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L’équipe de France d’endurance prépare d’ores et déjà les championnats du monde de Monpazier

La rédaction 18 mars 2024

La Fédération française d’équitation a, les 6 et 7 mars derniers, organisé un stage de haut niveau d’endurance au Parc équestre fédéral à Lamotte-Beuvron (41). Dix-huit cavaliers et vingt-trois chevaux membres de l’équipe de France ont répondu présents afin de préparer, aux côtés du staff fédéral, la saison à venir, qui sera notamment marquée par les championnats du monde à Monpazier, en Dordogne, en septembre prochain.

Sous l’impulsion de Jean-Michel Grimal, sélectionneur national et de Martin Denisot, conseiller technique national en charge de l’endurance, les cavaliers ont pu bénéficier de l’accompagnement de divers intervenants durant ces deux jours de rassemblement. Au programme, revue des troupes par le vétérinaire et le maréchal-ferrant fédéraux, échanges avec une nutritionniste équine, préparation mentale, ateliers avec Nicolas Sanson, spécialiste de la pédagogie et Olivier Henocque, expert fédéral de la discipline. 

Un accompagnement complet

“Nous essayons, durant les stages, d’être innovant et créatif pour apporter de nouvelles compétences aux cavaliers dans leurs connaissances mais aussi dans leur technique équestre”, précise Martin Denisot. “Les deux intervenants Olivier Henocque et Nicolas Sanson ont beaucoup apporté aux cavaliers”, affirme pour sa part Jean-Michel Grimal, sélectionneur national. “Olivier Henocque nous accompagne depuis quatorze ans maintenant sur les stages d’hiver. Avec l’équipe de France, son travail a été axé sur la technique : les fondamentaux sur le plat et renforcement musculaire de la ligne du dessus des chevaux. Nicolas Sanson a, quant à lui, partagé une nouvelle approche du travail basé sur la communication. Chaque cavalier a posé une analyse, un diagnostic sur un autre cavalier afin d’amener des axes de réflexion et surtout des solutions, que cela soit dans le fonctionnement du couple, la position, la qualité de la sellerie, etc. Nous avons ouvert beaucoup de débats et cela va être très intéressant pour la suite de la saison.”

Partage d’expérience entre cavaliers pour optimiser la performance

Durant le deuxième jour du stage, Nicolas Sanson, ancien écuyer du Cadre noir de Saumur et spécialiste de la pédagogie, est intervenu auprès des cavaliers. “L’idée de ce stage était de se demander : quels sont les meilleurs experts de l’endurance ? La France est leader mondial, les meilleurs cavaliers sont ceux présents aujourd’hui. Nous avons trouvé un système pour que chaque cavalier puisse partager son expérience auprès des autres”, explique Martin Denisot, CTN endurance. “Ils se suivent tous, toute l’année, sur des courses de centaines de kilomètres. Ils ont tous des choses à partager à leurs coéquipiers d’équipe de France. Pour mettre en place cet échange, nous avons fait appel à Nicolas Sanson. Il ne vient pas de l’endurance, sa spécialité et son domaine d’expertise sont vraiment la pédagogie et la communication. Il a mis en place un atelier où chacun a pu expliquer comment il travaillait. Les cavaliers se sont ensuite prêtés leurs chevaux. L’objectif était d’oser se donner des avis et des conseils pour que chacun puisse optimiser son entraînement. Lors de ce stage, nous mettons vraiment les cavaliers dans un état d’esprit de coéquipiers alors qu’ils sont concurrents tout le reste de l’année.”

“Je suis venu faire un travail avec tous les cavaliers sur ce qu’on pourrait appeler l’analyse de leurs pratiques. Le premier jour, nous nous sommes vus en salle pendant deux heures pour expliquer le cadre de l’exercice. Tout d’abord, l’objectif était de les inviter à cheval à s’exprimer sur ce qu’ils font, ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent. Ensuite, permettre aux observateurs à pied, d’exprimer leurs points de vue sur ce qu’ils ont vu des uns et des autres”, explique Nicolas Sanson. “Cela parait simple comme ça, mais cela demande énormément de précaution au niveau de la relation et de la communication pour que chacun soit dans l’écoute et dans le questionnement. Cela a démarré doucement mais en fin de matinée, les cavaliers ont osé prêter leurs chevaux ! C’est enrichissant pour tout le monde. Chacun a une expérience et peut exprimer son point de vue pour faire progresser l’autre. In fine, cela reste celui qui monte son cheval qui déterminera ce qu’il va garder de cette expérience mais nous sommes vraiment dans cette recherche de complément et de se nourrir les uns des autres au maximum.”

