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Olivier Robert, toujours dans le coup

Sylvia Flahaut 24 octobre 2023

Troisième dans le Grand Prix 4* d’El Jadida ce week-end, le Tricolore Olivier Robert travaille à la reconstruction de son piquet de tête et dispose de quelques jeunes chevaux prometteurs. S’il reste réaliste sur l’expérience exigée des couples qui seront sélectionnés pour les Jeux Olympiques de Paris, et dont il ne dispose pas encore avec ses montures, il se dit prêt à porter la veste bleue sur le circuit Coupe des nations. 

Nous avons rencontré Olivier Robert lors de l’ultime étape du Morocco Royal Tour, à El Jadida. Dans l’espace réservé aux cavaliers, composé de petits salons et de tables hautes, des toiles représentant les cavaliers vainqueurs du Grand Prix de l’événement, année après année. “Voilà, moi, je suis là-bas”, sourit Olivier, qui avait remporté l’épreuve avec Quenelle du Py (Tresor du Remon) en 2014. Depuis, le cavalier n’avait plus couru le Morocco Royal Tour, et se dit cette année agréablement surpris. “Pendant neuf ans, l’orgaisation a fait évoluer les choses. On saute à El Jadida dans une configuration proche de ce qu’il y a à Equita Lyon, avec des halls d’exposition qui accueillent pistes et tribunes”, indique Olivier. “À l’époque, il y avait déjà une ferveur incroyable, et le public marocain nous encourage énormément. Les compétitions sur ce circuit ont bien évolué, avec une Coupe des nations à Rabat. Les organisateurs font venir les meilleurs chefs de piste au monde tels que Grégory Bodo, Gérard Larchat, Uliano Vezzani, et disposent de parcs d’obstacles somptueux…  Et El Jadida vient terminer ce circuit de façon idéal, nous faisant passer en indoor, même si cela est un peu particulier de sauter en intérieur par vingt-deux degrés !” En 2014, Olivier Robert avait participé aux trois étapes du Morocco Royal Tour. En 2023, il a participé à la Coupe des nations de Rabat, où les Tricolores terminent troisièmes, et au CSI4* d’El Jadida. 

Ph. A. Renauldon.

Une réduction d’effectifs pour davantage de qualité

Il y a neuf ans, l’écurie d’Olivier Robert comptait environ trente chevaux. Aujourd’hui, moitié moins. “On a fait évoluer les choses de façon différente. C’est Philippe Guerdat qui m’a poussé dans ce sens, à réduire pour aller davantage dans la qualité et sélectionner mes chevaux”, explique Olivier. “Je me consacre ainsi en totalité au sport et au commerce. Suite à la blessure de Vivaldi des Meneaux (Chippendale Z) – qui recommence à sauter -, Iglesias DV (Quasimodo van de Molendreef, Bwp), dix ans, a été propulsé en cheval de tête. Il est très sanguin, il est monté en puissance ces quatre derniers mois. Aujourd’hui, il se montre très coopératif, et je le sens vraiment avec moi en parcours. Il laisse présager un avenir radieux : il a participé à deux Coupes des nations, Hickstead et Bruxelles, avec 75% de sans faute. À Barcelone, il est troisième de la Coupe de la Reine, et classé dans le Grand Prix. Sa saison extérieure se termine vraiment bien. Careca LS Elite (Carusso LS LA Silla), douze ans, a fait énormément de progrès et s’affirme comme un super second. Careca pourrait devenir un premier bis, pourrait-on même dire.” À El Jadida, c’est d’ailleurs avec l’alezan que le Tricolore signe un double sans faute dans le Grand Prix. “Nous nous sommes rendus compte, à chaque fois qu’on le propulsait cheval de tête dans de belles compétitions, que Careca répondait présent. Il a connu pas mal de cavaliers. Cela fait deux ans qu’il est dans mes écuries, et nous avons appris à nous connaître.” Vivaldi, qui s’était blessé au niveau du paturon dans son paddock en début d’année, a fait sa septième séance de saut la semaine dernière. “Tous les voyants semblent au vert, on se pose la question de le sortir en parcours le mois prochain ou au moins de janvier. Mais rien ne presse, car la saison indoor ne sera pas pour lui de toute façon.”

De prometteurs jeunes chevaux 

Olivier dispose également de quelques plus jeunes chevaux, dont l’âge est compris entre sept et neuf ans. Parmi eux, Fallowey Lyade (Baloubet du Rouet), jument de huit ans, et Espri du Figuier (Upsilon, AA) avec lequel le cavallier s’imposait dans l’épreuve 1,45 mètre au barème A le second jour à El Jadida.  

L’expressif Esprit du Figuier (Upsilon, AA), neuf ans, victorieux de l’épreuve 1,45 mètre au barème A samedi, à El Jadida. Ph. A. Renauldon

Quels sont les objectifs d’Olivier Robert ? “On rêve tous les ans, pour l’année d’après, des prochains championnats ou Jeux Olympiques… Il faut être réaliste, il y a une belle équipe qui s’est formée pour les Jeux de Paris. On me parle de participer aux rassemblements fédéraux, et je vais bien entendu y aller. Mais l’année prochaine, à n’en pas douter, au moment fatidique des sélections, les couples que je forme avec mes chevaux manqueront sans doute encore un peu d’expérience. Je me rappelle, avec Vivaldi, on était en lice pour aller à Tokyo puisqu’on était dans les cinq sélectionnés. Mais, je ne suis finalement pas parti, car l’expérience de n’avoir couru aucun gros championnat a joué contre moi. Autant dire qu’à Paris, on va miser sur des gens avec de l’expérience et des chevaux d’expérience. Ce qui parait logique. Je préfère raisonner ainsi pour ne pas être déçu le moment venu ! L’an prochain, je jouerai donc davantage la carte de l’individuel, mais répondrai présent avec plaisir pour participer aux Coupes des nations. Cette année, à part un parcours raté à Bruxelles (huit points dans la seconde manche) -, nous y avons signé sept sans faute en huit parcours. Ce qui est honorable…” 

Retrouvez l’interview vidéo d’Olivier Robert à El Jadida en cliquant ici

Crédit photo à la une: A. Renauldon