L’éblouissante Quinn G. sacrée championne du monde des chevaux de cinq ans
Voilà ce que l’on appelle une victoire incontestable. Ce samedi soir, sur la piste d’Emerlo, la jeune Quinn G. a mis tout le monde d’accord et conquis aussi bien les juges que le public en déroulant une reprise impressionnante de justesse, qui lui a valu d’être sacrée championne du monde des chevaux de cinq ans.
À l’applaudimètre comme à l’avis des juges, le sort de Quinn G., DWB (Quaterhit, DSP et Fyrstin Laura, DWB par Fassbinder, DWB) semblait déjà scellé. À peine concluait-t-elle sa reprise que le public s’est ému comme il ne l’avait encore jamais fait dans ce championnat du monde des jeunes chevaux de cinq ans. Et que dire des notes annoncées quelques secondes après cet arrêt final… 8.5 pour le pas, 9.5 pour le galop, 9.7 pour le trot et la soumission et, cerise sur le gâteau, 10 pour les perspectives d’avenir. Soit une moyenne de 94.800%. Il faut dire que la prestation de l’alezane était tout simplement époustouflante de justesse, tant dans l’attitude que les allures. “Le trot était actif, élastique, avec beaucoup d’engagement et un bon contact, le pas était régulier, actif et souple, le galop a permis de voir de belles transitions, avec un très bon équilibre. Le contact était le même aux trois allures, l’attitude était identique durant toute la reprise. Nous pensons que c’est une jument avec un très grand potentiel”, soulignaient notamment les juges. Des notes et commentaires qui ont tout simplement propulsé la belle alezane née au Stutteri G d’Helene Geervliet et propriété (comme cinq des quinze chevaux de cette finale) d’Helgstrand Dressage loin, très loin, devant tous ses concurrents au classement provisoire. Si loin qu’aucun d’entre eux n’est finalement parvenu à faire mieux et que le titre de championne du monde des chevaux de cinq ans est ainsi revenu à Quinn G.
“C’est un véritable bonheur d’avoir des chevaux comme Quinn G.”
“Je suis tellement fière et émue”, nous confiait Helene Geervliet après le sacre de sa protégée. “C’est une jument qui a toujours su se démarquer, ne serait-ce que par son caractère. Pouliche, elle était telle un chiot, à réclamer de l’attention et des câlins. J’ai souvent passé de longues heures au box et au pré avec elle, assise par terre et elle couchée sur moi, la tête dans mes bras. Ce caractère, elle ne l’a jamais perdu. Dès lors que nous l’avons mise au travail, elle a toujours été volontaire, avec l’envie de bien faire et, surtout, de nous faire plaisir. C’est un véritable bonheur d’avoir des chevaux comme Quinn G.”, ajoutait l’éleveuse qui a vendu sa protégée l’an passé. Et ce n’est pas Betina Jaeger, cavalière de la belle alezane, qui dira le contraire. “C’est une jument exceptionnelle. Je me doutais qu’elle pouvait décrocher une médaille, mais de là à l’avoir… Wow. Je suis si heureuse. Elle le mérite. C’est une jument si agréable à monter, si gentille, si facile, si travailleuse. Lorsque je la monte, elle a toujours les oreilles pointées en avant et une immense volonté de bien faire. Elle est absolument géniale”, affirmait également la Danoise avec qui, quelques semaines plus tôt, Quinn G. était sacrée championne des chevaux de cinq ans du stud-book DWB. En quelques semaines, l’alezane aura ainsi conquis le Danemark et, finalement, le monde.
