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Jean-Maurice Bonneau nous a quittés

Emilie Dupont 18 mars 2024

La nouvelle est, pour beaucoup, difficile à croire, difficile à accepter. Alors qu’il déambulait encore avec son sourire habituel au Saut Hermès le week-end dernier, Jean-Maurice Bonneau nous a quittés ce lundi 18 mars 2024, à l’âge de soixante-quatre ans.

Véritable homme de cheval, cavalier international et membre de l’équipe de France de 1987 à 1996 – au sein de laquelle il avait été médaillé de bronze par équipe aux championnats d’Europe de 1995 -, Jean-Maurice Bonneau avait ensuite, de 2000 à 2006, été à son tour entraîneur et sélectionneur des Bleus en saut d’obstacles. Cette équipe de France qu’il a amenée à être médaillée d’or lors des championnats du monde de 2002, puis d’argent lors des championnats d’Europe de 2003, et aux côtés de qui il a remporté plusieurs Coupes des nations en 2003 et 2004…

Eric Levallois, Ludovic Leygue, Reynald Angot, Jean Maurice Bonneau, Eric Navet et Gilles Bertran de Balanda, ici lors des championnats du monde de Jerez de la Frontera en 2002. Ph. Eric Knoll.

De 2011 à 2015, c’est ensuite à l’équipe brésilienne que Jean-Maurice Bonneau a prodigé ses conseils. Grâce à lui, les cavaliers à la veste verte ont été médaillés d’argent par équipe aux Jeux Panaméricains, se sont classés huitièmes des Jeux Olympiques de Londres ou encore cinquièmes des Jeux équestres mondiaux de Caen. Un meneur d’hommes comme il en existe peu, en somme, et un coach en or. Un statut de nouveau confirmé par le titre olympique de Kévin Staut et Philippe Rozier – dont il était l’entraîneur privé – en 2016 à Rio. Depuis 2014, Jean-Maurice Bonneau avait également fait le choix d’également se consacrer à la jeune génération, en étant membre actif, conseiller technique et chef d’équipe de la Young Riders Academy.

Jean-Maurice Bonneau, ici aux côtés de l’équipe brésilienne lors du CSIO5* de La Baule en 2014. Ph. Eric Knoll.

Sa vie, Jean-Maurice Bonneau l’a ainsi dédiée aux chevaux et au sport, qu’il a découvert dès son plus jeune âge “grâce à la pédagogie de Gérald et Michel de Béjarry“, comme il l’écrivait lui-même. A dix-huit ans, il avait ensuite rejoint ses frères aînés, Jean-Pierre et André, déjà cavaliers professionnels, avant de poursuivre sa route chez Hubert Thiroin, puis Daniel Constant et de s’installer à son compte en 1984. “La rencontre de Jean Rochefort, quelques années plus tard, m’a ouvert de nouveaux horizons que je n’aurais jamais soupçonnés“, écrivait-il également. Si bien qu’en 2022, Jean-Maurice Bonneau publiait le livre On y sera un jour mon grand, dans lequel il revient sur son parcours, de sa Vendée natale jusqu’au titre de Rio et explique en détail le chemin parcouru auprès de tous les acteurs : chevaux, cavaliers, propriétaires, grooms, etc, sans qui l’histoire n’aurait pas eu lieu. “Il était important pour moi d’écrire ce livre pour mes trois filles, mes petits enfants, et donner espoir à tous les jeunes qui peuvent douter. Avec la passion, la volonté et le travail, on peut y arriver“, soulignait-il au moment de la sortie de ce livre.

Cavalier, entraîneur, sélectionneur, véritable figure des sports équestres en France et à travers le monde… Jean-Maurice Bonneau, en amoureux des chevaux et homme aux multiples casquettes, était également éleveur et faisait naître ses protégés au Haras de Saint Linaire. Un grand homme de cheval nous a ainsi quittés. Sa philosophie, ses mots simples mais toujours justes, ses analyses pointues, sa présence et son rire manqueront certainement à nombre d’entre nous. “Il fut un modèle pour beaucoup, son énergie et sa bonne humeur a tiré bon nombre d’entres nous vers les sommets. Il a illuminé nos vies par sa présence, il laisse un vide immense“, comme l’écrivait sa famille.

La rédaction de L’Eperon adresse ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Jean-Maurice Bonneau.

Crédit photo à la une: Eric Knoll