Nouvelle étape pour Alexis Deroubaix
A trente-cinq ans, Alexis Deroubaix, originaire du Nord, va voler de ses propres ailes, sans pour autant cesser sa collaboration avec la famille Chenu. Le cavalier du gris Timon d’Aure, qui avait signé la meilleure performance lors des Jeux équestres mondiaux à Tryon en 2018, a annoncé son installation à son compte et entend proposer ses services de formation et de valorisation.
De beaux souvenirs aux côtés d’Annick et André Chenu, il y en a eu beaucoup. Et Alexis peine un peu à tous les rassembler dans son esprit. “Je crois que le CSIO5* de Dublin est l’un des événements qui m’a le plus marqué“, se remémore le cavalier. “C’était l’édition de 2018, juste avant les Jeux équestres mondiaux de Tryon, et la dernière sélection pour ce rendez-vous. J’avais terminé deuxième du Grand Prix avec Timon.” Avec le fils de Mylord Carthago, né chez Bertrand Chambry et commercialisé à la fin de l’année 2019, Alexis a parcouru quelques-unes des plus belles pistes d’Europe et du monde, signant à Tryon, en 2018, la meilleure performance tricolore (neuvième). “Les Jeux mondiaux, les championnats d’Europe à Rotterdam, mes victoires en CSI3, 4 ou 5*, comme à Dinard, ont été des expériences incroyables, qui m’ont fait grandir sportivement.” Alexis est arrivé en 2015 chez les Chenu, qui cherchaient à l’époque un cavalier. Huit ans plus tard, il désire prendre son envol, sans pour autant mettre fin à sa collaboration avec les propriétaires du haras du Plessis, qui continueront à lui confier des chevaux.
Originaire des Hauts-de-France, Alexis Deroubaix a suivi une formation à la Maison familiale et rurale de Rollancourt (62), avant de passer quelques années auprès de Thierry Lambert, cavalier professionnel installé dans l’Audomarois (62). “J’ai ensuite travaillé pour Hervé Francart, puis à l’élevage d’Helby, où je suis resté deux ans. Après quelque temps passé auprès de Michel Hécart, j’ai souhaité m’installer.” Mais la rencontre d’Alexis avec le couple Chenu lors d’un concours va quelque peu changer la donne. “J’ai eu un excellent feeling avec André et Annick, qui cherchaient un cavalier. Je me suis dit que c’était peut-être l’occasion de me faire un nom en région normande et de vivre une belle aventure, bien entouré et avec de bons chevaux.” Le cavalier ne croit pas si bien dire et, à l’époque, le prometteur Timon d’Aure, propriété du couple Chenu, n’a que huit ans. Alexis ne le sait pas encore, mais il va vivre de grands moment de sport aux côtés de ses employeurs, avec lesquels il développe rapidement une relation de confiance et d’amitié. “André et Annick m’ont permis d’avancer, tant professionnellement, que sportivement et humainement. Ils m’ont donné de vrais coups de pouce, de bons conseils et je ne les remercierai jamais assez.”
Alexis Deroubaix admet également que les Chenu lui ont laissé beaucoup d’indépendance dans la gestion des chevaux et des plannings de compétition. “Aujourd’hui, l’effectif de chevaux d’Annick et André diminue légèrement et il est possible pour moi de proposer mes services à d’autres propriétaires passionnés par le sport ou qui souhaitent faire du commerce“, poursuit Alexis. “Je garde donc quelques chevaux d’André et Annick, et souhaite en prendre de nouveaux au travail, pour les former en Cycles classiques ou sur de plus hautes épreuves.” Sous sa selle, le cavalier a notamment Aldo du Plessis (Orient Express*HDC), Delando de St Léger (Lando, Dwb), Feedback des Forêts (Ogano Sitte, sBs) ou encore Grabuge, le propre frère d’Orient Express*HDC. “J’ai encore six ou sept chevaux, dont quelques jeunes, qui appartiennent à André et Annick, et j’aimerais idéalement en compter une douzaine dans mes écuries, pour continuer à faire un travail de qualité. Je ne veux pas que ça devienne l’usine, mais il est temps pour moi de dynamiser un peu mon activité, en proposant mes services de valorisation et de formation de chevaux. J’aimerais également continuer à faire un peu de commerce, car c’est souvent la finalité de notre métier.”
Pour l’heure, Alexis Deroubaix ne sait pas encore exactement où il posera ses valises. Ou plutôt celles de ses protégés, car lui entend bien rester en Normandie, au Plessis, où il réside depuis quelques années. “Je suis actuellement dans une période de transition, les choses vont se mettre tout doucement en place, mais je continue à avancer pour construire l’avenir.“