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Juliette Faligot confie Arqana à John Whitaker

Sylvia Flahaut 14 janvier 2024

Désireuse de voir sa fille de Cornet Obolensky, Bwp, Arqana de Riverland, avoir une chance de participer aux Jeux Olympiques de Paris, la cavalière des Hauts-de-France, Juliette Faligot, a décidé de la confier au Britannique John Whitaker.

C’est une décision qui va incontestablement en surprendre plus d’un. Après plusieurs années de compétition, des sélections en Coupe des Nations et quelques participations à des CSI5* (en 2023, notamment, le Saut Hermès et le CSI5* de Dinard), le couple formé par Juliette Faligot et Arqana de Riverland, quatorze ans, fait une pause. Mais la jument grise, meilleure ambassadrice de l’élevage de Mickaël Varliaud, devrait poursuivre sa route sous la selle du cavalier d’outre-Manche John Whitaker, soixante-huit ans. Une décision sans doute difficile à prendre pour Juliette, propriétaire d’Arqana, mais qui vise à donner à la jument une chance de participer aux Jeux Olympiques de Paris. En effet, Juliette reconnaît avoir du mal à être sélectionnée sur les événements 5* et à pérenniser sa présence à haut niveau. Ayant de bonnes relations avec le cavalier britannique, qui “l’a souvent aidée en lui donnant quelques conseils“, c’est ce dernier que la cavalière a choisi pour confier les rênes de son équipière. Dans ce passage de relais, le Britannique fait l’acquisition d’Arqana à hauteur d’1%, qui reste donc très majoritairement la propriété de la Nordiste. Pour espérer figurer dans la sélection sportive de la Grande-Bretagne, nation qui compte d’excellents pilotes, le sexagénaire n’aura donc que quelques mois pour trouver les boutons de la fille de Cornet Obolensky, qui n’a quasiment eu que Juliette sur sa selle depuis ses débuts (Romain Potin et Louis Delplace ont participé à sa formation sur les Cycles classiques 4 et 5 ans).

Une crack qui quitte le giron français

John Whitaker a essayé la jument de Juliette au début du mois de décembre, pendant trois jours. “C’est quelqu’un qui ne parle pas beaucoup, mais j’apprécie d’autant plus cette attitude“, pointe Juliette. “Les échanges sont simples, naturels, c’est quelqu’un d’assez authentique. Il a travaillé la jument sur le plat, puis a sauté avec. Tout s’est très bien passé, mais si certaines choses, dont les embouchures par exemple, devront peut-être être modifiées.” Pour l’heure, Arqana va rester dans les écuries de Juliette, situées prés de Bailleul et le cavalier britannique devrait y loger quatre de ses chevaux à la fin du mois. “L’idée est que John aille faire un ou deux concours en Belgique avec Arqana, puis qu’il aille à Doha et à Vejer ensuite. Il faut que le couple se forme. Et la jument repassera toujours par la maison. J’y tiens vraiment, et cela est plus facile pour moi. Arqana fait partie de la famille, c’est toujours elle que je vais voir en premier le matin. Je ne voulais pas la voir partir.” Et si le couple ne parvient pas à se former, Juliette indique qu’elle reprendra les rênes de sa protégée.

Arqana a quatorze ans. Dans quatre ans, elle en aura dix-huit et si elle a une chance de participer aux Jeux Olympiques, c’est cette année

Juliette Faligot

La cavalière admet que la décision a été pour le moins difficile à prendre, et qu’il lui a fallu quelque temps pour avaler la pilule. Même si la décision a émané d’elle. “Arqana a quatorze ans. Dans quatre ans, elle en aura dix-huit et si elle a une chance de participer aux Jeux Olympiques, c’est cette année. C’est l’objectif. Et elle le mérite. Mais, bien sûr, on ne se met pas la pression, on va voir comment le couple évolue. Et si ça ne marche pas, on aura au moins essayé et c’est l’essentiel.” La cavalière a estimé que sa monture avait davantage de chance de mettre le cap sur Paris avec un autre cavalier, et indique qu’elle n’a pas réellement pu prouver ce qu’elle valait à haut niveau. “Avoir des sélections en 5* est difficile. Quand on en a une, on ne peut pas refuser, y compris si on ne s’y est pas vraiment préparé avec d’autres échéances de même nature…C’est donc difficile d’évoluer et de faire sa place.” Et de bien savoir que sa jument, qu’elle juge “incroyable” – “je ne suis peut-être pas objective parce que c’est la mienne” -, ne représentera pas la France à Paris. “Je n’ai pas confié Arqana à un cavalier français car je suis moi-même française. Et je n’apparais même pas dans le Groupe 1.” Bien sûr, Juliette va suivre le nouveau couple et échanger très régulièrement avec le sportif britannique. Elle va également se consacrer à ses jeunes chevaux, dont beaucoup issus de l’élevage familial.

Crédit photo à la une: E. Knoll