, pilier de l’équipe de France sous la selle de Frédéric Cottier dans les années 1980. Le couple affiche un palmarès impressionnant puisqu’il a été champion du monde par équipe à Dublin en 1982, troisième en individuel aux championnats d’Europe d’Hickstead en 1983, septième en individuel aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984, troisième par équipe aux championnats du monde d’Aix-la-Chapelle en 1986, deuxième par équipe aux championnats d’Europe de Saint-Gall en 1987 et troisième par équipe aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988. Au total, Flambeau C a participé à cinq championnats d’Europe, trois championnats du monde et deux Olympiades de ses huit à ses dix-sept ans ! Et cette longévité exceptionnelle à haut niveau n’a pas entamé son physique puisqu’il a atteint l’âge remarquable de trente ans.
Retrouvez la suite de cet article dans le nouveau numéro du magazine L’Eperon, disponible en kiosques et sur notre boutique en ligne.