Une séance en carrière a été effectuée avec Olivier Henocque, expert fédéral de la discipline. Le travail a été axé sur le plat afin de préparer au mieux les couples à la sortie de l’hiver. “Tout le week-end au parc est intéressant pour ces échanges fructueux qui nous font tous évoluer. J’ai également beaucoup appris des cavaliers pendant ces deux jours. L’échange des chevaux a été un exercice très positif. J’ai trouvé ça sensationnel. Au début, il y avait une certaine crispation, les participants n’osaient pas et au fur et à mesure de la journée cela s’est amélioré. Les chevaux ont eu plusieurs cavaliers avec par la suite, des analyses et des interactions très intéressantes. Nous nous sommes aperçus que le ressenti des cavaliers extérieurs pouvait vraiment aider un couple à progresser”, explique Olivier Henocque.

Christophe Pelissier et Jeremy Jecker, respectivement vétérinaire et maréchal-ferrant fédéraux, ont réalisé un check-up complet des chevaux présents durant le stage. L’occasion d’effectuer un suivi des troupes avant la reprise de la saison de compétition.

Les cavaliers ont également bénéficié de l’expertise d’Anne-Gaëlle Goachet, nutritionniste équine. “Chacun a réalisé une analyse de foin avant de venir au stage et a apporté les étiquettes de leurs aliments”, explique Martin Denisot. Après un riche échange sur le mode d’alimentation du cheval et son système digestif, les participants se sont entretenus individuellement avec la nutritionniste pour, à terme, optimiser l’alimentation des chevaux.

L’importance de la préparation mentale

Une partie du stage a été consacrée à la préparation mentale, la gestion du stress et de la concentration tout au long d’une course avec Maxime Chataignier et Franck Larrey. “Cela fait 5 ans que nous suivons l’équipe de France d’endurance avec Franck Larrey. Nous avons mis en place tout un système avec les cavaliers pour avoir une cohésion d’équipe et un collectif soudé. À chaque nouveau stage, c’est important de toujours travailler sur cette dimension collective mais aussi sur des notions très précises du mental du cavalier d’endurance en course. C’est une discipline particulière, lors d’une course, il s’agit d’une concurrence simultanée entre les cavaliers par rapport aux trois disciplines olympiques. Cela amène un travail très intéressant au quotidien”, précise Maxime Châtaignier, préparateur mental.

Les championnats du monde en ligne de mire

Pour les membres de l’équipe de France, la prochaine grande échéance sera les championnats du monde d’endurance, qui auront lieu à Monpazier en France, le 7 septembre 2024. La France remettra en jeu le titre par équipes. “Concernant les prochains rassemblements, les cavaliers seront en stage à Monpazier début juillet afin de reconnaître les pistes et de s’acclimater avant les championnats du monde. Début août aura lieu le stage de sélection. Nous ferons venir les dix cavaliers qui auront fait les meilleurs parcours jusque-là et cinq seront choisis pour participer aux championnats du monde”, détaille Martin Denisot, CTN endurance. 

Le mot de Nicolas Ballarin, membre de l’équipe de France

“Le stage au Parc équestre fédéral s’est très bien déroulé. La première journée était consacrée au travail sur le plat avec Olivier Henocque, puis nous avons continué la préparation mentale avec nos deux coachs. Le soir, nous avons fait une réunion sur le programme de la future saison et sur la journée qui allait se dérouler le lendemain avec Nicolas Sanson. Il nous a expliqué les grandes lignes directrices, cela nous a aidé à nous projeter sur l’exercice. On ne savait pas vraiment à quoi s’attendre mais au final cet exercice était super intéressant ! Les chevaux sont différents avec chaque cavalier et rien qu’en observant et en discutant avec ceux qui les ont montés, on arrive à trouver des axes d’amélioration sur l’attitude, le comportement, etc. C’est vraiment un très bon exercice pour progresser.”

(Communiqué)

Crédit photo à la une: FFE/MS