Plan de monte : Elevage d’Odival

Marion Vaillant 14 avril 2025

Pascal Sauvage, élevage d’Odival (Nogent, Haute-Marne, Grand Est)

Installé à mi-chemin entre Chaumont au nord-ouest et Langres au sud-ouest, aux abords la rivière Traire, Pascal Sauvage élève des poneys de sport avec passion…et réussite.

Naisseur de la gagnante du Top 100 SHF 2024 des poneys de 5 ans D et 3e du Championnat SHF sous la selle de Mathieu Laisney, Joliebalou d’Odival, pfs (Balou Star, old), le Marnais alterne entre choix innovants et traditionnels.

©PSV Photos – JOLIEBALOU D’ODIVAL

A 69 ans, Pascal Sauvage vit désormais sa passion à temps plein. Après une vie pluriactive bien remplie, il a su combler le temps libre de sa ‘retraite’ en se consacrant totalement à ses poneys. « ma famille dit toujours que quand je n’aurai plus de poneys, la fin sera proche ! » dit-il d’un ton teinté d’humour noir. Depuis une quinzaine d’années, il intègre des étalons chevaux à son plan de monte, « comme pas mal d’éleveurs poneys » admet-il, « le premier ayant été Jean Drexler de l’élevage d’Hurl’vent. Quand on observe les poneys des championnats d’Europe, on voit bien que les meilleurs possèdent du sang cheval. Evidemment, cela induit une part de rêve, on sort de l’ordinaire, et surtout on parie sur l’avenir. Au début, on nous prenait un peu pour des fous. Aujourd’hui, c’est devenu la norme. »

Depuis 40 ans, Pascal Sauvage élève patiemment à l’affixe ‘d’Odival’ du nom du lieu-dit où il a acquis au fil des ans une quarantaine d’hectares. « J’ai commencé par élever des Selle Français. Puis un jour, Franck Le Mestre, alors directeur technique de l’Association Régionale de Développement du Cheval et du Poney Champagne Ardennes (ARDCP), m’a conseillé de me lancer dans les poneys. J’ai donc acheté deux ponettes à l’élevage de Tyv, de Jean Lassoux ». Il y eut notamment la bonne Elsatyv, pfs (Quintal de Livre, pfs), qui donna pas moins de trois produits (sur six au total) indicé au-dessus de 140 : Tinaro d’Odival, pfs (Linaro, poet) IPO 142, Excellent à 4/6 ans, Très Bon à 5 ans, Praline d’Odival, pfs (Linaro, poet) IPO 143, et Odilone d’Odival, pfs (Etnatyv, pfs) IPO 140.

Avec 20 poulinières pleines pour 2025, Pascal Sauvage s’inscrit parmi les éleveurs de poneys les plus importants de France. « Je pense réduire à 15 pour 2026 » admet-il. Après avoir tenté les ponettes Welsh pour essayer de rester dans des tailles réduites (issues notamment de l’élevage d’Audes de René Cassier), le Marnais s’est tourné vers l’élevage d’Hurl’vent à qui il acheta Rafale d’Hurl’vent, pfs (Lancer, drpon).

La grise, mise à la reproduction très tôt suite à une tendinite, a donné notamment :

  • Caprice d’Odival, pfs (Machno Carwyn, wc) IPO 136,
  • Doriale d’Odival, pfs (Royal Aronn du Vassal, pfs) IPO 133 finaliste à 5/6 ans,
  • Jafale d’Odival, pfs (Champagne d’Ar Cus, pfs) IPO 131 à 4 ans,
  • son propre frère Kador d’Odival, IPO 123 l’an dernier dans les 4 ans,
  • et l’excellente poulinière Etincelle d’Odival, pfs (Quabar des Monceaux, pfs), mère d’Hogrion d’Odival, pfs (Ogrion des Champs, sf) IPO 124, de la fameuse Joliebalou d’Odival, pfs (Balou Star, old) IPO 136 et Elite à 4/5 ans, et de la prometteuse Kiala d’Odival, pfs (Ogrion des Champs, sf) IPO 138, Excellente à 4 ans.

L’éleveur choisit ses étalons en fonction de trois critères : le coup de cœur, le pourcentage de produits performants par rapport aux naissances, et le prix, avec toujours en tête l’idée de rester en taille poney D 1,48m/1,49m. « Je choisis tous mes étalons en décembre de l’année précédente. Comme ça, j’économise sur le transport des doses car mon centre d’insémination, le Haras du Rond Pré de Dominique Simonin, récupère l’ensemble des doses » explique Pascal Sauvage.

Ce dernier optimise au maximum l’usage des paillettes, à raison d’une par insémination. Il ne pratique pas de transfert d’embryon, faute de porteuses et de centre adapté dans la région, et encore moins d’ICSI. « Je n’utilise pas non plus de jeune génétique ou très peu, car cela représente quand même un risque important pour l’éleveur et élever coûte de plus en plus cher » indique-t-il.

  • Champagne d’Ar Cus, pfs (Machno Carwyn, wc x Quidam de Revel, sf) : « Il faut faire attention à la taille car sa mère est par Quidam. J’en ai eu des grands et des petits. J’en attends cinq cette année, j’aime beaucoup ce poney performant. »
  • Ogrion des Champs, sf (Kannan, kwpn x Domino de Moyon, sf): « J’aime ses produits pour leurs qualités sportives et surtout leur gentillesse, toujours proches de l’homme. »
  • Balou Star, old (Balou du Rouet, old x Quick Star, sf) : « Avec son 1,60m, son énergie et son tempérament de guerrier, il permet de ne pas prendre trop de risque. Je le mettrai sûrement sur Etincelle d’Odival. »
  • Quabar des Monceaux, pfs (Nabor SL, drpon x Rosire, sf) : « Il faut lui adresser des ponettes un peu à l’ancienne, costaudes, car il est lui-même très sport. »
  • Ulk d’Eté, pfs (Heartbreaker, kwpn x Elvey Jarnac, wp) : « Je vais l’utiliser sur Misspegase d’Odival, une fille de Pegase van’t Ruytershof hors taille, environ 1,53m, afin d’abaisser la toise. »
  • Chavez Z, z (Cicero Z x Chellano Z, holst) : « J’ai eu un coup de cœur pour son coup de dos incroyable au Salon des Etalons. Je ne m’interdis pas de l’utiliser à l’avenir. »

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