Olivier Bost : “L’élevage français de poneys de sport s’est amélioré”

À quelques jours des championnats d’Europe et après un rendez-vous à Lamotte-Beuvron qui a permis de confirmer ses choix, Olivier Bost, sélectionneur et chef d’équipe, nous a fait part de certaines de ses réflexions.

Un petit mot sur l’équipe et les cinq couples sélectionnés pour ces championnats d’Europe qui se tiendront au Mans dans une semaine ? 

L’équipe se compose de Lou Ann Beraud et d’Ungaro Of Qofanny (Linaro, Poet), le seul couple qui a déjà participé aux championnats d’Europe, l’an dernier, et qui a ramené une médaille d’argent. Pour les autres, Brune Faivre et Qopper Der Lenn (Kantje’s Ronaldo, NF), qui ont fait une super saison en As Elite Excellence, Elise Foucart et Espoir du Rond Pré (Welcome Sympatico, Han), Lana Messina et Kasper’s Ronaldo (Kanshebber, NRPS), ainsi que Gaetane Orhant et Champagne d’Ar Cus (Machno Carwyn, WD), c’est une première. Nous avons donc une équipe assez jeune, tendre, mais dont les membres ont réalisé une belle saison. Nous suivons les couples prometteurs sur le circuit Super As tout au long de l’année, et nous les aidons à construire au mieux leur planning en vue des grandes échéances et notamment les CSIO. Nous leur proposons des stages et le rendez-vous de Lamotte-Beuvron, à la fin de la saison, nous offre une référence pour les sélections. Cette année, sur les sept couples présélectionnés pour le Mans, six ont réalisé une très belle finale, et le poney du septième s’est malheureusement blessé. 

Quelles sont selon vous les qualités principales d’un poney de Grand Prix ? 

Selon moi, un bon poney doit avoir beaucoup de cœur, d’impulsion et d’influx, et doit se montrer respectueux. 

Les poneys de haut niveau ont la particularité de changer plusieurs fois de cavaliers durant leur carrière. Cela exige-t-il des qualités supplémentaires ? 

Ils doivent assurément être généreux… Mais quand un poney a de la qualité, il se montre généralement bon avec tous ses cavaliers. Parfois, la formation du couple prend un peu plus de temps, une année, voire deux. Ce qui est fondamental, c’est de créer une complicité chez les duos. 

Aujourd’hui, les très bons poneys se monnaient à des prix élevés. Pourquoi le marché est-il aussi dynamique ? 

Les bons poneys se sont toujours vendus beaucoup d’argent, je ne crois pas qu’il y ait eu une forte augmentation dans les dernières années. On voit peut-être davantage de systèmes de location qu’auparavant, et je constate que beaucoup de propriétaires et d’éleveurs s’investissent pour que les poneys fassent du beau sport. En France, on a la chance d’avoir beaucoup de parents qui jouent le jeu pour que les enfants puissent garder les poneys et faire de belles épreuves, c’est une bonne chose. 

Quel est votre regard sur l’élevage de poneys de sport en France ? 

Il y a une dizaine d’années, quand je suis arrivé au poste de sélectionneur, j’avais fait part de mes espoirs de voir l’élevage de poneys de saut d’obstacles gagner en qualité. Aujourd’hui, grâce à leur travail de sélection, que ce soit en lignées mâles ou femelles, je trouve que les éleveurs sont parvenus à faire naître plusieurs générations de très bons poneys de sport. Et nous n’avons plus rien à envier aux étrangers. En dix ans, la qualité de la production tricolore s’est nettement améliorée, c’est certain. D’ailleurs, quatre poneys sur nos cinq sélectionnés pour aller aux championnats sont des Poneys français de Selle.

Crédit photo : Eric Knoll.