Lincoln impose sa loi à Saint-Lô
Cinquante-sept jeunes mâles de deux ans étaient, hier, réunis à Saint-Lô pour le championnat réservé aux étalons du stud-book Selle Français. Dans un lot globalement prometteur et composé de plusieurs sujets intéressants, le beau Lincoln s’est largement distingué.
Au lendemain de l’ultime journée de Testage pour les jeunes étalons de trois ans inscrits au stud-book Selle Français, le grand manège de Saint-Lô a été pris d’assaut par la génération des “L”, dont les sujets étaient, eux aussi, en quête de la précieuse approbation. Pas moins de cinquante-sept mâles sont passés sous les yeux experts des juges, qui les ont, comme à l’accoutumée, évalués sur leur modèle, leurs allures et au saut en liberté. Et alors que la génération des trois ans s’était globalement montrée assez décevante, celle des deux ans a révélé plusieurs très beaux et bons jeunes mâles qui, pour un peu moins de la moitié, sont issus d’un père Selle Français. Sujet brûlant la veille après l’annonce du podium final, les amoureux de la race ont ainsi dûs être rassurés en constatant les origines des engagés dans ce championnat des deux ans. Et notamment celle du champion, le beau Lincoln, fils de Dollar du Rouet et de Espera de Thozano (Royal Feu). Néanmoins, précisons que les pères les plus représentés ont été Conte Bellini, Westf et Conthargos, Old, avec quatre produits chacun, tandis que All Star 5, Han et Candy de Nantuel*GFE, SF en comptaient trois chacun.
Au-dessus de la concurrence
Aux acclamations qu’il a reçues lors de son passage au saut en liberté, il n’y avait déjà plus beaucoup de doutes. Les plus avisés l’annonçaient déjà vainqueur, et ils ne se sont pas trompés. Avec les notes de 16.6 au modèle, 18 au saut liberté et 18.25 aux allures, soit une moyenne avec bonus de 18.49, le jeune Lincoln a tout simplement survolé ce championnat des deux ans. C’est d’ailleurs lui qui a obtenu les meilleures notes attribuées hier au saut en liberté et aux allures. Né chez Jérémy Chaix – qui n’était autre que le speaker de cet événement ! – en Vendée et préparé par Fabien de Robillard, le beau bai affiche déjà de nombreux atouts.
Outre ses qualités physiques indéniables, Lincoln est également issu d’une belle souche maternelle, celle de l’élevage d’Herbiers, dont sont également issus Imperial d’Herbiers (Voltaire, Han), ISO 159, et Calypso d’Herbiers (Hurlevent), ISO 179. Ce dernier n’est d’ailleurs autre que l’oncle d’Espera de Thozano, la mère de Lincoln. “J’ai acheté Espera de Thozano en 2020, en Normandie. Un ami l’avait vue, m’avait dit qu’elle était issue de la souche d’Herbiers que j’aime beaucoup et que j’utilisais déjà, et qu’elle était à vendre“, se souvient Jérémy Chaix, encore ému après la victoire de son protégé. “C’est une petite jument, ce qui correspond à la souche, qui était pleine de Cardento à l’époque. Je l’ai achetée et ai constaté qu’elle faisait des produits assez petits eux aussi mais très souples. J’ai donc voulu donner un peu plus de taille, de gabarit et de rayons à ses descendants et Dollar du Rouet était à ce moment-là disponible en frais. C’est comme ça qu’est né Lincoln.” Grâce à Dollar du Rouet et Espera de Thozano, Lincoln a ainsi dans ses veines les sangs de Chacco-Blue, Royal Feu ou encore Le Tot de Semilly.
Divers atouts qui n’ont évidemment pas été sans intéresser certains étalonniers. Et c’est notamment dans l’oeil de France Etalons que Lincoln a tapé et à qui il appartient désormais en partie. “L’opportunité de poursuivre l’aventure s’est présentée et je l’ai saisie“, indiquait Jérémy Chaix.
Nouvelle distinction pour Lewis des Caps
S’il s’était déjà fait remarquer en remportant l’étape qualificative de Villers-Vicomte en novembre dernier, Lewis des Caps (Quel Homme de Hus, Holst et Carla du Morion par Ogrion des Champs) a confirmé son potentiel hier à Saint-Lô en se classant deuxième du championnat. Né chez Guillaume Foutrier dans le Nord, le bai a obtenu les notes de 16.8 au modèle, 17.62 au saut en liberté et 17.75 aux allures, soit une moyenne avec bonus de 18.32. Il faut dire que Lewis des Caps descend de deux très bons sauteurs. Si l’on ne présente plus Quel Homme de Hus, qui brille au plus haut niveau avec le Belge Jérôme Guéry, Carla du Morion, ISO 146, s’est pour sa part illustrée jusqu’en CSI3* sous la selle de celui qui a fait naître le vice-champion des deux ans 2023, Guillaume Foutrier. La souche basse du jeune bai regroupe également nombre de bonnes mères et chevaux indicés.
Enfin, le trio de tête est complété par Lamborghini Riverland, troisième avec la moyenne de 17.95 (16 au modèle, 18 au saut en liberté et 17.75 aux allures ainsi que 0.8 point de bonus). Né chez Mickael Varliaud en Charente, l’imposant alezan a la liste atypique est issu du croisement entre le Holsteiner Catoki et la Selle Français Dauphine du Chateau (Calvaro, Holst), représentante de la célèbre souche de Javotte D. Lamborghini vient par ailleurs ajouter son nom à la longue liste d’étalons “de Riverland” approuvés en cette mi-décembre. Car, il faut le dire, l’élevage de Mickael Varliaud a encore cartonné cette année avec un total de six chevaux ayant obtenu leur approbations, dont deux s’étant classés parmi les trois premiers (Lamborghini et Katoki, sacré vice-champion la veille à l’issue du Testage). Pas de victoire cette année pour Riverland donc, mais tout de même de très bons résultats.
Trente étalons provisoirement approuvés
Au total, trente jeunes étalons ont été approuvés lors de ce championnat et ont ainsi décroché leur approbation pour un an, ainsi qu’un aller direct pour le Testage à trois ans, où leur approbation définitive pourra être confirmée sans avoir à passer par la tournée qualificative.
Parmi ceux qui, sans être montés sur le podium, ont néanmoins su se faire remarquer, citons également Les Iles Courcelles (Putch des Isles et Chichiolina Courcelle par Arko III, Old) né chez Yves Chauvin et qui, après sa victoire dans la qualificative de Chazey-sur-Ain, se classe quatrième à Saint-Lô, Lartiste de Beaufour (Conthargos, Old et Honey de Beaufour par Diamant de Semilly), né chez Eric Levallois et cinquième de ce championnat, ou encore Lomepal de Kreisker (Chacoon Blue, Meckl et Shirel de Kreisker par Diamant de Semilly), né chez Guillaume Ansquer et frère utérin d’un certain Freud, qui semble lui aussi avoir un grand potentiel. De jeunes mâles à suivre.
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