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L’Expérience

Morgan Barbançon : « Habana est le meilleur cheval que j’ai pu monter dans ma vie »

Emilie Dupont 26 avril 2023

Auteur de deux belles reprises le week-end dernier à Fontainebleau, Habana Libre A ne cesse de progresser et s’impose indéniablement comme le nouveau meilleur cheval de Morgan Barbançon. La cavalière ne tarit d’ailleurs pas d’éloges au sujet de son bel alezan. Entretien.

Le week-end dernier, dans le CDI5* de Fontainebleau, Habana Libre A (Zizi Top, KWPN) réalisait deux de ses meilleures reprises, mettant encore en lumière tout son potentiel. Voilà donc quatre ans qu’il ne cesse de progresser. Comment a débuté votre aventure commune ?

C’est ma mère qui a repéré Habana. Il avait quatre ans et a d’abord été monté par ma sœur. Quelque temps après, elle a arrêté de monter à cheval, et j’ai donc repris les rênes d’Habana. Il avait alors six ans et avait fait les championnats du monde Jeunes chevaux à Ermelo avec Diederick van Silfhout. La transition n’a pas été très simple car nous n’avons pas vraiment la même façon de monter et le cheval est très sensible. Nous avons mis un peu de temps à apprendre à nous faire confiance mutuellement.

Un an après vos débuts ensemble, Habana était sacré champion de France des chevaux de sept ans. Était-ce une victoire attendue ?

Absolument pas ! Notamment parce que la saison n’avait pas vraiment bien commencé. Les changements de pied étaient encore un peu compliqués à cette époque. C’était d’ailleurs la dernière chose qu’il nous restait vraiment à assimiler avant de débuter le Grand Prix. Et puis, lors de ce championnat, la concurrence était rude puisque nous avions quand même en face de nous First-Step Valentin (Vitalis, KWPN) et Larissa Pauluis. Je me rappelle de cet événement… C’était fou.

Quelles sont ses principales qualités ?

C’est un cheval absolument extraordinaire. C’est bien simple, il n’a aucune faiblesse. Mais sa qualité principale, selon moi, c’est son mental. Il a cette envie absolument géniale de travailler, de bien faire, c’est simplement hallucinant. Les erreurs qu’il commet, c’est simplement parce qu’il en fait trop, qu’il se donne beaucoup. Ce n’est jamais par manque d’envie ou de motivation, au contraire. Il a un cœur énorme, bien plus gros que lui. Et puis, il a trois allures magnifiques, il est souple, il est beau, il a une véritable présence en piste et du charisme… Il a tout. Je n’ai pas peur de le dire : Habana est le meilleur cheval que j’ai pu monter dans ma vie.

Quels sont vos objectifs avec lui à court, moyen ou long termes ?

Tout d’abord, l’objectif est de participer aux championnats d’Europe l’été prochain à Riesenbeck. Et puis, évidemment, les Jeux Olympiques de Paris. Je n’ai pas simplement envie d’y participer, je sais qu’il est capable de briller lors de cette échéance. Quand on voit les notes que nous avons actuellement avec les fautes que nous faisons, une fois qu’il n’y en aura plus, on pourra s’attendre à des choses vraiment exceptionnelles.

En début d’année, vous avez pris la décision d’aller concourir pendant trois mois à Wellington, aux Etats-Unis, en amenant notamment Habana. Cette expérience lui a-t-elle été bénéfique ?

Indéniablement. Les seules choses qu’il manquait à Habana avant cela, c’était la routine et l’expérience en piste, ce qu’il a pu prendre là-bas. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai choisi d’aller passer plusieurs mois à Wellington. Cela nous a permis de faire beaucoup de concours et de prendre de l’expérience sans avoir à subir les conséquences du transport puisque tout est proche. En trois mois, j’ai pu faire avec lui ce qui m’aurait pris un an en France.

Finalement, la relève de Sir Donnerhall est presque prête…

Tout à fait ! 

Photo : Habana Libre A et Morgan Barbançon, ici lors du Printemps des sports équestres. Crédit : Jean-Louis Perrier.