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L’Expérience

Mumbai, Diamant brut – Partie 1

Lionel Saivres 6 mai 2023

Si Mumbai est en marathi, langue locale de l’Inde, le nom de la mégalopole et capitale financière de ce pays, cette dernière est plus communément appelée Bombay par la communauté internationale. Mais Mumbai, c’est aussi le nom du meilleur étalon de sa génération, vainqueur, le 22 avril dernier, d’une épreuve majeure du CSI5* de Mexico City. Analyse d’une génétique de rêve.

Mumbai van de Moerhoeve (Diamant de Semilly) porte bien son nom et nous fait voyager. D’abord pour suivre ses parcours dans le monde entier, mais aussi pour parcourir sa génétique internationale. Le splendide gris, inscrit en 2012 au stud-book belge du Bwp, se classait numéro un des étalons de neuf ans en 2021. Des résultats exceptionnels pour un cheval de son âge, avec un compte en banque qui affiche déjà 200 000 euros de gains. Une cagnotte qu’il a garnie grâce à de nombreux classements à la fois en CSIO5*, sur les Grands Prix du circuit du Global Champions Tour, mais aussi à l’occasion des championnats d’Europe de Riesenbeck, où il clôt la saison de manière magistrale en étant médaille d’argent par équipe sous la selle de l’Allemand Christian Kukuk. 

L’évidence du bon choix

Le naisseur de Mumbai van de Moerhoeve est le Belge Kurt de Clerq. Il est également réputé être un excellent cavalier formateur de jeunes chevaux, comme en témoignent les très nombreux cracks qu’il a montés : Sapphire (Darco, Bwp), Narcotique de Muze II (Darco, Bwp), Vigo d’Arsouilles (Nabab de Rêve, Bwp), Walnut de Muze (Nabab de Rêve, Bwp), Flora de Mariposa (For Pleasure, Han), Emerald van’t Ruytershof (Diamant de Semilly, SF) ou encore Diamantina van’t Ruytershof (Diamant de Semilly, SF).

Que Kurt de Clerq fasse l’acquisition de la pouliche Ischgl de Muze (Nabab de Rêve, Bwp), arrière-petite-fille de La Belle van Sombeke, était une évidence pour démarrer une solide base d’élevage. En effet, le Belge a monté beaucoup de jeunes chevaux très qualiteux provenant du célèbre élevage de Muze de son compatriote Joris de Brabander, dont de nombreux produits de Nabab de Rêve (Quidam de Revel), comme un certain Carembar de Muze, alias London, vice-champion olympique à Londres avec le Néerlandais Gerco Schröder, issu de la souche maternelle de La Belle van Sombeke.

Ainsi, en 2011, la jument grise de trois ans, Ischgl de Muze (prononcez “ichgueule”, du nom de la fameuse station de ski du tyrol autrichien) est croisée avec le puissant Selle Français Diamant de Semilly (Le Tot de Semilly). Elle poulinera à quatre ans d’un plaisant mâle dénommé Mumbai van de Moerhoeve, que l’éleveur belge forme lui-même sur le circuit jeunes chevaux de Belgique. Les qualités de sauteur de Mumbai ne passent pas inaperçues auprès des plus grands cavaliers et c’est à l’âge de sept ans que le gris intègre les écuries de Ludger Beerbaum. Christian Kukuk est dès lors le seul cavalier de Mumbai et continue sa formation jusqu’au plus haut niveau.

Diamant x Quidam, la bonne combinaison

Ischgl de Muze apporte dans le pedigree de Mumbai un inbreeding très intéressant sur le chef de race Quidam de Revel (Jalisco B). Comme cité précédemment, elle est une petite-fille de Quidam via son père Nabab de Reve, et sa troisième mère, Beauty-Belle van’t Roosakker, est elle aussi directement issue du fils de Jalisco. Tous les inbreeding ne se valent pas : certains fonctionnent, d’autres non. Dans le cas de Quidam de Revel, sa duplication fonctionne parfaitement. Ischgl de Muze présente un inbreeding en deux sur trois sur Quidam, c’est-à-dire que Quidam est présent à la deuxième et troisième génération d’Ischgl, soit en trois sur quatre pour Mumbai, par effet de levier d’une génération de plus. Diamant de Semilly, le père de Mumbai, croise à merveille avec le sang de Quidam de Revel. Ainsi, avec Ischgl de Muze, qui a deux fois Quidam, il était servi. Ce croisement était programmé pour faire des étincelles.

Pour découvrir la seconde partie du portrait de Mumbai, rendez-vous demain sur leperon.fr

Photo : Mumbai et Christian Kukuk, ici lors du CHIO d’Aix-la-Chapelle. Crédit : Eric Knoll.