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Tendances de la filière en 2023 : le premier dessin de l’IFCE

Sylvia Flahaut 2 janvier 2024

Elevage, commerce, pratique équestre… Quelles évolutions notables pour la filière cheval en 2023 ? En ce tout début d’année, l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), par le biais de son Observatoire social et économique du cheval, publie quelques tendances en ce qui concerne notamment le nombre de juments mises à la saillie, le commerce et la pratique équestre sur le territoire.

Dans la note qu’il propose pour dessiner les premières tendances 2023, l’IFCE ne manque pas de planter le décor et rappelle le contexte général : “En 2023, l’activité économique est marquée par l’incertitude, liée notamment aux crises géopolitiques, climatique, qui entraîne des tensions sur la production et contribue ainsi à alimenter l’inflation. En France, l’inflation diminue par rapport à 2022 mais se maintient à un niveau proche de 4% en octobre“, indique ainsi le rapport. “L’activité au cours des trois premiers trimestres est marquée par des exportations en légère hausse (+0,1% en volume) et un PIB qui ralentit au troisième trimestre. Les prix des produits de grande consommation sont en hausse de +8,7% sur un an. Dans ce contexte de stabilité économique, la filière équine a connu des évolutions marquées de ses différentes activités d’élevage, de commerce et d’utilisations.

Juments saillies : un chiffre stable de 2022 à 2023

Du côté de l’élevage, le nombre de juments mises à la saillie en 2023 est quasiment semblable à celui de l’année précédente. “Sur les dix premiers mois de 2023, l’activité d’élevage d’équidés reste stable comparé à la même période 2022, avec 67 6451 juments mises à la reproduction”, affirme le rapport. “Il existe néanmoins des différences entre les secteurs, la tendance est à la baisse chez les races de course tandis que l’activité reste stable en sport-loisir et chez les équidés de travail. En sport-loisir, l’effectif de juments saillies demeure soutenu depuis plusieurs années tout comme dans les autres races.” A voir si la répartition entre les éleveurs professionnels et amateurs a encore évolué, une donnée que l’IFCE sera sans doute en mesure de livrer par la suite…

Le nombre de juments mises à la reproduction entre 2022 et 2023 reste stable. Ph. Pixabay

Un commerce florissant côté sport

Fin octobre 2023, le chiffre d’affaires des ventes aux enchères tout segment confondu s’élevait à plus de 164 millions d’euros, soit une hausse de 7% comparé à la même période 2022″, indique le rapport en ce qui concerne le commerce de chevaux en France. “Le nombre de chevaux vendus est en légère baisse chez les galopeurs et les trotteurs, mais il est en hausse de 27% chez les chevaux de sport. Les prix moyens des galopeurs (71 000 euros) comme des trotteurs (16 000 euros ) sont en hausse. Le marché du cheval de sport connaît un recul du chiffre d’affaires des ventes élites, le prix moyen (18 000 euros) est en baisse de 38%. Les ventes en ligne continuent de se développer, dont le marché de l’embryon. En 2022, les ventes en ligne pèsent plus de 9 millions euros pour 265 chevaux vendus.

Le nombre de chevaux vendus est en légère baisse chez les galopeurs et les trotteurs, mais il est en hausse de 27% chez les chevaux de sport […] Les ventes en ligne continuent de se développer, dont le marché de l’embryon.

Observatoire social et économique du cheval, IFCE

Le marché intérieur était en léger repli en 2022, en volume. Les dix premiers mois de l’année 2023 montrent une amélioration des transactions. Le marché reste très dynamique comparé à l’activité d’avant crise sanitaire (+9% comparé à la même période 2019). Les transactions d’équidés d’origines constatées et ceux d’équidés de travail sont en hausse (respectivement +8 % et +6%) sur le début 2023. Les échanges extérieurs apparaissent très soutenus en 2023 : la forte augmentation des imports est liée à un enregistrement accru de chevaux et poneys ONC ; le marché à l’export poursuit sa hausse.

Baisse de licenciés FFE

Le rapport de l’IFCE fait également le focus sur les pratiques liées aux courses, ainsi que sur le nombre de licenciés. “Après une année 2022 remarquable en terme d’enjeux misés sur les courses hippiques, l’activité reste soutenue sur le début d’année 2023“, mentionne le rapport. “Les paris en ligne se maintiennent à un niveau d’activité nettement supérieur à celui d’avant la crise sanitaire.
Suite au Covid, les centres équestres de l’Hexagone avaient connu un regain d’intérêt pour l’activité de plein air qu’est l’équitation. Il semble que cette progression soit terminée : “après deux années de forte hausse, le nombre de cavaliers licenciés à la FFE connaît un repli en 2023 tout en restant supérieur à son activité de 2019“, indique l’IFCE. “Parallèlement, l’attrait pour la compétition est soutenu avec une hausse de +4% des cavaliers licenciés en compétition. L’activité reste en deçà de son niveau d’avant-crise sanitaire.

Pour accéder au rapport dans son ensemble, c’est par ici

Crédit photo à la une: Pixabay