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Le Mans : le bon Espoir d’Elise Foucart

Sylvia Flahaut 30 juillet 2023

Du côté du Mans, les championnats d’Europe Poney battent leur plein. Si l’équipe de France de saut d’obstacles finit au pied du podium, les espoirs de médaille en individuel sont encore tout à fait permis, notamment grâce au superbe début de compétition d’Elise Foucart et de son bon Espoir du Rond Pré (Welcome Sympatico, Han). 

Le couple, qui vient de la Côte d’Opale, est le seul a avoir réalisé un double sans faute dans les trois premières épreuves – jeudi et vendredi – des championnats d’Europe, et pointe à la deuxième place du classement provisoire en individuel. “Elise et Espoir sont partis avec le dossard numéro un le premier jour“, indique le coach du couple, Benjamin Golliot, cavalier professionnel installé à Carly (62). “Ce n’était pas simple, avec la musique et le protocole. Mais Elise est restée concentrée sur son poney, et elle a réussi à passer au-dessus des appréhensions qu’elle pouvait avoir. Hier, dans la seconde manche, elle a encore mieux fait et le couple n’a véritablement eu aucun sursis, sur un parcours qui était assez technique.” Il faut dire qu’Elise et Espoir se préparent depuis des mois – voire des années – pour cette échéance. Et ce, avec l’aide précieuse de Benjamin Golliot, qui a dû se mettre à la page de la compétition Poney, car plutôt spécialiste des chevaux à la base !

Un objectif précis dès le départ

Nathalie et Philippe Foucart ont acheté Espoir grâce à benoît Wiart, alors qu’il était âgé de cinq ans“, relate le coach. Le poney est né chez Dominique Simonin, dans les Vosges. “A l’époque, je faisais travailler le grand frère d’Elise, Tom. Suite à l’achat d’Espoir, il y a donc environ quatre ans, Nathalie est venue me trouver et m’a dit qu’elle souhaitait qu’Elise puisse participer aux championnats d’Europe avec le poney. Je me suis mis à potasser un peu, à me renseigner, car la sphère du poney ne m’était pas familière.” Benjamin Golliot commence alors à travailler le jeune Espoir, qui se montre assez chaud et parfois difficilement canalisable. “C’était un jeune poney qui était beaucoup dans l’émotion, assez sensible et avec de la force. Il suréagissait à tout. Je l’ai travaillé à cinq ans, et les parents d’Elise ont décider de le castrer. C’était une bonne décision, car cela lui a apporté un peu plus de sérénité.” Le grand frère d’Elise, Tom, sort Espoir en compétition durant son année de sept ans, puis c’est sa cavalière actuelle qui prend le relais. “J’ai commencé à faire travailler Elise alors qu’elle avait onze ans. Et qu’elle était à cheval !”, poursuit le coach. “C’était une première pour moi, de faire travailler quelqu’un d’aussi jeune. Alors, je peux dire que je la connais bien, elle a grandi, évolué à cheval et c’est une cavalière besogneuse, qui a vraiment envie de bien faire. C’est quand même plus facile de coacher quelqu’un qui est motivé. Quand Elise a récupéré Espoir, nous avons avancé pas à pas. Et même si l’objectif précis était ces championnats d’Europe, on ne s’est jamais mis de pression. ” Pas de pression, mais un plan précis, qui a été suivi au pied de la lettre. 

Rester focus

Quasiment toutes les compétitions qui ont été choisies depuis qu’Elise monte Espoir, voilà un peu plus de deux ans, l’ont été en fonction de ces championnats. Depuis trois mois, l’entraînement d’Espoir est minutieusement pensé, son programme quotidien écrit sur papier. Nous avons pris soin d’Espoir et l’avons préparé comme un cheval de Grand Prix, pas moins.” En parallèle de la formation du poney, sur lequel est monté régulièrement Benjamin ces trois dernières années, la préparation de la cavalière a également été soignée. “Elise tourne en parallèle à cheval, en Grands Prix 135 – 140.

Si le coach veille à la technique, le mental d’Elise lui importe également. “On veille à bien rester concentrés, pas stressés, mais concentrés sur la suite“, indique-t-il. Quant à Elise, elle se dit “détendue” pour sa finale, et sait qu’elle peut compter sur un poney affuté. “Espoir a toutes les qualités pour un tel championnat“, reprend Benjamin Golliot. “C’est en réalité un petit cheval : il a du sang, de la force, il se déplace bien. Malgré mon mètre quatre-vingt-onze, je suis personellement très bien dessus et je le travaille toujours avec plaisir, comme je le fais avec mes chevaux de tête. Au Mans, on a profité de la journée de pause entre la deuxième manche et la finale pour lui donner une bonne récupération. Physiquement, il va très bien. Tous les voyants sont au vert pour la finale… Après, ça reste le sport, on ne sait jamais ce qui peut se passer. L’important pour Elise est de rester bien concentrée sur ce qu’elle ressent et sur son poney.

Classement provisoire individuel ici

Légende : Coll FFE/ E. Durand