Philippe Prévost : « Un étalon ne doit pas être seulement meilleur, mais exceptionnel »
Après avoir débuté son élevage en hors sol, Philippe Prévost s’est installé en 2011 à Foissiat, au nord du département de l’Ain, où l’élevage de Fondcombe profite des bonnes terres de la Bresse, voisinant avec un troupeau de bovins de viande haut de gamme. En soixante-deuxième position au palmarès général des éleveurs français, sa meilleure ambassadrice en 2022 a été Boréale de Fondcombe, régulièrement aux prix en CSI3*.
Combien de poulains faites-vous naître chaque année ?
En principe, c’est entre quatre et six, mais l’an dernier je n’en ai eu aucun alors que cette année j’en attends neuf ! Il m’arrive de mettre des deux ans à la reproduction avant qu’elles aillent rejoindre le circuit de compétition, donc finalement, ça dépend des naissances femelles de l’élevage. J’essaye de concilier sport et reproduction.
Sur quelles souches maternelles s’appuie votre élevage ?
Mes lignées sont basées sur des solides souches maternelles : celle de l’élevage normand de Pierre Le Boulanger avec Gazelle de Brekka (Paladin des Ifs, SF), qui m’a donné Saura de Fondcombe (Balou du Rouet, Old), ISO 168 en 2018 et qui a tourné en CSIO avec la Suissesse Nadia Peter Steiner, et celles du Loiret de Marie-Thérèse Layec, avec Quiria d’Orion (Calvaro, Holst, et Bahia d’Orion, SF, Grand Veneur SF), qui est la mère de Boréale de Fondcombe (Tinka’s Boy, KWPN), ISO 164 en 2022, ainsi que Rafale d’Orion (Calvaro, Holst, et Iria d’Orion, SF, par Galoubet B, SF). J’utilise la descendance de ces juments en me concentrant sur celles de Saura et de Boréale, qui ont été à l’élevage avant leur carrière sportive. Je viens de faire un partenariat avec Jérémie Rolland sur une fille de son étalon Happy Day d’Iscla (Toulon, Bwp), Lili Corne du Lirot, dont la mère, Ophélie de Blondel (Vondéen, SF), est une fille de l’excellente Phedra Ratelière (Belphégor IV, SF). Je vais la mettre à Zirocco Blue VDL (ex Quamikase des Forêts SF, par Mr Blue, KWPN, et Licorne des Forêts, SF, par Voltaire, Hann)
« Je crois beaucoup plus au renforcement des qualités de la jument qu’à la correction de ses défauts »
Avez-vous fait vos choix d’étalons pour cette année ?
En partie, oui. Je m’intéresse depuis longtemps à Orient Express*HDC (Quick Star, SF), mais il faut amener les juments au Haras des Coudrettes, et traverser la France avec une poulinière suitée n’est pas sans risque ! Cette année, j’ai une deux ans, petite fille de Saura, Lyriah de Fondcombe, qui a hérité du chic de son père, le Holsteiner Cooper vd Heffinck, ce qui devrait amener du look au produit. La mère de Lyriah, Ailyria de Fondcombe, est une fille de Quidam de Revel et comme Bruno Rocuet, je trouve que le croisement Quidam x Kannan fonctionne très bien, donc je pense la mettre à Quabri de l’Isle (Kannan, KWPN). J’ai encore une paillette du KWPN Big Star (Quick Star, SF), que je pense utiliser avec Jalihya (Cristallo,Westf). J’avais fait une tentative avec Mylord Carthago sans résultat, et je pense que je vais essayer avec Galazza de Fondcombe, qui a le solide modèle de son père, le sBs Ugano Sitte (Clinton, Holst). Sa mère était Ailanah de Fondcombe, une bonne fille de Diamant de Semilly que j’ai perdue trop tôt et qui m’avait donné une fille du Holsteiner Casall, Chataya Fondcombe Z, pour qui j’hésite entre le Bwp Eldorado van de Zeshoek (Clinton, Bwp) et Hitchock Bois Margot (Qlassic Bois Margot, SF). Je n’ai pas l’habitude d’utiliser des jeunes étalons, mais celui là m’a vraiment impressionné à Saint-Lô, et j’aime bien son père, Qlassic, sauf qu’il transmet souvent une grosse tête. Pour Hitchcock le croisement a parfaitement fonctionné puisqu’il a la force de son père et le chic de Quaprice !
Que recherchez-vous dans vos croisements ? Quels atouts attendez-vous d’un étalon ?
Pour moi, un étalon ne doit pas être seulement meilleur, mais exceptionnel ! J’aime les chevaux qui ont prouvé leur qualité dans des carrières longues, ou sur descendance. Je crois beaucoup plus au renforcement des qualités de la jument qu’à la correction de ses défauts, et c’est aussi ce que dit Henry Brugier. Ce qui est important, c’est le mental et le sang. J’ai choisi mes souches maternelles pour avoir du sang !
Crédit photo : Jean-Louis Perrier.