Le titre de vice-champion du monde pour No Limit
Avec la belle moyenne de 88.600%, le titre de vice-champion du monde des chevaux de cinq ans est revenu à No Limit, Westf (Geniaal, KWPN et Florina, Westf par Florestan I, Rhein), hongre né chez Marcel Roerdink et propriété de Monika et Thomas Ritzinger. Sous la selle de l’Australienne Simone Pearce, l’alezan a fait preuve de beaucoup de qualités, notamment au trot, allure pour laquelle il a obtenu la très belle note de 9.5. Pour le pas, les juges lui ont attribué la note de 8.8, 9 pour le galop, 7.8 pour la soumission ainsi que 9.2 pour les perspectives d’avenir. Émue aux larmes, sa cavalière n’a pas caché sa joie de monter un tel cheval. “Je suis si fière de lui. Je ne le monte que depuis deux mois et, cette semaine, il a tout donné pour moi. J’ai toujours su que c’était un bon cheval, mais quand j’ai commencé à le monter, il était encore très vert dans le travail. Être ici était un énorme challenge pour nous et il l’a brillamment relevé. Je suis très enthousiaste pour la suite, je pense que c’est un cheval que l’on reverra sur de belles épreuves.” L’éleveur de No Limit, Marcel Roerdink, n’a, lui non plus, pas manqué de confier à quel point il était fier de son petit alezan. “J’adore les alezans, j’ai donc tout de suite aimé No Limit lorsque je l’ai vu naître. Il est issu d’une excellente lignée maternelle et notamment de Florina, qui est une très bonne jument. Il a de qui tenir. Ce résultat ici aux championnats du monde, c’est fantastique, c’est le rêve de tout éleveur.”
L’appliqué Beck’s complète le podium
La troisième meilleure performance de ces championnats du monde réservés aux jeunes chevaux de cinq est signée Beck’s, Han (Benicio, Han et Deja Vu, Han par Desperados FRH, Han). Très plaisant à regarder de par sa belle attitude et ses bonnes allures, l’alezan né chez Christian Thelker (qui en est toujours propriétaire, fait assez rare dans ces championnats) a obtenu la moyenne de 88.200% et les notes de 8.8 au pas, 9.5 au trot, 9 au galop, 7.8 en soumission et 9.2 en perspectives d’avenir. “Le trot était régulier, très actif, avec un très bon équilibre, tandis que le pas a été marqué par une belle liberté d’épaule”, soulignaient notamment les juges. De quoi rendre très fier Thomas Schulze, le cavalier de Beck’s. “Je suis si heureux. Beck’s est mon meilleur ami, il fait toujours de son mieux pour moi. Même si ces championnats ont été un peu éprouvants pour lui car c’était la première fois qu’il passait plusieurs jours de suite dans un autre box que le sien, il a donné le meilleur de lui-même dans chacune des épreuves. Je le connais bien alors j’ai fait en sorte de ne pas lui en demander trop et il a malgré tout répondu présent”, confiait l’Allemand qui ne s’attendait pas à ce que son protégé fasse partie du top 3 de ces championnats. “L’objectif était simplement de montrer ce dont il était capable et toutes ses qualités, d’être fier de ce que nous allions présenter et d’avoir de bonnes sensations. Je sais que c’est un cheval absolument génial mais je ne pensais malgré tout pas qu’il allait être sur le podium”, ajoutait-il. “Maintenant, Beck’s va profiter de son pré qu’il aime tant !” De son côté, Christian Felker n’a pas non plus caché sa joie après la belle troisième de celui qu’il a fait naître. “C’est un cheval en qui je crois depuis le premier jour. Thomas et Beck forment un couple parfait. C’était la première participation à un championnat du monde pour ce cavalier, ce cheval et pour moi en tant qu’éleveur. Une expérience que je n’oublierai jamais !“
“Quinn G. a fait l’unanimité”
Si ce classement final n’est pas celui des épreuves précédentes, Susanne Baarup, présidente du jury, a tenu à le préciser : les trois médaillés méritent chacun leur place. “Nous avons parfois eu de longues discussions entre juges. Ce classement n’est pas le même que le précédent, mais chaque test est différent. Quinn G. a fait l’unanimité grâce à ses qualités. Nous avons longuement hésité à lui mettre un autre 10 pour la soumission mais quelques erreurs nous en ont empêché”, précisait-elle. La juge danoise a également tenu à mentionner son plaisir de voir beaucoup de chevaux à l’aise en piste et bien dans leur corps. “Les chevaux doivent être heureux et sereins lorsqu’ils sont en piste. Ce n’est pas toujours facile car ils sont loin de chez eux, dans un environnement parfois très différent, mais c’est très important pour nous et nous sommes satisfaits d’avoir pu constater cela aujourd’hui. Nous n’avons pas vu de cavaliers se battant avec leur cheval pour présenter cette reprise et c’est une bonne chose.”
Côté origines, soulignons que cette finale des championnats du monde réservés aux jeunes chevaux de cinq ans comptait trois descedants de l’étalon Secret, trois autres de Revolution et deux de Benicio.
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Photo : Quinn G. et Betina Jaeger. Crédit : Ermelo Young Horses/Dirk Caremans.
